IMMIGRATION. Le Centrexpo Cogeco de Drummondville accueillait, mercredi, le troisième Sommet de l’immigration au Québec. Un événement qui a regroupé plus de 400 professionnels du milieu.
Acteur d’importance dans la région, et même au Québec, la Société de développement économique de Drummondville (SDED) a rappelé les enjeux qui touchent les régions en ce qui a trait à l’immigration alors que les grands centres occupent une grande part de la discussion. La SDED s’est également réjouie de la présentation du Sommet à Drummondville, qui l’accueillait pour la première fois, après les villes de Québec et Montréal.
«Ça solidifie notre présence comme partenaire non gouvernemental. La SDED est la représentante des régions. De le faire en région envoie un signal fort qu’il ne faut pas seulement avoir la perspective des centres urbains, mais également des régions. Nous sommes ici pour jouer ce rôle. À la SDED, ça nous rassure de la pertinence d’avoir une équipe aussi élaborée en attraction de la main-d’œuvre. Notre modèle d’affaires peut aussi influencer les autres régions et les inspirer avec nos histoires de succès», a affirmé Gerry Gagnon, nouvellement entré en poste comme directeur général de la SDED.
D’ailleurs, le directeur général a souligné que le rôle joué par la SDED, en tant que partenaire non gouvernemental du ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration du Québec (MIFI) afin d’aider les régions à recruter des travailleurs à l’international, est nécessaire.
«Notre rayonnement va au-delà de la MRC de Drummond. Avec certains partenaires engagés, comme l’Abitibi et le Saguenay–Lac-Saint-Jean, nous avons fait des missions en leur faveur. Nous sommes en mesure de les intégrer dans nos démarches. Ce rôle régional et ce portrait des régions ne se retrouvent pas nécessairement dans la réalité des centres urbains. Ça nous donne l’opportunité de nous démarquer par les services plus élaborés qu’on peut retrouver en région par rapport aux grandes villes», a commenté M. Gagnon.
Président d’Immigrant Québec, l’entité qui organise le Sommet, Jonathan Chodjaï estime que la régionalisation de l’immigration doit passer par un effort collectif de tous les acteurs. Ceux-ci doivent interagir et se partager les meilleures pratiques selon lui.
«Lors des missions à l’international, ce sont de grandes équipes qui travaillent pour réussir à mettre de l’avant les spécificités et les particularités du Québec à l’étranger dans la francophonie pour inciter des gens à venir et préparer leur projet de s’établir lorsqu’ils arrivent», a souligné M. Chodjaï.
Au cours des dix prochaines années, la courbe démographique du Québec montre qu’il y aura plus de gens qui quitteront le marché du travail que le nombre de personnes pour les remplacer, a fait valoir le président d’Immigrant Québec.
Capacité d’accueil
Pour l’occasion, la pénurie de main-d’œuvre et les enjeux d’accueil de travailleurs étrangers ont été au cœur des discussions. Appelée à prendre la parole en ouverture du congrès, la nouvelle ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration du Québec, Christine Fréchette, a fait mention de la capacité d’accueil des régions.
«Est-ce qu’on a des capacités de logements des immigrants en région? C’est une chose qu’il va falloir documenter, analyser et planifier pour l’accroitre. C’est un enjeu multidimensionnel et il faudra l’approcher de cette façon», a décrit la ministre Fréchette tout en faisant valoir la nécessité de régionaliser cette immigration.
«Le gouvernement souhaite que le quart de l’immigration provinciale se fasse en région, ce qui représente 12 500 personnes sur 50 000. On a une pénurie de logements dans tout le Québec estimée à 100 000 unités. Le premier enjeu est de connaître nos capacités», a exprimé Jonathan Chodjaï sur le même sujet.
Cette capacité d’accueil se traduit d’abord par les logements disponibles pour ces travailleurs lorsqu’ils arrivent dans leur nouveau milieu de vie. Dans un contexte de taux d’inoccupation faibles, l’enjeu prend une place de premier plan dans la planification de l’immigration.
«C’est 4,1 % de la population drummondvilloise qui est issue de l’immigration et qui provient principalement de pays francophones. Notre principal défi vis-à-vis ces travailleurs est le logement en raison de notre taux d’inoccupation extrêmement faible. Ça force nos entrepreneurs à être plus créatifs pour accueillir nos immigrants. Plusieurs d’entre eux sont propriétaires d’immeubles à logements afin d’accueillir leurs travailleurs immigrants. Ils redoublent de créativité pour faire en sorte d’intégrer ces gens et faire en sorte qu’ils restent. C’est l’un des défis pour garder les gens en région», a ajouté Gerry Gagnon.
L’une des approches préconisées par le MIFI consiste à rehausser la proportion d’immigrants qui connaissent le français afin que l’immigration soit une solution à l’affaiblissement de la langue et à faciliter l’intégration de ces travailleurs en dehors des centres urbains.