«Je me sens à ma place» – William Cloutier

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Par Emmanuelle LeBlond
«Je me sens à ma place» – William Cloutier
William Cloutier participe à l’opéra rock Starmania en France. (Photo : Anthony Dorfmann)

CULTURE. William Cloutier se sent plus que jamais à sa place, alors qu’il a décroché le rôle de Johnny Rockfort dans la nouvelle mouture de Starmania en France.

L’artiste avait un enthousiasme palpable lors de son appel avec L’Express, lundi en avant-midi. Pendant l’échange, William Cloutier se trouvait dans une chambre d’hôtel à Paris. «On est en plein cœur du travail. On a le privilège d’avoir trois week-ends d’avant-première. J’ai été à Nice et à Marseille. Dans quelques jours, on part pour Nancy, indique-t-il. Ça nous permet de nous préparer pour les représentations qu’on va faire à la Seine Musicale à Paris. Nous y serons pour une résidence de trois mois.»

L’aventure de Starmania a débuté pour William Cloutier en août dernier. Il s’est rendu à Paris afin de participer à des auditions, sous l’invitation de Luc Plamondon. Le célèbre parolier avait repéré l’artiste lorsqu’il a chanté lors d’un variété à Star Académie. «Il est venu me voir à la dernière représentation de mon spectacle avec Lunou. J’ai eu le privilège de lui parler après, se remémore-t-il. Ça faisait trois ans qu’il travaillait sur le casting de Starmania. Il manquait une personne pour compléter l’équipe. Pour lui, c’était évident que je me joigne à eux.»

William Cloutier en compagnie de Luc Plamondon. (Photo: gracieuseté)

C’est ainsi que l’artiste s’est retrouvé sur le continent européen pour la première fois. William Cloutier avoue avoir ressenti un certain vertige lors de son arrivée. Il était dans un environnement sans repère.

Le Drummondvillois a tout fait pour prendre sa place au sein du groupe. Il a travaillé fort pour apprendre les paroles des chansons. «J’ai demandé à la réception de l’hôtel de m’ouvrir un local au sous-sol. Je m’y rendais quand je finissais ma journée de répétition. Je pouvais pratiquer jusqu’à deux heures du matin», raconte-t-il, en précisant que ses efforts ont porté fruit.

Du rêve à la réalité

William Cloutier se réjouit de pouvoir prendre part à l’aventure de Starmania. L’opéra rock livre un message actuel qui l’interpelle. «C’est l’effondrement du capitalisme. Ça n’a jamais été autant d’actualité au niveau de ce qu’il se passe avec les enjeux politiques, environnementaux et de la quête de chacun de vouloir s’accomplir et de recevoir une certaine reconnaissance, soutient-il. J’ai toujours voulu auditionner pour cet opéra rock. C’est arrivé au moment de ma vie où je suis disponible.»

Le Drummondvillois incarnera dans certaines représentations Johnny Rockfort, le personnage principal de l’opéra rock. «Ce n’est pas mon casting habituel. Johnny a une brutalité qui m’amuse beaucoup parce que c’est loin de moi. C’est un beau terrain de jeu. Ça me sert d’avoir fait l’école de théâtre parce que ça ne me déstabilise pas de faire un tel rôle», souligne-t-il.

Chaque représentation, William Cloutier a un plaisir fou sur la scène. Il adore interpréter Tous les cris les S.O.S.. C’est un moment dans le spectacle où il se permet de s’abandonner, en laissant place aux émotions. La magie opère à tout coup, alors qu’il réussit à se connecter avec le public.

Dans tous les cas, l’artiste se pince encore de pouvoir vivre une telle expérience, et ce, jusqu’au mois de février. «Je me sens à ma place. Le danger de sortir d’un projet comme celui de Star Académie est de s’arrêter là. En venant ici, je me suis mis en danger sur plusieurs aspects. C’est important de sortir de sa zone de confort.»

William Cloutier interprète à l’occasion le rôle de Johnny Rockfort. (Photo: Anthony Dorfmann)

Ce dernier est reconnaissant de pouvoir compter sur le soutien de sa conjointe, qui assume les responsabilités parentales durant cette période. Le père de famille mentionne que la séparation est moins déchirante qu’à Star Académie. Grâce aux technologies, il peut être en contact avec ses deux garçons.

En parallèle, William Cloutier continue de travailler sur sa carrière solo. À ses yeux, il peut très bien concilier le tout avec Starmania. «Je suis venu ici pour travailler sur mon son et m’intéresser à ce qui se fait ailleurs en français. Rien ne m’empêche de composer pendant le jour.»

Le Drummondvillois est d’ailleurs en première fois en nomination à l’ADISQ. Il s’illustre dans la catégorie Album de l’année – pop pour son disque On ira. «Je ne pensais pas que ça m’arriverait aussi tôt que ça. Quand j’ai appris la nouvelle, ça m’a scié les jambes en deux. Je suis content de voir que j’ai une reconnaissance du public et de l’industrie», conclut-il.

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