Une nouvelle usine pour Soprema à Drummondville (Mise à jour)

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Par Louis-Philippe Samson
Une nouvelle usine pour Soprema à Drummondville (Mise à jour)
Pascal Proulx, directeur d'usine chez Soprema, Pablo Rodriguez, ministre du Patrimoine canadien et lieutenant du Québec, Stéphanie Lacoste, mairesse de Drummondville, Richard Voyer, vice président exécutif et chef de la direction chez Soprema et Martin Champoux, député de Drummond, lors d’une visite de l’usine de la rue Kunz. (Photo : Ghyslain Bergeron)

INDUSTRIE. Le lieutenant du Québec au gouvernement fédéral, Pablo Rodriguez, était de passage à l’usine de Soprema de la rue Kunz, le 13 octobre, pour y annoncer une aide financière remboursable sans intérêt d’un million de dollars pour la construction d’une nouvelle usine à Drummondville.

«Cette somme va donner un petit coup de pouce. C’est notre façon de venir encourager ceux qui foncent, vont de l’avant, innovent et font une différence. L’aide vient du Fonds pour l’emploi et la croissance. Avec ce projet, Soprema fait la preuve que la lutte contre les changements climatiques n’est pas contradictoire au développement économique», a affirmé Pablo Rodriguez, ministre du Patrimoine du Canada et lieutenant du Québec.

Pablo Rodriguez, ministre du Patrimoine canadien et lieutenant du Québec. (Photo : Ghyslain Bergeron)

Cet appui de Développement économique Canada pour les régions du Québec (DEC) permettra non seulement à Soprema d’acquérir des équipements de production innovants, mais surtout, d’appuyer l’implantation de sa nouvelle usine dotée d’une technologie française unique au monde; une première en Amérique du Nord. Grâce à ce procédé, l’entreprise sera en mesure de développer une nouvelle source d’approvisionnement durable en polyols recyclés lui permettant de fabriquer des produits isolants plus propres et ainsi, favoriser une économie verte.

«Nous allons y produire une matière première à partir de matériaux recyclés. Nous allons faire le recyclage de polyester, tel que des bouteilles de boissons gazeuses, mais ça peut aussi aller jusqu’au recyclage de vêtement, pour en faire une autre molécule que nous utiliserons dans notre usine d’isolants», a expliqué Richard Voyer, vice-président exécutif et chef de la direction chez Soprema Amérique du Nord.

Cette nouvelle usine sera construite au coût estimé de 28 millions de dollars sur un terrain adjacent au bâtiment de la rue Kunz, soit de l’autre côté de la voie ferrée. Le début de la construction est prévu pour le printemps prochain et s’échelonnera sur 18 mois. Les plans sont en cours de finalisation et l’usine occupera une superficie de 100 000 pieds carrés.

S’adressant directement à Richard Voyer, la mairesse de Drummondville, Stéphanie Lacoste, a fait savoir que l’investissement fait par Soprema pour cette nouvelle usine servira à exporter cette vision de développement durable partout dans la région. «L’investissement de Soprema et les fonds fédéraux feront en sorte que Drummondville pourra prendre ce tournant et être encore un leader sur la scène nationale, mais, cette fois-ci, de l’innovation et du développement durable», a déclaré Mme Lacoste.

Matières premières

Soprema travaille depuis plus de 10 ans à perfectionner sa technologie de recyclage de matériaux afin d’en faire la transformation dans ces différentes usines un peu partout sur la planète. Cependant, l’une des principales difficultés est l’accès à des polymères qui sont propres, signale M. Voyer.

«Il y a des sources plus faciles qui sont identifiables et qui peuvent générer d’autres choses qui se retrouvent actuellement dans les sites d’enfouissement. Ça fait plus de 10 ans que Soprema travaille sur une filiale de recyclage, en Europe, et qu’on a une usine de recyclage de polymères en France. Il y a beaucoup de développements qui ont été faits à ce propos et on est à maturité du côté de la technologie. Ça fonctionne bien et l’entreprise veut développer cette filiale au Québec», a ajouté M. Voyer, lors d’une conférence de presse.

Richard Voyer, vice président exécutif et chef de la direction chez Soprema. (Photo : Ghyslain Bergeron)

Le projet a aussi été motivé par le manque criant de matières premières pour l’entreprise. Faisant souvent affaire avec des partenaires américains, Soprema a constaté que ceux-ci ont beaucoup plus priorisé leurs clients américains au courant de la dernière année. Ainsi, il a fallu trouver des fournisseurs européens et asiatiques qui ont occasionné des augmentations de prix avoisinant les 25 % à 40 %. Ainsi, Soprema a revu son modèle d’affaires et sa chaîne d’approvisionnement.

«À un moment, la question qu’on se pose est qu’est-ce que l’on doit et peut faire au Canada pour produire et être plus indépendant qu’on ne l’est déjà? Ce projet s’inscrit dans ce cadre de recherche d’indépendance et de produire au Québec ce dont on a besoin ici. C’est une démarche qu’on amorce pour plusieurs autres de nos matières premières. C’est une réflexion que nous avons avec nos partenaires québécois et canadiens», a expliqué Richard Voyer.

Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, Richard Voyer s’est plutôt réjoui du fait que la nouvelle usine ne créera pas un très grand nombre de nouveaux emplois. En effet, une dizaine de postes seront à combler à court terme et un total de 25 sera ajouté à la conclusion de ce projet.

«C’est une usine qui sera hyper performante avec peu d’employés, mais qui va générer des bienfaits économiques et environnementaux pour la société. On va y arriver grâce à la robotisation et aux technologies qui seront mises en place. Nous voulons créer des emplois qui auront de la valeur ajoutée pour les gens et robotiser tout ce qui peut l’être. Il faut voir les choses de notre point de vue. On se réjouit souvent de la création d’un grand nombre d’emplois, mais en ce moment, on a tous des problèmes pour trouver des gens», a fait valoir M. Voyer.

L’aide financière d’un million de dollars du gouvernement fédéral devra être remboursée par Soprema dans un délai de cinq ans.

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