Les dossiers criminels en hausse de 30 % depuis un an dans Drummond

Caroline Lepage
Les dossiers criminels en hausse de 30 % depuis un an dans Drummond
La rentrée judiciaire 2022 a eu lieu le 8 septembre. (Photo : Gracieusté)

JUSTICE. La Cour criminelle du palais de justice de Drummondville doit gérer une hausse de volume évaluée à 30 % depuis un an en raison du nombre croissant de dossiers de nature sexuelle.

C’est ce qu’a informé le juge coordonnateur de l’Estrie à la Cour du Québec, Gilles Lafrenière, lorsqu’il a pris la parole lors de la rentrée judiciaire du Barreau d’Arthabaska jeudi au palais de justice de Drummondville.

L’arrivée massive des dossiers de nature sexuelle a bien sûr allongé les délais de traitement, qui atteignent désormais 10 à 11 mois au lieu de cinq.

Le magistrat souligne qu’il faut davantage de temps pour entendre au Tribunal ces dossiers particulièrement délicats. Il salue la vigilance des juges de la région pour s’affranchir des rôles dans les délais. Il a d’ailleurs levé son chapeau à la juge Marie-Josée Ménard, qui assure «avec acharnement» une gestion minutieuse du temps d’audience.

Pour répondre à cette croissance, le nombre de procureurs à la Couronne est passé de trois à six dans le district de Drummond.

L’augmentation de ces dossiers s’inscrit dans la foulée des tribunaux spécialisés en violence sexuelle et en violence conjugale, lancés en 2022 par le ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette, afin de mieux outiller les victimes pour qu’elles se sentent à l’aise de dénoncer et cheminer dans le parcours judiciaire. Cette initiative engendre un plus grand volume de dossiers de violence conjugale ou sexuelle à traiter au Québec.

Virage technologique en accéléré

D’autres membres de la magistrature n’ont pu passer sous silence le virage technologique en accéléré qu’ont vécu les palais de justice pour assurer les services en virtuel, en respectant les règles sociosanitaires imposées par la pandémie. Il restera à définir comment les règles du présentiel et du virtuel pourront s’harmoniser pour assurer une gestion efficace et moderne dans l’avenir.

L’urgence de redorer l’image du système de justice, la numérisation des palais de justice, la réforme de la structure tarifaire de l’aide juridique, la désinformation des réseaux sociaux où les jugements de la magistrature se voient discrédités gratuitement font partie des enjeux d’actualité abordés.

Retraite du juge Jean-Guy Dubois

Parmi les moments forts, soulignons la remise du chandail des Canadiens de Montréal au juge de la Cour supérieure du Québec, Jean-Guy Dubois, pour honorer son départ à la retraite. Le chandail portait son nom et le numéro 75, faisant référence à l’âge du vétéran.

Claude Villeneuve, le nouveau juge coordonnateur de l’Estrie à la Cour supérieure, a raconté que ce père de trois enfants se faisait une fierté d’accompagner ses quatre petits-fils aux activités sportives et de leur montrer ses talents au hockey.

Ce «soldat» acharné au travail, qui était réputé pour avoir une mémoire redoutable et «beaucoup de jasette», était apprécié de ses pairs.

Une rentrée judiciaire attendue!

Après trois années de suspension imposée par la pandémie, les membres du Barreau d’Arthabaska et plusieurs distingués invités avaient hâte de renouer en présentiel pour célébrer la rentrée judiciaire.

«Ça nous a tellement manqué!», a partagé Me Julien Beaulieu, vice-président du Barreau du Québec.

La bâtonnière, Me Elisabeth Jutras, recense 277 membres au sein du Barreau d’Arthabaska, dont plusieurs nouveaux ayant été assermentés.

Me Jutras a souligné les démarches de deux avocats ukrainiens, accueillis comme réfugiés à Drummondville, qui tentent de faire reconnaître leurs compétences professionnelles parmi ce «petit, mais vigoureux barreau».

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