Une alternative drummondvilloise à l’eau en bouteille

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Par Louis-Philippe Samson
Une alternative drummondvilloise à l’eau en bouteille
Une cannette d’aluminium peut être recyclée un nombre illimité de fois. (Photo : Louis-Philippe Samson)

AFFAIRES. En affaires depuis quatre ans avec Kombu, Yannick Letendre a dorénavant un nouveau projet qui est appelé à prendre beaucoup de place au sein de ses entreprises. Il s’agit de l’eau en cannette Kando qui se veut une option plus écologique que les bouteilles de plastique.

L’idée a commencé à germer dans l’esprit de Yannick Letendre il y a environ deux ans. Constatant le retrait des bouteilles de plastique, l’entreprise drummondvilloise a voulu y trouver une alternative particulièrement pour le milieu de l’événementiel.

«On avait des discussions avec des clients qui ont investi beaucoup d’argent pour installer des fontaines d’eau sur leur site et qui étaient utilisées par très peu de leurs visiteurs avec une bouteille réutilisable. Je me suis ensuite demandé pourquoi l’eau en cannette ne s’était jamais faite. On a fait des recherches afin de savoir si c’était possible de le faire. Pendant deux ans, il a fallu faire une panoplie de tests en laboratoire et à la production», a raconté M. Letendre qui est derrière Kanit en plus de Kando et Kombu.

Pour le chef d’entreprise, l’eau en cannettes d’aluminium représente donc un substitut écologique et intéressant aux bouteilles de plastique. Contrairement au plastique, qui est recyclable un nombre limité de fois, le métal peut être réutilisé de façon illimitée. Cependant, la consigne des contenants en aluminium ne s’applique pas encore aux cannettes de liquide sans gaz carbonique. La loi québécoise à ce propos devrait changer au courant de l’année 2023, selon les informations de Yannick Letendre.

Yannick Letendre souhaite que Kando remplace, un jour, les bouteilles d’eau en plastique. (Photo : Louis-Philippe Samson)

«Une seule cannette peut être recyclée un nombre illimité de fois. Le plastique prend habituellement 400 ans à se décomposer dans la nature, comparativement à une centaine d’années pour l’aluminium. Aussi, avec une cannette, l’eau ne peut pas réagir à la lumière. Avec les bouteilles, il peut y avoir des particules de plastique en suspension dans le liquide et, si on la laisse au soleil, ça peut être pire», a-t-il commenté.

Être premiers

Tout comme avec Kombu, qui a été l’une des premières boissons de type kombucha à être vendue en cannette, Yannick Letendre veut encore faire partie de ceux qui innovent avec les récents projets de ses entreprises.

«On s’était souvent fait dire qu’il était impossible de faire du kombucha en cannette. On a retroussé nos manches et on y est arrivé. On a probablement été les premiers au Canada à le faire. Quelques semaines plus tard, on voyait d’autres entreprises nous imiter. Plus je vois les affaires se développer, plus j’ai envie de trouver d’autres défis à relever», a affirmé M. Letendre.

L’entreprise se concentre actuellement sur le marché québécois. Il est dans les plans d’agrandir le secteur d’activités au Canada anglophone prochainement. Des étapes supplémentaires devront, cependant, être franchies avant d’exporter à l’international.

«Nous sommes une équipe qui aime beaucoup les projets. Nous préfèrerions lancer la Kando gazeuse au Canada avant de penser à nous exporter à l’international. En étant réaliste, il faudrait attendre entre trois et cinq ans avant de sortir du pays», a indiqué le propriétaire.

Toujours dans l’objectif d’être premiers, Yannick Letendre souhaite proposer un nouveau type de caisses d’emballage de carton qui éliminerait l’utilisation de thermoplastique.

Remplacer le plastique

Le premier objectif de l’entreprise est de distribuer ses cannettes dans divers événements, tels que des festivals ou des congrès. Kando a complété ses premières commandes il y a environ quatre mois, dont l’une était pour un important congrès tenu, à Drummondville, au Centrexpo Cogeco.

«On vise avant tout le domaine événementiel où sont vendues des bouteilles de plastique. On voit Kando comme un produit de remplacement. Tout le monde a de l’eau à la maison. Ainsi, on ne se dirige pas, en premier lieu, vers le marché des épiceries et dépanneurs, même si on est déjà sur les tablettes de certains endroits. On effectue encore des études de marché; on en est à nos débuts. On essaie certains secteurs, on observe la réponse et on s’adapte», a expliqué Yannick Letendre.

Afin de produire de l’eau en cannette, des investissements privés de l’ordre de 250 000 dollars ont été nécessaires. Plusieurs appareils ont été ajoutés à la chaîne de production afin d’effectuer un traitement optimal de l’eau.

Il a également fallu trouver un moyen de rendre la cannette plus solide, car celle-ci restait molle une fois scellée. Cette situation occasionnait certains problèmes alors que les cannettes avaient tendance à s’affaisser lorsqu’une force était appliquée. «On a dû se procurer un équipement spécialement pour que la cannette soit solide une fois fermée», a-t-il détaillé.

Malgré le lancement de ce nouveau produit et la hausse de la demande de cannage, via la branche Kanit, ce sont toujours quatre personnes, incluant Yannick Letendre, qui travaillent au sein de l’entreprise. «Au lieu de produire à environ 85 %, nous sommes passés à 100 %, peut-être même à 105 %, de notre capacité», a lancé M. Letendre.

Avec l’expansion de ses activités, la compagnie commence à envisager la possibilité de déménager de son local de l’incubateur industriel. Yannick Letendre dit ne pas avoir nécessairement besoin d’une plus grande surface pour produire. Cependant, des locaux plus grands permettraient de faire l’entreposage dans les mêmes espaces sans devoir en louer à l’externe, contrairement au fonctionnement actuel.

«On attend de voir l’expansion de Kando avant de prendre une décision. C’est un projet à moyen terme; je crois qu’on pourrait changer d’adresse d’ici un an et demi environ. En ramenant la production et l’entreposage à un seul endroit, on économiserait du temps mis sur la logistique pour le concentrer sur la production», a conclu l’entrepreneur drummondvillois.

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