Christian Pellerin ne se laisse pas abattre

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Par Lise Tremblay
Christian Pellerin ne se laisse pas abattre
Christian Pellerin joue au pickleball quatre fois par semaine en plus de faire du vélo et ses exercices de réhabilitation. (Photo : Lise Tremblay)

SANTÉ. Christian Pellerin pourrait écrire le mot résilience en lettres majuscules partout où il passe. Depuis trois ans déjà, il ne rechigne pas devant l’effort, savourant tous les petits progrès qu’il fait depuis qu’un virus a hypothéqué sa qualité de vie.

Octobre 2019. Le mois où tout a basculé. Christian Pellerin et son épouse partent en vacances à bord d’un bateau de croisière. Destination : New York. L’événement qui promet d’ajouter de précieux souvenirs à leurs albums familiaux vire plutôt au cauchemar alors qu’ils apprennent que le virus de la gastro-entérite s’est invité à bord.

«On a reçu une communication voulant que l’embarquement fût retardé pour permettre la désinfection du bateau. On a eu un doute, mais vu que tout était réservé, on a décidé de partir quand même. En quelques heures à peine, des voyageurs sont tombés malades. Plusieurs ont été hospitalisés à l’hôpital de La Baie, dont nous», se rappelle le Drummondvillois.

M. Pellerin est demeuré à l’hôpital durant dix semaines. Le virus qu’il a contracté a attaqué sa moelle épinière, causant une myélite. Depuis, sa jambe droite obéit difficilement aux commandes de son cerveau. Il se déplace avec une canne; parfois, en béquilles.

Christian Pellerin. (Photo Lise Tremblay)

Comble de malheur, sa réadaptation a été suspendue en raison du début de la pandémie. «J’avais plusieurs mois de réadaptation à faire avec des professionnels. La première année est celle qui est la plus importante, pour tout ce qui concerne les troubles de moelle épinière. C’est durant cette année que j’aurais pu maximiser ma récupération. J’avais commencé au centre de réadaptation physique interVal à Drummondville, mais en mars 2020, tout a été arrêté. J’ai continué à faire des exercices à la maison, mais ce n’était pas tout à fait pareil», communique l’homme de 66 ans.

Bien qu’il avait toutes les raisons du monde de baisser les bras, il s’est accroché et il a continué de faire de l’exercice tous les jours, se réjouissant des petits gains ici et là. Jusqu’à tout récemment, il s’est entraîné à un nouveau centre privé de Sherbrooke, le Centre québécois d’entraînement adapté de Sherbrooke, qui se spécialiste dans l’élaboration de programmes spécifiques dédiés aux gens ayant des troubles au niveau neurologique.

«C’est incroyable comme il ne s’est jamais laissé abattre. Il est fidèle à ses exercices et il ne s’est jamais découragé», lance son épouse.

«En tout cas, la résilience, tu sais si tu en as seulement lorsqu’il t’arrive un drame!», rétorque son mari.

(Photo Lise Tremblay)

Beau temps mauvais temps, M. Pellerin fait des exercices de réadaptation à la maison. Puis, quatre fois par semaine, il parcourt quelques kilomètres sur son tricycle électrique ou il se rend au parc Boisbriand du secteur Saint-Nicéphore pour jouer au pickleball durant deux à trois heures. Sa présence ne passe pas inaperçue, car il est le seul joueur du club à frapper les petites balles jaunes assis sur un fauteuil roulant.

«Au centre interVal, une kinésiologue m’avait parlé de quelques sports que je pourrais faire. Il y avait le tennis. J’ai essayé quelques fois, mais je préfère le pickleball, d’autant plus que j’avais déjà joué avant d’attraper le virus. Il a évidemment fallu que je m’adapte. Contrairement aux autres, j’ai le droit à deux bonds avant de frapper la balle. Mais ça va très bien. Je rencontre plein de personnes et je suis bien accueilli. Ça me fait du bien moralement», soutient le sexagénaire, en soulignant avoir obtenu beaucoup de soutien de ses proches.

Se définissant comme un joueur non compétitif mais constant, Christian Pellerin inspire chaque jour ses partenaires de jeu.

«Je suis un témoin d’une personne humaine qui ne se laisse pas arrêter par l’épreuve et qui poursuit la marche par en avant. Par son exemple, il nous dit à nous tous : confiance et avance…», termine Jean-Guy Moreau, cofondateur du Club de pickleball de Drummondville.

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