ÉDUCATION. Les projets continuent de défiler au Collège Saint-Bernard. Après les zones innovantes qui ont fait sourciller le milieu de l’éducation et amené un nouveau souffle sur les méthodes d’enseignement, voilà que le coeur de l’institution de l’avenue des Frères fait présentement l’objet d’une reconstruction, un projet évalué à près de 2 millions de dollars.
Si tout se déroule sans anicroche, les élèves retrouveront leur collège complètement transformé à la rentrée des classes.
La grande salle Triest deviendra le Grand hall de la famille Dionne et présentera un cachet à la fois chic et urbain avec ses grands panneaux de bois. Les salles de bains seront rénovées et converties en salles non genrées, deux espaces de travail collaboratif seront ajoutés de même que deux salles de conférence puis deux salles de séjour. Ces dernières seront dotées de portes de garage vitrées et agrémentées de banquettes pour le plus grand confort des élèves, notamment les pensionnaires.
«Depuis 2017, on a fait plusieurs rénovations au collège, mais on n’avait pas encore touché au coeur de l’école d’origine 1962. C’est un ancien gymnase, qui est en même temps une salle communautaire et une salle de spectacle. Il présentait des lacunes importantes notamment en ce qui a trait aux normes. On avait encore l’éclairage et le son d’origine. On avait l’impression d’être dans une caverne. Le son se perdait», a décrit Dominic Guévin, le directeur du Collège Saint-Bernard, en soulignant qu’il travaille sur ce projet de concert avec la famille Dionne, un important contributeur.
Conçu par l’architecte drummondvillois Jean Demers (Un à Un architecte), ce projet de rénovation majeure est venu avec de grandes ambitions.
«Ça va être assez grandiose! J’avais demandé à l’architecte de nous créer une salle dans laquelle les jeunes auraient l’impression de jouer au ballon à la Maison symphonique de Montréal. Rien de moins. Quand on nous a déposé les plans, on a été impressionné. On a eu un coup de cœur. Le plancher, le haut des murs et le plafond seront tout en bois blond avec un look très scandinave. On ajoute aussi des puits de lumière, a exprimé M. Guévin avec enthousiasme.
Les salles de séjour qui seront ajoutées auront des allures de cafés étudiants. Quant aux espaces de travail collaboratif à aire ouverte, ils pourront accueillir vingt personnes à la fois.
«Je crois fermement que l’environnement dans lequel on évolue conditionne le comportement. Quand c’est beau, on se comporte différemment. Ça amène les gens à s’élever. C’est une philosophie que j’ai instauré à l’école et ça fonctionne, car les jeunes sont respectueux de ce qui les entoure», a-t-il poursuivi.
Pour les salles de bain, elles feront partie des premières classées non genrées dans le milieu de l’éducation. «On est en 2022 et on pense que les jeunes sont rendus là, certainement plus que les adultes. On s’est dit qu’il était temps de penser autrement», a exprimé le directeur général, en ajoutant parallèlement que des accès aux personnes handicapées seront ajoutés.
Par ailleurs, dès l’automne 2022, une centaine d’étudiants supplémentaires s’ajouteront à la clientèle du collège. Pour les besoins de la cause, au projet de réfection du coeur de l’école, s’est donc ajouté celui de l’ajout de quelques locaux d’apprentissage.
«On doit construire des classes à l’interne, a indiqué Dominic Guévin. On en ajoute quatre au secondaire, ce qui va ultimement amener un déplacement de notre personnel. Près de 60 % de nos enseignants devront travailler dans un endroit différent dès le mois d’août.»
«Comme une entreprise»
Depuis 2017, le Collège Saint-Bernard a investi 10 millions de dollars pour améliorer ses installations. À ce jour, 48 classes ont été aménagées selon le modèle collaboratif. «Pour 1 200 élèves, on avait avant 1 200 bureaux. Il nous en reste 60. C’est donc dire qu’on est rendu ailleurs. Les élèves travaillent en équipe dans des espaces adaptés à l’apprentissage», a expliqué M. Guévin.
Ayant complété une maîtrise sur l’école entrepreneuriale, Dominic Guévin aborde l’éducation avec des lunettes uniques en leurs genres. Dit autrement, il gère le collège comme une entreprise.
«Les gens viennent qu’à oublier que le collège est un organisme à but non lucratif. Quand on voit l’école sous l’angle entrepreneurial, ça oriente le travail. J’ai eu un très bon conseil de Roger Dubois (Canimex) au tout début. Il a appuyé un de nos projets en me disant qu’il avait apprécié que je le sollicite moi-même. À la suite de cette rencontre, j’ai délaissé une partie de mon travail pour me concentrer sur la vision que j’avais du collège. Mon travail est devenu beaucoup plus politique. Je suis en relation avec la communauté. On a créé un nouveau modèle. On fait de la recherche et je crois qu’on a fait avancer le modèle de l’éducation», a exprimé M. Guévin, en ajoutant que la démarche a cependant connu son lot d’embûches. «On a fait parfois deux pas en avant et un pas en arrière, mais on y arrive.»
Le Collège Saint-Bernard soulignera son 60e anniversaire de fondation le 21 octobre prochain. À cette occasion, le Grand hall de la famille Dionne sera officiellement inauguré. Quelque 600 personnes recevront une invitation.
