Le CNIMI porteur d’espoir

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Par Cassandre Baillargeon
Le CNIMI porteur d’espoir
Le CNIMI a été inauguré le 14 juin. (Photo : Ghyslain Bergeron)

INDUSTRIEL. Avec des enjeux tels que la productivité, l’automatisation et la pénurie de main-d’œuvre, les entreprises manufacturières de la région ont du pain sur la planche. Pour aller de l’avant, les industries comptent sur le Centre national intégré du manufacturier intelligent (CNIMI), dont l’inauguration a eu lieu à la mi-juin.

«Je trouve que la robotisation, dans toutes les entreprises, ça manque. On a de belles machines neuves d’achetées qui performent, mais on n’a pas le maximum. On est en chemin, mais ça prend du temps et c’est parfois long», soutient le fondateur de Soucy, Gilles Soucy, rencontré lors de l’inauguration.

Gilles Soucy, fondateur du Groupe Soucy. (Photo : Cassandre Baillargeon)

Pour le chef de l’exploitation de l’entreprise, Jasmin Villeneuve, l’élément manquant, c’est la main-d’œuvre qualifiée. «Ce qui est lent, c’est d’avoir les gens, les employés, l’expertise pour pouvoir exploiter les équipements», souligne-t-il.

Principal donateur provenant du domaine industriel du centre national avec le Groupe Canimex, l’entreprise Soucy compte sur le CNIMI pour l’aider à développer la formation sur les équipements plus spécialisés afin de bonifier son expertise à l’interne.

«C’est assez facile d’acheter les équipements, mais on n’a pas la main-d’œuvre pour les opérer et pour former les gens sur ces nouveaux équipements-là plus complexes avec plus de technologies», mentionne M. Villeneuve.

Daniel Dubois, vice-président du Groupe Canimex. (Photo : Cassandre Baillargeon)

Du côté de Canimex, le vice-président de l’entreprise, Daniel Dubois, espère aussi que le centre intégré leur apportera de nouveaux techniciens et ingénieurs en génie mécanique étant donné qu’il manque de personnel dans tous les secteurs du groupe.

Pour le directeur de CNIMI, aussi coordonnateur du projet du centre depuis le commencement, Gerry Gagnon, «l’une des solutions à la pénurie de main-d’œuvre, c’est l’automatisation».

En tant que pôle du génie mécanique, le CNIMI offrira des conseils aux entreprises du milieu manufacturier pour les aider à entreprendre leur transition au numérique grâce à leur expertise de l’industrie 4.0.

Les entreprises se verront accompagner par des experts et leurs diverses problématiques serviront à la recherche dans le domaine du manufacturier intelligent. Un échange de savoir et de données.

Gerry Gagnon, directeur et coordonnateur du CNIMI depuis ses débuts. (Photo : Cassandre Baillargeon)

Les manufacturiers centricois pourront ainsi s’inspirer des pratiques innovantes que le CNIMI mettra en place tout en collaborant à différents niveaux avec le milieu éducatif.

Selon M. Dubois, le centre national du manufacturier intelligent permettra notamment au Groupe Canimex d’accélérer l’implantation de la technologie dans ses usines.

Chez Bombardier produits récréatifs, l’un des 19 donateurs du milieu des affaires du projet, la robotique est déjà bien implantée avec des robots collaborateurs qui amènent les pièces aux lignes de montage, comme dans l’usine-laboratoire du CNIMI.

Le vice-président des stratégies manufacturières de la technologie et de la qualité chez Bombardier produits récréatifs, Michael Long, souligne toutefois que l’entreprise restera à l’affut du centre d’expertise afin d’améliorer son fonctionnement avec les robots, selon les futures recherches du centre.

Michael Long, vice-président des stratégies manufacturières de la technologie et de la qualité chez BRP. (Photo : Cassandre Baillargeon)

Pour Daniel Dubois, le CNIMI est déjà une réussite puisque les responsables de l’établissement ont déjà intégré l’ensemble de la communauté autour du projet. «Il va y avoir un effet de rapprochement des entrepreneurs et des manufacturiers dans la région, parce qu’on va se voir dans ces locaux-là. On va envoyer des gens qui vont se parler et je pense que la région gagne à être tissée plus serrée, à être mieux maillée», indique-t-il, mentionnant notamment les boucles de consommations qui se pourraient se créer entre les différentes entreprises du Centre-du-Québec.

Gerry Gagnon est confiant pour l’avenir manufacturier de la région. D’autant plus avec l’apport de la société de développement économique de Drummondville dans les futurs changements industriels du paysage centricois. «En étant connecté sur la SDED, sur la ville, sur les industriels, ça nous permet littéralement de nous attaquer aux vrais besoins des industriels. On est capable de les emmener à un certain point, mais lorsqu’on arrive à une phase d’industrialisation, on n’a pas l’espace pour accueillir un industriel qui veut partir son entreprise. Là, le travail avec les sociétés de développement économique est nécessaire», termine-t-il.

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