La Feuille verte rêve grand

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Par Cynthia Martel
La Feuille verte rêve grand
Le site de transformation et de production de la Feuille verte est situé à Saint-Cyrille-de-Wendover. (Photo : d'archives gracieuseté)

AFFAIRES. L’entreprise La Feuille verte se permet de rêver grand, maintenant qu’elle a la certitude de pouvoir poursuivre ses activités sur l’ancien site de l’abattoir Levinoff-Colbex, à Saint-Cyrille-de-Wendover.

Récemment, Dany Lefebvre, président-directeur général de la Feuille verte, et son équipe ont reçu la réponse qu’ils espéraient depuis quatre ans. La Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) a autorisé un changement de vocation d’une partie des terres agricoles. Ainsi, l’entreprise peut poursuivre ses opérations, soit la transformation de chanvre, la recherche et l’expérimentation, ainsi que l’entreposage et la distribution des produits. Le feu vert a également été donné pour y aménager une voie publique.

«On est tellement content. C’est un soulagement, car la CPTAQ s’opposait en séance préliminaire. Depuis quatre ans qu’on est dans les démarches. Il a fallu être stratégique et faire valoir nos points; faire comprendre que c’était déraisonnable de déménager», expose M. Lefebvre.

Depuis 2018, toutes les opérations liées à la production des principaux produits de la Feuille verte, que sont Chanv (soins corporels) et Crocx (produits de soins pour animaux) et celles qui ont trait à la commercialisation ainsi qu’à la recherche et développement se réalisent dans les anciennes installations de l’abattoir Levinoff-Colbex d’une superficie de 65 000 pieds carrés. Près de 220 acres de terres cultivables jouxtent le bâtiment. Ce vaste site permet à l’entreprise une capacité de développement suffisante pour les prochaines années.

«Actuellement, on n’utilise que 5 % de la superficie des terres. Le potentiel de développement est grand», indique le PDG, soulignant qu’une deuxième saison de canna-tourisme se tiendra cet été.

«La réponse favorable de la CPTAQ permet d’abord et avant tout de sécuriser et supporter la croissance de Chanv et Crocx. Mais ça nous permet aussi de rêver grand. Ça nous amène à penser que cette plante-là (chanvre) va prendre de plus en plus de place dans nos vies», ajoute-t-il.

Sur la terrasse, Dany Lefebvre examine la qualité des variétés qui sont cultivées. (Photo d’archives Ghyslain Bergeron)

Dany Lefebvre souhaite notamment attirer des entreprises à venir s’installer sur les terrains de la Feuille verte afin que toutes travaillent en complémentarité, dans une perspective d’économie circulaire.

«Je vois ça comme un espèce d’écosystème d’entreprises qui exploiteraient la plante de chanvre au complet. Actuellement, ici, à la Feuille verte, nous n’utilisons que la fleur de la plante, mais tout est récupérable, de la racine à la fleur. Peut-être qu’une entreprise pourrait utiliser les tiges, par exemple, pour fabriquer des boîtes? Ce serait génial qu’un jour ça arrive. Imaginez, nos produits pourraient être emballés sur place par un emballage qui est conçu à partir de la même plante. Ça éviterait bien du transport, donc en termes d’économie de GES, c’est parfait. Bref, il y a plusieurs bénéfices à se lancer dans une approche d’économie circulaire», fait valoir M. Lefebvre.

Celui-ci aspire rivaliser un jour avec les plus grands noms des cosmétiques de ce monde, comme Procter & Gamble, L’Oréal et Johnson & Johnson.

«Dans 20 ou 30 ans, je vois l’entreprise devenir un fleuron local, comme ce fut le cas, par exemple, pour Cascades», avance l’ambitieux gestionnaire.

D’ici là, lui et son équipe préparent le marché hors Québec pour sa marque Chanv.

«On s’enligne pour une croissance hors Québec pour cette marque en 2024, qui coïncide avec les 20 ans de la marque D’ailleurs, on a été capable d’aller chercher des subventions pour ça», communique-t-il.

La Feuille verte est titulaire d’une licence de chanvre industriel délivrée par Santé Canada. L’entreprise cyrilloise fabrique principalement des cosmétiques fonctionnels, tels que shampoing, savon, sérum et crèmes, de même que des produits de soins pour animaux. Elle génère une cinquantaine d’emplois et prévoit augmenter à plus de 100 employés au cours des prochaines années.

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