10 M $ de plus pour les maisons de soins palliatifs : Marie-Julie Tschiember célèbre sa victoire

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Par Cassandre Baillargeon
10 M $ de plus pour les maisons de soins palliatifs : Marie-Julie Tschiember célèbre sa victoire
Marie-Julie Tschiember œuvre pour les organismes René-Verrier depuis 12 ans. (Photo : Ghyslain Bergeron)

IMPLICATION. La directrice générale de la Maison René-Verrier à Drummondville, Marie-Julie Tschiember, est extrêmement fière du chemin parcouru par l’Alliance des maisons de soins palliatifs du Québec (AMSPQ) au cours des 18 derniers mois. En tant que présidente de l’Alliance, elle fait partie de ceux qui ont négocié avec le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) pour bonifier la subvention annuelle du gouvernement. 

«Ça fait 18 mois qu’on est en rencontre [avec le MSSS et le ministère des Finances], qu’on se voit au deux, trois semaines, qu’on négocie, qu’on sort des chiffres et qu’on fait des études comparatives. Ça été un travail de longue haleine, mais ça a fonctionné. C’est une grande victoire pour les maisons en soins palliatifs», célèbre Mme Tschiember.

Le 12 avril dernier, le ministère de la Santé et des Services sociaux a annoncé qu’il bonifiait l’enveloppe budgétaire annuelle accordée aux maisons de soins pour les personnes en fin de vie pour les trois prochaines années. Passant de 30 millions par année à 40 millions, la subvention gouvernementale est répartie à travers les 37 établissements en soins palliatifs du Québec, qui font tous partie de l’AMSPQ.

«La subvention, ce n’est pas x milliers de dollars par maison, c’est x milliers de dollars par lit par année», nuance Mme Tshiember. Avant l’entente, un montant de 80 000$ était octroyé par lit, par année, alors qu’avec le nouvel accord, la somme est plutôt de 110 000$. Concrètement, cela représente un gain de 30 000$ par lit.

«La grande victoire qu’on vient de réussir à faire, c’est que ces 110 000$ là, par année, par lit, va couvrir la masse salariale de nos maisons pour nos soignants. On aura donc plus besoin de piger dans nos dons pour payer les salaires», fait savoir la présidente de l’AMSPQ depuis les deux dernières années. En tout, les 37 établissements de soins embauchent 1500 travailleurs et s’occupent annuellement de 5000 patients en fin de vie.

La Maison René-Verrier compte près de 50 employés et s’occupe approximativement de 150 patients par année.

Un enjeu complexe

«Depuis la pandémie, les salaires ont vraiment augmenté. Il fallait que les maisons de soins palliatifs soient en mesure d’attirer du personnel et surtout de le garder pour qu’il ne parte pas vers le réseau public, car il y a de meilleurs salaires», énonce Mme Tshiember.

Pour certaines maisons de soins du Québec, c’était tout un défi d’obtenir les fonds nécessaires pour assurer leurs services, déclare la présidente. «Il y a des maisons dans des milieux économiques où ce n’est pas facile, où les entreprises ont déjà de la difficulté à survivre, donc ces maisons-là avaient peur pour leur pérennité à court et moyen terme s’il n’y avait pas une augmentation des subventions.»

Cette dernière indique qu’en aucun cas les maisons de soins palliatifs ne souhaiteraient un financement complet du MSSS, car ces établissements ont été créés par une volonté de la communauté de s’impliquer bénévolement pour la cause. De ce fait, la création d’événements caritatifs constitue une partie de leur raison d’être en tant qu’organisme à but non lucratif.

Valable pour une durée de trois ans, l’entente gouvernementale sera renégociée en 2023, selon Mme Tschiember. Celle-ci ne sera toutefois pas de la partie comme présidente. «J’ai déjà annoncé à l’alliance que je vais quitter la présidence à la fin de cette année. Je m’étais fait une mission personnelle d’obtenir un financement adéquat pour l’ensemble des maisons, c’est mission accomplie, donc je vais me concentrer sur nos propres projets et tranquillement pas vite préparer la relève.»

Le cas de la Maison René-Verrier

À la Maison René-Verrier de Drummondville, la subvention bonifiée a permis d’offrir une augmentation de salaire aux 50 employés des organismes René-Verrier, soit ceux de la fondation, de la maison en soins palliatifs et du service d’aide à domicile.

«Nos employés ont su cette semaine qu’ils obtenaient une augmentation considérable, car on veut les garder. On veut les chouchouter pour qu’ils puissent ensuite à leur tour chouchouter tous nos patients, souligne Mme Tschiember. Ça nous permet de solidifier nos équipes.»

Marie-Julie Tschiember à gauche, suivi des infirmières Émilie Paradis et Akélie Fortin au centre et finalement la docteur Sylvia Khalil à droite, travaillent pour la Maison René-Verrier.

Directrice générale de la maison depuis son ouverture en 2014, Marie-Julie Tschiember mentionne que les dix lits de l’établissement n’ont jamais été compromis contrairement à ceux d’autres régions. «À Drummondville, on est privilégié, car on est dans une région où la philanthropie des grandes entreprises est très très bonne», précise-t-elle, reconnaissante de la forte implication communautaire.

À long terme, les organismes René-Verrier travaillent toujours sur leur nouveau projet pour offrir davantage de services à ceux qui ne peuvent pas bénéficier des soins de la Maison René-Verrier. Ce projet, dévoilé officiellement d’ici l’automne, est déjà bien avancé selon la directrice générale. «On sait déjà où ça va être, on a acquis un terrain, on est en train de travailler des plans et des croquis avec des architectes», assure Mme Tschiember.

À court terme, l’équipe des services à domicile est à la recherche de nouveaux employés formés pour offrir des soins de soir et de nuit.

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