Budget du Québec : des réactions partagées dans la région

Rédaction
Budget du Québec : des réactions partagées dans la région
(Photo : Ghyslain Bergeron)

BUDGET. Le dépôt du budget du gouvernement du Québec, plus tôt cette semaine, a suscité de nombreuses réactions dans les différents milieux. Alors que certains se sont dits satisfaits, d’autres ont critiqué sans réserve les choix qui y sont étalés.

La Chambre de commerce et d’industrie de Drummond (CCID) et la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) ont accueilli favorablement certaines mesures comprises dans le budget du Québec. Les deux organismes reconnaissent qu’il s’agit d’un budget davantage axé sur des mesures pour les particuliers tout en indiquant qu’il y aurait lieu d’aller plus loin pour répondre aux besoins des entreprises, notamment pour répondre aux enjeux de main-d’œuvre. L’injection de 290 millions $ pour renforcer l’intégration en emploi des personnes immigrantes, en particulier dans les régions, et pour réduire les délais de traitement des dossiers.

Marc Tremblay, président de la Chambre de commerce et d’industrie de Drummond. (Photo : archives, Ghyslain Bergeron)

«Pour nos membres, deux points sont particulièrement importants, soit les assouplissements pour le repreneuriat et les efforts pour l’intégration des nouveaux arrivants», a souligné le président de la CCID, Marc Tremblay dans un communiqué de presse.

Selon la CCID et la FCCQ, des mesures supplémentaires auraient été nécessaires pour répondre à la rareté de main-d’œuvre, en allant encore plus loin dans les incitatifs à la formation continue, ainsi que pour la rétention des travailleurs expérimentés, afin que les résultats soient tangibles le plus rapidement possible sur le terrain.

L’Union des municipalités du Québec (UMQ) s’est montrée satisfaite de plusieurs mesures qui touchent principalement le transport et le développement économique régional. Pour l’UMQ, l’aide de 293 millions $ sur deux ans aux organismes de transport collectif qui ont connu des baisses d’achalandage marquées durant la pandémie, ainsi que le soutien pour le transport aérien et le transport interurbain, démontre une fois de plus l’importance de la mobilité des personnes, et ce, dans toutes les régions du Québec.

«Nous nous réjouissons du soutien pour le transport collectif. C’est une bonne nouvelle pour maintenir le service d’ici à un retour à la normale en 2024. Aussi, l’aide apportée au transport aérien est bien accueillie, surtout dans un contexte où nos régions ont subi d’importantes coupures de service», a souligné le président de l’UMQ et maire de Gaspé, monsieur Daniel Côté.

Par ailleurs, l’Union salue l’ajout de 247 millions $ au programme AccèsLogis Québec pour rattraper l’arriéré en logement social ainsi que la bonification de 100 millions $ du Programme d’habitation abordable du Québec (PHAQ), pour accélérer la construction de logements abordables.

Véronique Laflamme, porte-parole du Front d’action populaire en réaménagement urbain. (Photo : gracieuseté)

Cependant, le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) ne partageait pas du tout l’avis de L’UMQ en matière de logements. Le FRAPRU a fortement critiqué le traitement réservé aux programmes d’accès au logement du budget québécois. On déplore surtout qu’aucun nouveau financement d’unités de logement social et communautaire dans le programme AccèsLogis ne figure au budget Girard. L’organisme croit qu’un montant de 100 millions $ pour 1 000 logements supplémentaires d’ici 2026-2027 est insuffisant.

«Il faut le dire clairement : 350 millions $ pour construire des logements pour les ménages à revenus faibles et modestes, ce ne sont pas des sommes importantes c’est très loin de répondre aux besoins urgents et aux demandes répétées du milieu communautaire en habitation et du milieu municipal», s’est insurgée la porte-parole du FRAPRU, Véronique Laflamme. Le FRAPRU demandait le lancement d’un grand chantier de 50 000 logements sociaux en 5 ans, dont 10 000 en 2022-2022, autant sous forme de coopératives, que d’OSBL d’habitation et de logements publics.

Déceptions

Chez les Banques alimentaires du Québec (BAQ), on est déçue qu’aucune mesure spécifique pour lutter contre l’insécurité alimentaire ne soit prévue dans le budget déposé par le gouvernement du Québec, alors que l’inflation constitue une menace plus grande pour les plus vulnérables de notre société.

L’inflation a un double impact sur Les Banques alimentaires du Québec puisqu’elle a pour effet de non seulement accroître la demande en aide alimentaire, mais également d’augmenter le coût des denrées que BAQ et ses membres doivent se procurer pour nourrir les personnes dans le besoin. Malgré les mesures prévues par le gouvernement pour lutter contre l’inflation, de nombreux Québécois continueront d’avoir faim cette année, faute d’un revenu adéquat.

La Table régionale des organismes communautaires du Centre-du-Québec et de la Mauricie (TROC CQM) est très déçue des sommes annoncées pour le milieu communautaire par le ministre des Finances Éric Girard.

Le TROC CQM reconnait que les sommes octroyées sont importantes et surtout récurrentes, elles représentent seulement 25 % des besoins réels actuels sur le terrain. Pour l’année 2022-2023, 117,2 millions $ seront versés pour le soutien à la mission globale des organismes alors que les besoins s’élèvent à 460 M$. De ce montant, seulement 37 millions $ est octroyés à la mission globale des organismes reconnus et financés en Santé et services sociaux (en excluant certaines priorités ciblées) alors que les besoins de ces derniers sont d’environ 370 millions $ selon TROC CQM. C’est une moyenne d’environ 12 000 $ par organisme. (LPS)

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