Le coffre Collecte de mémoires scellé jusqu’en 2081

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Par Ghyslain Bergeron
Le coffre Collecte de mémoires scellé jusqu’en 2081
Raymond Clair et Gabriel Cormier ont lentement glissé le couvercle du coffre. (Photo : Ghyslain Bergeron) (Photo : Ghyslain Bergeron)

HISTOIRE. Patrick Bruel chantait : on s’était donné rendez-vous dans 10 ans. La Société d’histoire de Drummond (SHD) donne quant à elle rendez-vous aux citoyens dans 60 ans, alors que le coffre du projet Collecte de mémoires sera ouvert pour y découvrir le quotidien des gens d’ici.

Lundi, 31 janvier 2022, 13 h 40. L’ébéniste et ancien avocat Raymond Clair met en place la dernière vis qui scellera le coffre pour 60 ans. À l’intérieur, à l’abri du temps, les capsules temporelles y sont soigneusement rangées dans des pochettes «pH neutre», ce qui évitera que les documents ne soient contaminés avec le temps.

«Durant le processus, les participants ont recueilli divers documents datant principalement de 2016 à 2021 tels que des photos de famille, des lettres, des factures, des curriculum vitae, etc.», a expliqué Gabriel Cormier de la SHD.

Raymond Clair et Gabriel Cormier se sont assurés que tous les documents étaient dans le coffre avant de le fermer. (Photo : Ghyslain Bergeron)

En plus des capsules réalisées par les citoyens, le projet a permis à 30 organisations, dont le journal L’Express, de rassembler des documents permettant de brosser le portrait de divers secteurs d’activités de Drummondville. Tout au long du processus, les participants ont été accompagnés et ont reçu un guide qui expliquait la manière de préparer les documents. Des vidéos informatives ont aussi été présentées.

La SHD, en collaboration avec le Centre de conservation du Québec, s’est assurée de prévoir le contenant et les consignes de conservation à respecter pour que les documents laissés traversent bien les 60 prochaines années.

Un coffre fait pour durer

Il est fait d’érable du Québec. Sa couleur originale a été modifiée à l’aide d’une huile pour qu’il devienne presque blanc afin de se fondre dans le décor de la SHD. Le coffre de 50 x 27,5 x 36,5 pouces est imposant et lourd. Il a été pensé par l’ébéniste Raymond Clair.

«C’est un ami qui m’a présenté à la société. J’ai fait les plans de A à Z. La façon avec laquelle j’ai relié le dessus au coffre lui-même a été testée afin que ça puisse «travailler» et ainsi éviter que le coffre ne se brise», a expliqué l’avocat à la retraite.

Avant la livraison du coffre, M. Clair a procédé à quelques ajustements et ses proches ont même participé à la réalisation. «Ma femme et mes petits-fils sont venus à l’atelier à quelques reprises quand je travaillais. Albert m’a aidé avec les lourds panneaux et avec son cousin Charles, ils se sont amusés à sceller le coffre. C’est important de le répéter, car c’est peut-être eux qui auront la chance de l’ouvrir dans 60 ans. J’aimerais bien que quelqu’un de ma descendance participe à l’ouverture», a confié M. Clair, les yeux remplis de fierté.

De solides poignées ont été ajoutées au coffre pour faciliter le déplacement de l’imposante pièce de bois.

«Ça va représenter 2021 pour les gens du futur et leur permettre de voir ce qui se passait à notre époque. Ça va laisser une trace», a laissé tomber Gabriel Cormier, en conclusion.

Le projet a été réalisé sur une période de six mois grâce au programme Plus forts ensemble, c’est une somme de 4000 $ qui a été investie dans ce projet par la Caisse Desjardins de Drummondville. De plus, il est réalisé dans le cadre de l’Entente de développement culturel de la Ville de Drummondville et du ministère de la Culture et des Communications du Québec.

Une vidéo de la SHD à voir ici.

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