MUNICIPAL. Dans la MRC de Drummond, elles sont plusieurs municipalités à s’être mises à la recherche de candidatures pour occuper les sièges vacants de leur direction générale respective. Si la recherche s’est avérée ardue pour certaines d’entre elles; pour d’autres, la chance a souri.
Les administrations municipales de Durham-Sud, de Saint-Edmond-de-Grantham, de Saint-Germain-de-Grantham, de Saint-Guillaume, de Wickham et de Saint-Lucien ont toutes affichées une offre d’emploi pour ce poste ces derniers temps. De plus, Sainte-Brigitte-des-Saults a récemment annoncé que Mathilde Potvin remplacera Manon Lemaire dès le 10 janvier comme directrice générale de la municipalité. Mme Potvin était déjà à l’emploi de Sainte-Brigitte comme secrétaire-réceptionniste.
Parfois, en raison du manque d’effectif dans les municipalités, lorsque le poste est laissé vacant, certaines tâches du directeur général peuvent se retrouver entre les mains du maire.
D’ailleurs, la situation actuelle dans la MRC ne surprend pas vraiment le maire de Saint-Guillaume. «On dirait que lorsqu’il y a des élections, il y a plus de mouvement de personnel qui se fait. Les municipalités voudront trouver quelqu’un d’expérience. Lorsqu’il y a des projets qui sont déjà en marche, il faut quelqu’un d’assez solide pour reprendre le collier», a dit Robert Julien.
Durham-Sud et Saint-Guillaume font parties des municipalités qui ont réussi à trouver rapidement des perles rares pour occuper les sièges vacants à leur direction générale. La mairesse de Durham-Sud, Sylvie Laval, qualifie de «coup de chance» cette embauche qui met un terme à un processus amorcé à la fin du mois de novembre.
«On a annoncé le poste à la Fédération québécoise des municipalités (FQM), dans des journaux, sur LinkedIn et à peu près partout; on a eu plusieurs candidats, mais peu qui avaient le CV dont on avait besoin. On a terminé avec deux très bonnes candidates et on a finalisé notre choix en début de semaine», a commenté Mme Laval. L’embauche de la nouvelle directrice générale de Durham-Sud sera officialisée lors de la séance du conseil municipal du 10 janvier.
Du côté de Saint-Guillaume, le maire Robert Julien se réjouit que sa municipalité ait pu trouver un directeur rapidement. «Ça a bien été parce qu’on a trouvé une personne qui travaillait dans une autre municipalité, d’une autre MRC, qui voulait changer de milieu. Nous l’avons contacté tout en poursuivant le processus d’embauches. Elle répondait à tous nos critères alors ça a été assez rapide», a commenté M. Julien. L’embauche du candidat sera officialisée lors du prochain conseil municipal.
À Wickham, la situation est différente. Le directeur général actuel, Réal Dulmaine, débutera une retraite progressive au cours du printemps. La municipalité cherche actuellement à le remplacer et profiter des derniers mois de M. Dulmaine pour effectuer une transition efficace.
«À Wickham, on a toujours fonctionné de façon transparente avec nos employés. Ils sont autonomes et quasi autosuffisants. On a aussi négocié une retraite progressive avec notre directeur général, qui va devenir directeur général adjoint. Ça va aider la transition avec la nouvelle personne», a expliqué le maire de Wickham.
Un poste exigeant
Selon Sylvie Laval, le poste de directeur général est difficile à combler en raison de ses multiples facettes. «C’est un poste qui comporte beaucoup d’exigences, surtout dans les petites municipalités. À Durham-Sud, nous n’avons que deux employés administratifs : la directrice générale et la secrétaire-trésorière en plus de deux employés de voiries. C’est un poste où il faut tout faire et tout connaître», a insisté Sylvie Laval.
De plus, la pénurie de main-d’œuvre affecte aussi le milieu municipal. «On ne fait pas exception à ça. Il y a une surenchère des salaires et des conditions de travail. Ce que j’ai pu constater, en fonction des demandes salariales, et en comparant à il y a quatre ans, il y a un bon écart. Il faut faire en sorte d’être attractif et ce n’est pas qu’une question de salaire. Ce sont aussi les conditions de travail et les avantages sociaux. Il y a des choses qu’on ne faisait pas il y a une vingtaine d’années que l’on doit négocier aujourd’hui», a poursuivi Robert Julien.
Ayant travaillé pendant une quarantaine d’années comme gestionnaire dans le milieu privé, la mairesse de Durham-Sud est d’avis par ailleurs que les municipalités doivent prendre soin de leurs employés.
«La rémunération et les bénéfices ne sont pas égaux d’une municipalité à l’autre. C’est un problème auquel on souhaite s’attaquer à Durham-Sud avec le nouveau conseil municipal. Même si on est dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, il faut tout de même des gens compétents», a ajouté Mme Laval.
Le maire Ian Lacharité espère quant à lui que la rareté de candidats compétents ne créera pas une surenchère entre les différentes municipalités. Selon lui, un directeur général, pour une municipalité semblable à Wickham, devrait gagner un salaire annuel entre 55 000 et 70 000 $ selon ses compétences et son expérience.
«Je pense que ça peut devenir fastidieux. Les relèves internes sont une avenue à envisager surtout si la personne peut accomplir les tâches. Il n’existe pas de cours pour être directeur général d’une municipalité. La comptabilité et les méthodes de gestion sont différentes d’une entreprise privée. La personne se doit d’être d’une polyvalence exemplaire», a indiqué M. Lacharité.
Ce dernier espère que la personne qui sera retenue par la municipalité pourra intégrer les fonctions de la direction générale d’ici le 1er mai.
À Saint-Edmond-de-Grantham, la situation s’est aussi régularisée alors qu’une nouvelle directrice générale, Sylvie Viens, est en poste depuis le mois de novembre. Un intérim a été assuré par l’adjointe administrative entre les mois de juillet et novembre. Lors du précédent mandat du conseil municipal, trois directeurs généraux s’étaient succédé à la municipalité.
L’Express a également contacté la mairesse de Saint-Germain-de-Grantham, mais aucun retour n’a été obtenu au moment de publier.