Des accusés ayant des liens avec les Headhunters passeront Noël en prison

CAROLINE LEPAGE
Des accusés ayant des liens avec les Headhunters passeront Noël en prison
Le Palais de justice de Drummondville. (Photo : Archives, L'Express)

JUSTICE. Trois des 15 suspects arrêtés le 15 décembre 2021 visant à démanteler un réseau de trafic de stupéfiants, possiblement dirigé par le groupe de motards Headhunters, passeront Noël en prison.

Sylvain Fleurant de Saint-Léonard-d’Aston, âgé de 42 ans, qui serait la «pierre angulaire» du réseau, selon la Couronne, a comparu mardi au palais de justice de Drummondville.

C’est également le cas de Jessey Gadbois du Mont Saint-Hilaire, âgé de 47 ans, et de Jacinthe Bilodeau de Victoriaville, âgée de 40 ans.

La procureure de la Couronne, Émilie Baril-Côté, s’oppose à la remise en liberté de ces suspects accusés de complot qui sont actuellement détenus à la prison de Sorel-Tracy. Le juge Chapdelaine entendra leur enquête caution les 10 et 11 janvier 2022.

Cette frappe policière a permis de porter des accusations contre 15 individus qui auraient des liens avec le club de motards Headhunters. Ce gang serait relié au crime organisé de la région de Montréal, selon les informations obtenues lors de ces investigations menées par l’Équipe des enquêtes et de la coordination sur le crime organisé (EECCO) de Drummondville, sous la coordination de l’Escouade régionale mixte Estrie.

Pas moins de 15 accusés

Quatre Drummondvillois, soit Jocelyn Lemire, 51 ans; Jean-François Fortier, 40 ans; Dany Perreault, 51 ans, et Luc Berthiaume, 66 ans, ont également comparu au palais de justice de Drummondville à la suite de cette frappe policière.

Le même sort a été réservé à Pascal Lussier, 40 ans, de Saint-Hilaire; Carl Lussier, 44 ans, de Saguenay; Mike Pacheco, 47 ans, de Saint-Amable, et Alexandre Gargoura, 38 ans, de Saint-Wenceslas.

Quatre accusés ont comparu au Palais de justice de Saint-Hyacinthe au cours des derniers jours. Il s’agit de Tania Gagné, 40 ans, et Martin Fleury, tous deux de Saint-Simon, ainsi que des Montréalais Keven De Loris, 26 ans, et Alexandre Savard, 24 ans.

Selon la porte-parole de la Sûreté du Québec, Marythé Bolduc, le bilan des perquisitions de drogue effectuées lors de cette opération n’a pas été rendu public.

Un document de 1253 pages, comprenant plusieurs annexes, a été produit durant les 11 mois de l’enquête, mais celui-ci a été résumé sous la forme d’un tableau de 115 pages, qui permettra de structurer les étapes de présentation de la preuve.

Quatre jours de trop?

La Couronne a présenté mardi des requêtes de prolongation pour faire approuver le fait que les policiers ont eu besoin de quatre jours supplémentaires aux six mois accordés pour analyser les biens saisis.

La démarche a longuement été questionnée par le procureur de Sylvain Fleurant, Me Michel Dussault, et l’avocat de Luc Berthiaume, Me Doré, qui devront continuer d’en débattre le 26 janvier 2022 devant la juge Marie-Josée Ménard.

L’enquêteur de la SQ, Jean-François Cusson, a notamment dû expliquer que son équipe a utilisé les quatre jours pour analyser les messages sur les cellulaires perquisitionnés qui pouvaient contenir jusqu’à 25 000 et 15 000 messages chacun.

Selon le ministère public, les policiers auraient travaillé «jour et nuit» dans ce dossier alors que Me Doré croit qu’il n’était pas justifié de demander un délai de six mois ainsi qu’une demande de prolongation après le ratissage.

Il s’attend à ce que le Tribunal n’approuve pas automatiquement ce type de demande. «Ce qui me choque, c’est la désinvolture avec laquelle on présente cette requête-là (…) Les dispositions du code sont maintenant à la remorque des policiers», a protesté Me Doré.

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