Quatre jours de grève dans des CPE

Photo de Cynthia Martel
Par Cynthia Martel
Quatre jours de grève dans des CPE
Le CPE Au Cœur des découvertes espérait créer 80 nouvelles places rapidement. (Photo : Depositphoto)

GRÈVE. Des parents de la MRC de Drummond doivent trouver des alternatives pour faire garder leurs enfants cette semaine alors que les travailleurs de deux centres de la petite enfance (CPE) sont en grève jusqu’au 25 novembre.

Après une semaine de négociations intensives, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) et la partie patronale n’ont pas réussi à s’entendre et ont mis fin aux pourparlers vendredi soir.

«Le gouvernement refuse obstinément d’offrir un rattrapage salarial pour l’ensemble des salariés, ce que nous exigeons depuis le tout début des négociations, dénonce par voie de communiqué Lucie Longchamps, vice-présidente à la FSSS-CSN. C’est très décevant. Le gouvernement a voté en faveur d’une motion de l’Assemblée nationale exigeant un rattrapage salarial massif pour toutes les travailleuses de CPE. Nous reconnaissons qu’il a fait un effort pour améliorer le salaire des éducatrices qualifiées, mais pour plusieurs autres titres d’emploi, il n’offre rien de plus que ce qu’il a donné à l’ensemble de la fonction publique. Ce n’est pas ça, un rattrapage.»

Les quatre journées de grève qui ont lieu sont les quatre dernières d’un mandat de dix jours qui a été adopté par les travailleurs au début de l’automne. Les syndicats affiliés à la FSSS-CSN organiseront donc des scrutins en vue de se doter d’un mandat de grève générale illimitée.

«Malheureusement, on se doit de constater qu’il faut encore une fois accroître la pression pour faire bouger le gouvernement, se désole Stéphanie Vachon, responsable du secteur des CPE à la FSSS-CSN. On demeure disponible pour négocier à toute heure du jour ou de la nuit si le gouvernement veut nous faire de nouvelles offres et éviter la grève, mais nous n’accepterons pas de laisser pour compte des milliers de travailleuses et de travailleurs essentiels au fonctionnement des CPE. Nos membres sont toujours aussi solidaires et déterminés qu’au début des négociations.»

Les principaux points en litiges sont la rémunération de l’ensemble des salariés des services de garde, ce qui comprend les éducatrices ainsi que les autres titres d’emplois tels, le personnel de cuisine, le personnel administratif et à l’entretien. Les primes liées aux horaires de travail et le soutien financier pour les enfants ayant des besoins particuliers font également l’objet des négociations.

Trois centrales syndicales s’unissent

Par ailleurs, après l’échec des négociations intensives de la semaine dernière, les dirigeants des trois grandes centrales syndicales ont tenu une conférence de presse commune lundi matin pour exiger que le gouvernement rectifie le tir et accorde un rattrapage salarial à l’ensemble des travailleuses et travailleurs de CPE.

«Le gouvernement a fait un effort pour améliorer le salaire des éducatrices qualifiées, mais il refuse obstinément de le faire pour tous les titres d’emploi, ce que nous exigeons depuis le début des négociations, dénonce Caroline Senneville, présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN). C’est très décevant étant donné qu’il a voté en faveur d’une motion de l’Assemblée nationale exigeant un rattrapage salarial massif pour toutes les travailleuses de CPE. Le gouvernement doit respecter sa parole. L’avenir du réseau en dépend.»

Les porte-paroles des trois centrales ont profité de l’événement pour confirmer la tenue de journées de grève simultanées et annoncer leur intention de se doter de mandats de grève générale illimitée cette semaine.

«Le gouvernement a encore l’occasion d’éviter la grève générale illimitée, soutient Éric Gingras, président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ). La balle est dans son camp. De notre côté, nous sommes évidemment disponibles pour négocier en tout temps si le gouvernement veut nous faire de nouvelles offres, mais nous n’accepterons pas de laisser pour compte des milliers de travailleuses et de travailleurs essentiels au fonctionnement des CPE.»

«Le Conseil du trésor doit comprendre que les travailleuses et les travailleurs sont tout aussi déterminés et solidaires qu’au début de la négociation, affirme Denis Bolduc, secrétaire général de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ). Nous sommes ici aujourd’hui pour dire au gouvernement que nous sommes sur la même longueur d’onde et qu’aucune entente ne sera possible tant qu’il ne révisera pas sa position.»

Mini-Campus (Saint-Nicéphore) et Les P’tites Abeilles (deux installations à Drummondville) constituent les deux CPE en grève dans la MRC de Drummond.

La Fédération des intervenantes en petite enfance (FIPEQ) affiliée à la CSQ et le Syndicat québécois des employées et employés de service affilié à la FTQ ne représentent aucun CPE dans la région.

Partager cet article