Trois cliniques vétérinaires de Drummondville vendues

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Par Lise Tremblay
Trois cliniques vétérinaires de Drummondville vendues
Trois cliniques vétérinaires de Drummondville ont été vendues au Groupe Daubigny. (Photo : Deposit)

AFFAIRES. Trois cliniques vétérinaires de Drummondville, soit la clinique Gauvin, Eve Biron et l’hôpital vétérinaire Lindsay, ont été vendues au Groupe Daubigny de Québec au cours des derniers mois.

Selon Anne Fortin, vétérinaire et directrice médicale des opérations du Groupe Daubigny, l’acquisition des trois cliniques drummondvilloises a eu lieu en août, octobre et en décembre 2020. Le montant des transactions n’a pas été communiqué.

Le Groupe Daubigny indique que d’autres cliniques au Québec pourraient être acquises à court et moyen terme. D’ailleurs, au cours des derniers mois, le groupe est passé de 11 à 90 cliniques en province.

«Actuellement au Québec, il y a plusieurs vétérinaires qui préparent leur retraite. Il y en a aussi qui sont intéressés de travailler en groupe, d’autant plus que la médecine vétérinaire a beaucoup évolué au cours des dernières années. On vit un peu ce que le milieu de la pharmacie a vécu un moment donné. Il y en avait plusieurs au Québec qui étaient indépendantes, mais elles ont cherché à se regrouper. C’est un peu ce qu’il se vit actuellement en médecine vétérinaire», a fait savoir Mme Fortin.

Selon elle, le regroupement de plusieurs cliniques vétérinaires permet la mise en commun de ressources telles que le recrutement, la comptabilité, le marketing, etc.

«Ça devient compliqué pour un vétérinaire propriétaire d’une clinique d’exceller dans tout. En ayant de l’aide au niveau administratif, ça permet aux vétérinaires de passer plus de temps auprès de leurs patients et de leurs clients», a-t-elle souligné.

Tout en achetant les cliniques drummondvilloises, le Groupe Daubigny a instauré une structure de gestion. Ainsi, un directeur médical, qui est généralement le vétérinaire qui était en place au moment de la vente, a été nommé ainsi qu’un directeur administratif. Ceux-ci sont supervisés par une direction régionale.

Assurant que l’offre à la clientèle demeure inchangée, Mme Fortin a rappelé que l’univers de la médecine vétérinaire vit actuellement une importante pénurie de main-d’œuvre, laquelle s’est accentuée avec la pandémie.

«Le problème de pénurie de main-d’œuvre est bien réel. Avec notre équipe de recrutement, nous aidons au maximum nos cliniques à trouver du personnel. Tout le monde travaille fort actuellement à trouver des solutions. En aidant les vétérinaires à alléger leurs tâches, et à se concentrer à leur pratique, ça vient aider un peu», a ajouté Anne Fortin.

Questionnée à savoir si les propriétaires d’animaux doivent craindre la perte du cachet local de leur clinique, Mme Fortin a été on ne peut plus claire : «Notre objectif est de maintenir l’héritage de la clinique. Ces gens-là ont travaillé très fort pour se bâtir une réputation et une clientèle. C’est pourquoi nous n’avons pas changé les noms des cliniques ni les équipes en place. Au niveau de la perception des clients, il n’y a pas de changement perçu par les gens.»

Précisons que le Groupe Daubigny a été fondé en 1989 par sept vétérinaires de la région de Québec. L’entreprise a fusionné au cours des dernières années avec le groupe pancanadien Vet Strategy puis, il y a un an, avec l’entreprise américaine Berkshire. Une troisième fusion est survenue tout récemment avec l’entreprise IVC Evidensia, premier fournisseur de soins vétérinaires en Europe.

Soulignons enfin que deux cliniques vétérinaires demeurent indépendantes à Drummondville, soit la clinique Caouette & Rochon ainsi que la clinique vétérinaire St-Onge.

Aucun vétérinaire drummondvillois contacté par L’Express relativement à ces transactions n’a retourné les appels.

Ordre des médecins vétérinaires du Québec

L’Ordre des médecins vétérinaires du Québec s’est dit «préoccupé» par les regroupements ou les fusions de cliniques.

«L’Ordre est préoccupé par ce phénomène-là, qui n’est pas seulement présent à Drummondville. Cela nous préoccupe parce que nous souhaitons préserver l’indépendance professionnelle de nos médecins vétérinaires, a indiqué Gaston Rioux, le président de l’Ordre. L’Ordre voit aussi à ce que ces regroupements-là soient légaux. Présentement, on a tout lieu de croire que le Groupe Daubigny est légal.»

Il ajoute : «Nous invitons les clients à poser des questions et à comparer les prix. Il faut s’assurer que la protection du public soit assurée malgré ces fusions et ces regroupements-là. S’ils se rendent compte d’une situation qui n’est pas acceptable, c’est à eux d’en faire part au syndic de l’Ordre, pour qu’il y ait enquête».

Gaston Rioux indique néanmoins qu’il peut y avoir des avantages aux regroupements.

«Il y a une coopérative aussi qui existe au Québec. Elle s’appelle Univet et elle est d’ailleurs présidée par un Drummondvillois, le Dr Martin Caouette. Des indépendants se sont regroupés et se partagent des services. Si ça peut soulager le travail du vétérinaire et à se concentrer sur sa pratique, ça ne peut qu’être positif», a-t-il laissé savoir.

M. Rioux a finalement rappelé que les cliniques vétérinaires sont pour la grande majorité saturées au Québec. La demande de soins est beaucoup plus élevée que l’offre.

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