HOCKEY. Daniel Vincelette a fait vibrer les partisans des Voltigeurs au milieu des années 1980. Dans le cadre d’une soirée soulignant le 40e anniversaire de l’organisation, l’ex-attaquant était récemment de retour sur la patinoire du Centre Marcel-Dionne.
En compagnie de Daniel Jean, Luc Dubé, Jude Labilois et André Ruel, Daniel Vincelette a été présenté à la foule avant le match où les Voltigeurs arboraient un uniforme rétro. L’homme de 54 ans s’est remémoré de précieux souvenirs.
«Chaque fois que je reviens à Drummondville, c’est toujours spécial pour ma famille et moi. J’ai passé de super beaux moments ici. Dans la vie, il faut toujours se rappeler d’où on vient. C’est vraiment flatteur d’être reçu par les Voltigeurs», a commenté Daniel Vincelette.
Originaire d’Acton Vale, Daniel Vincelette a été un choix de deuxième tour des Voltigeurs en 1984. Le produit des Cantonniers de Magog a disputé trois saisons à Drummondville, aidant l’équipe à atteindre la finale de la LHJMQ en 1986.
«J’étais un gars local. Il y avait beaucoup de pression qui venait avec ce statut. Mais de jouer ici, presque dans ma cour, c’était vraiment spécial. Chaque année, on avait de bonnes équipes», s’est remémoré l’ancien numéro 25, qui a été dirigé par Michel Parizeau pendant ces trois saisons.
Toujours en contact avec sa famille de pension de l’époque, soit Justin Roberge et Monique Tourigny, Daniel Vincelette a également eu une pensée pour son ex-coéquipier Alain Charland.
«On a été repêché la même année et on a joué sur la même ligne pendant trois ans. Ça prenait quelqu’un pour mettre la rondelle sur ma palette! On avait une complicité assez incroyable. Alain était sous-estimé, par c’était tout un joueur de hockey», a-t-il dit au sujet de celui qui est décédé dans un accident de travail.
«Alain n’est plus ici pour vivre ces moments-là avec moi. Il est au ciel aujourd’hui, mais je le remercie pour tout.»
Père de deux filles dans la vingtaine, Daniel Vincelette assiste régulièrement à des matchs au Centre Marcel-Dionne. Sa plus jeune fille, Laurie, est d’ailleurs en couple avec l’attaquant Édouard Charron. Celui qui a été intronisé au panthéon des Voltigeurs en 2016 s’est dit impressionné par la tenue de l’équipe jusqu’ici cette saison.
«Ils sont jeunes, mais on voit qu’ils ont beaucoup de talent. Tyler Peddle sort vraiment du lot. C’est un talent pur. S’il a une bonne tête sur les épaules, il va connaître une belle carrière dans le hockey.»
Fier de sa carrière
Choix de quatrième ronde des Blackhawks de Chicago en 1985, Daniel Vincelette a évolué chez les professionnels durant une dizaine de saisons. Au passage, il a disputé près de 200 parties dans la Ligue nationale de hockey (LNH).
«La marche entre le junior majeur et la LNH est énorme. En tant que francophone, tu dois aussi apprendre l’anglais. Mais pour faire carrière dans la LNH, il faut d’abord que tu sois chanceux. Il faut que tu sois à la bonne place au bon moment. Quelqu’un dans une organisation doit t’aimer vraiment. J’ai été chanceux. J’ai gagné mon pain et j’ai fait mon ouvrage. Je suis vraiment fier de ce que j’ai accompli», a exprimé celui qui a été cochambreur de Marc Bergevin à ses débuts avec les Hawks.
Impliqué dans la transaction de Michel Goulet en 1990, Daniel Vincelette a eu l’opportunité de porter l’uniforme des Nordiques de Québec.
«Je n’étais pas supposé faire partie de cet échange-là. Mike Keenan m’a dit qu’il était obligé de m’inclure, mais il m’a promis qu’il viendrait me rechercher. Je n’y croyais pas, mais un an plus tard, je suis retourné à Chicago», a raconté Vincelette, qui a ensuite été réclamé par le Lightning de Tampa Bay au repêchage d’expansion.
Aujourd’hui, l’ex-hockeyeur professionnel ne regrette rien, mais si c’était à recommencer, il ferait certaines choses différemment.
«Je mettrais peut-être un peu plus de sérieux dans ma vie de tous les jours. Avec un peu plus d’efforts, j’aurais peut-être connu une meilleure carrière», a-t-il expliqué.
Avec le recul, Vincelette aurait également souhaité fréquenter l’école plus longtemps. «Tu vis la gloire pendant quelques années, mais quand tu tombes, tu tombes de haut. Après ta carrière, tu m’imagines que les jobs vont venir à toi, mais ce n’est pas comme ça que ça fonctionne», a fait remarquer l’homme affaires, qui envisage bientôt la retraite.
Quelques années après avoir accroché ses patins, Daniel Vincelette a occupé un poste d’entraîneur-adjoint avec les Castors de Sherbrooke. Cette nouvelle carrière a toutefois pris fin prématurément à la suite d’un incident. Lors d’un match contre les Huskies de Rouyn-Noranda, Vincelette et l’entraîneur-chef Jos Canale ont eu maille à partir avec des partisans.
«Cette frasque a fait une tâche à mon dossier. On ne pourra jamais l’enlever. Le métier de coach m’intéressait. J’étais sur la bonne voie, mais j’ai commis une erreur. J’en ai payé le prix», a confié Daniel Vincelette, qui soutient avoir grandi à travers cette expérience.
Outre un séjour comme dépisteur chez les Sea Dogs de Saint-Jean, l’ancienne vedette des Voltigeurs ne s’est plus impliquée dans le hockey depuis cet événement. «Le hockey a beaucoup changé depuis mon époque. J’ai tourné la page et je suis passé à autre chose. Maintenant, je laisse ça aux autres et je leur souhaite bonne chance», a conclu Daniel Vincelette.