Un canapé, trois candidats, sept journalistes

Rédaction L'Express
Un canapé, trois candidats, sept journalistes
L’activité s’est déroulée le 21 octobre dernier au journal L’Express. (Photo : Ghyslain Bergeron)

NOTE DE LA RÉDACTION. Le 21 octobre dernier, les trois candidats à la mairie de Drummondville, soit Othmen Bouattour, Alain Carrier et Stéphanie Lacoste, ont été invités à prendre place sur le canapé de la salle de rédaction pour répondre aux questions de nos journalistes. À tour de rôle, après un tirage au sort qui a déterminé l’ordre des réponses, ils ont eu deux minutes et demie pour s’exprimer sur neuf sujets qui concernent tous les Drummondvillois. À la fin de l’exercice, trois questions issues du public ont été adressées.

 1. Infrastructures sportives

Drummondville a deux projets en matière d’infrastructures sportives : le stade Jacques-Desautels et le Centre Marcel-Dionne. Notre question comporte deux volets. D’abord, êtes-vous en faveur d’un nouvel amphithéâtre à Drummondville ou d’un projet visant le réaménagement du Centre Marcel-Dionne et pourquoi? Puis, comment vous positionnez-vous devant le projet proposé par le Brock et la communauté sportive?

O. Bouattour. «Pour le terrain de baseball, j’ai lu sur ce dossier-là. Il y a une demande pour ça. Il y a à peu près 1000 personnes qui vont bénéficier de ça. Non, ce n’est pas notre priorité pour le moment.»

Alain Carrier. (Photo Ghyslain Bergeron)

A. Carrier. «Pour ce qui est du Centre Marcel-Dionne, vous savez que l’ancien conseil avait privilégié l’agrandissement et la rénovation. On sait que la patinoire n’est pas réglementaire. Il manque dix pieds exactement. Il y a eu des pressions à ce sujet. C’est un projet évalué à quelque 33 M $. C’est un édifice qui a 65 ans. Rappelez-vous quand on a fait le Centre culturel qui est devenu la Maison des arts, ça avait coûté 25 % plus cher parce qu’on travaillait dans du vieux. C’est ce qui risque fortement d’arriver, d’autant plus que ces chiffres-là ont été évalués avant la pandémie et avant l’augmentation des coûts des matériaux de construction. Qu’est-ce qui serait le mieux? Moi je pense que ce serait de construire un nouvel amphithéâtre. Ça pourrait être à côté du Centrexpo. On a la place. On a déjà fait les calculs. On a déjà les cases de stationnement, l’hôtel et les restaurants nécessaires autour. Ce n’est pas au centre-ville, mais l’autre problème qu’on a Marcel-Dionne, c’est que la majeure partie du stationnement appartient au Collège Ellis. Il faudrait acheter ou exproprier. Prenez 30 millions, ajoutez-y 20 %, l’achat du terrain et la réfection du stationnement, et on parle d’un projet d’environ 40 M $ minimum. Un nouvel amphithéâtre s’élèverait à environ 50 M $. En ce qui concerne Jacques-Desautels, ce stade-là est fini. On ne l’a jamais entretenu. Je l’ai visité deux fois. Ça n’a pas de bon sens de laisser les gens aller là. Ça fait pitié.»

S. Lacoste. «Au sujet de la rénovation du Centre Marcel-Dionne, la députée fédérale [Élisabeth Brière] a dit : «Soyez prêts : bientôt, il va y avoir un programme de subvention pour ce genre de projet-là.» Donc, c’est ce qu’on a fait. Nos plans et devis sont prêts. On est prêts à les déposer. Pour nous, c’est essentiel que le Centre Marcel-Dionne soit mis à jour, pour que nos Voltigeurs puissent bien performer, mais aussi nos jeunes hockeyeurs. On veut faire en sorte que cet aréna-là soit un joyau au centre-ville. Pourquoi au centre-ville? Pour le faire vivre! On parle de relance économique du centre-ville. Aller prendre une bouchée en famille avant d’aller voir un match des Voltigeurs, c’est tout à fait pertinent. Donc, on va donner de l’amour à notre centre-ville en même temps. Pour ce qui est du stade Jacques-Desautels, le fait que nous n’étions pas propriétaires du terrain a effectivement retardé les travaux. Maintenant, c’est chose faite. Donc on peut maintenant penser à le rénover. On va faire comme on a toujours fait. On va préparer les plans et devis. Quand un programme de subvention va ouvrir, on va déposer le projet pour maximiser l’investissement des Drummondvillois et faire en sorte que la lancée qu’on voit actuellement dans le monde du baseball puisse continuer. On le sait : une équipe semi-professionnelle fait en sorte d’encourager nos jeunes amateurs à intégrer ce sport-là. C’est super important d’avoir ces infrastructures pour que nos jeunes soient inspirés.»

 2. Culture

La salle de spectacle multifonctionnelle a fait couler beaucoup d’encre le printemps dernier. Six mois après que ce projet ait été mis sur la glace par un conseil municipal divisé, avez-vous l’intention de reprendre le dossier en main ou comptez-vous proposer un nouveau scénario au cours du prochain mandat?

 A. Carrier. «Il n’y a pas de stationnement pour la salle de spectacle. Imaginez, 700 personnes iraient à un spectacle au centre-ville un vendredi soir, avec environ 300 automobiles supplémentaires. Les restaurateurs du centre-ville n’ont déjà pas de place de stationnement pour accueillir les gens. Oui, on peut aller au Centre Marcel-Dionne, mais ce n’est pas l’idéal. Le projet n’a pas fait l’objet de consultation auprès des gens du milieu, comme la Sainte-Paix, Le Royal, le Cégep de Drummondville et l’Espace Mandeville. Dans le rapport, ça indiquait qu’on allait les compétitionner. Le but, c’est de faire entrer des gens. Quand les autres salles de spectacle ont appris ça, elles n’étaient pas contentes. L’autre chose que j’ai défendue, c’est que depuis le début, ce sont des approximations. On nous disait que ça allait coûter 5 M $. J’ai pris le dossier, je l’ai regardé et je me suis concentré pendant une grosse journée. Finalement, le coût du projet s’élevait plutôt à 10 M $ pour la Ville. De là, j’ai maintenu le cap en disant qu’on n’avait pas ces sous-là. Je me suis opposé au projet.»

Stéphanie Lacoste. (Photo Ghyslain Bergeron)

S. Lacoste. «C’est un projet qui a été déposé par un mandataire crédible qui s’appelle la Maison des arts Desjardins. Dans nos discussions, là où tout le monde est d’accord, c’est que la culture est rassembleuse. La culture peut faire en sorte d’apporter une relance économique. Pourquoi on voulait la salle au centre-ville? Parce que notre centre-ville a besoin d’avoir ce genre d’infrastructure pour amener du monde. On est capable de s’imaginer qu’une jeune famille vient souper au centre-ville, va voir un spectacle et finit la soirée à la Sainte-Paix. Une voiture, un stationnement, trois endroits. Est-ce que la Ville peut soutenir un projet de l’un de ses mandataires? Oui. On n’a jamais su si on était capable d’aller chercher d’autres sous au niveau du privé. La subvention qu’on aurait pu avoir était une subvention record dans le monde de la culture. Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas vu un programme aussi généreux. Pourquoi on l’a mis de côté? Les chiffres n’étaient pas ceux qui nous avaient été proposés. C’est une saine gestion de prendre un pas de recul. Si le mandataire nous ramène un projet qui est bien ficelé avec une subvention et un financement privé, est-ce qu’on va s’interdire d’avoir ça au centre-ville? Je ne crois pas.»

O. Bouattour. «Tout ce qui touche la culture est une priorité. Il faut encourager la vie culturelle pour que les citoyens aient une vie agréable à Drummondville, que ce soit au centre-ville ou dans les autres agglomérations. Pour le manque de stationnement au centre-ville, je pense que c’est un faux problème. J’ai vécu longtemps en Alberta. Les gens qui viennent à la place Rogers stationnent plus loin et il y a des navettes de transport. Pour la salle de spectacle, je favorise une étude bien faite, comme Mme Lacoste en fait mention. Tout ce qui est culturel, le fédéral est généreux. Les subventions provinciales nous aideront en tant que Ville à mettre de l’avant notre scène culturelle.»

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