Jusqu’au bout de moi : un projet littéraire inoubliable pour Diane Descôteaux

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Par Emmanuelle LeBlond
Jusqu’au bout de moi : un projet littéraire inoubliable pour Diane Descôteaux
Diane Descôteaux a accompagné Jocelyne Aquin dans la réalisation de son rêve, celui d’écrire un livre. (Photo : Emmanuelle LeBlond)

LITTÉRATURE. La poète Diane Descôteaux a accompagné Jocelyne Aquin dans la réalisation de son plus grand rêve, celui d’écrire un livre. Sachant que les jours de cette combattante du cancer étaient comptés, le duo a travaillé jour et nuit à l’écriture de l’ouvrage Jusqu’au bout de moi, en créant des souvenirs mémorables.

Rencontrée dans un café à Drummondville, Diane Descôteaux se sentait prête à revenir sur les événements des derniers mois, qui l’ont plongé dans une montagne russe d’émotions.

Au mois de janvier dernier, la Bonconseilloise a reçu un message de la part de Jocelyne Aquin. La poète se rappelait vaguement de cette dame qui avait participé à un atelier d’haïku, il y a deux ans. «En décembre, elle a appris qu’il lui restait trois mois à vivre. Depuis l’atelier que je lui avais donné, le haïku l’avait marqué. Elle voulait me partager son dernier haïku. Je lui ai offert de l’aide pour l’améliorer. Elle a accepté avec enthousiasme», raconte-t-elle.

Au fil de la conversation, les femmes se sont liées d’amitié. À brûle-pourpoint, Diane Descôteaux a proposé à Jocelyne Aquin d’écrire un livre, une suggestion que Jocelyne Aquin s’est empressée d’accepter. Ces dernières se sont tout de suite mises au travail, gonflées à bloc par ce nouveau projet.

La couverture de l’ouvrage, avec l’œuvre de Nathalie Dupont. (Photo: gracieuseté)

Atteinte d’un cancer de stade quatre en phase terminale, Jocelyne Aquin avait une santé fragile. «En 2015, elle a eu un double cancer du sein. Après cinq ans, elle a eu la bonne nouvelle que tout était beau. Au mois d’août, sa santé a commencé à se détériorer. À cause de la pandémie, les examens ont été retardés. C’est allé en octobre avant d’avoir les biopsies. En décembre, la nouvelle est tombée», explique-t-elle

Dans le contexte, Diane Descôteaux a conseillé à sa nouvelle amie de rédiger un ouvrage de haïbun. «On ne pouvait pas juste faire des haïkus. Elle avait une histoire à raconter. Les haïkus vont droit au but et il devait avoir un contexte. Pour ce qui est d’un roman, elle n’avait pas assez de temps pour l’écrire.» Mentionnons que le haïbun est une composition littéraire qui marie la prose et le haïku japonais.

Processus d’écriture

Le duo était en contact tous les jours pour travailler sur le projet. «Elle faisait un chapitre. Je le corrigeais en proposant des modifications. Elle racontait autant des moments vécus dans le moment présent que dans le passé. Ce n’est pas une œuvre linéaire. Parfois, il y a des passages plus difficiles, mais en revenant dans le moment présent, ça permet d’alléger l’atmosphère», indique l’accompagnatrice, en précisant que le manuscrit a été écrit en trois semaines.

Dans le livre, la combattante revient sur les derniers mois de sa vie, en livrant un témoignage sincère et touchant. Quelques illustrations colorées ont même été glissées dans l’ouvrage, afin de dynamiser la lecture. Le choix de la page couverture s’est fait très rapidement.

«Elle a eu un réel coup de cœur pour une œuvre de Nathalie Dupont. On a fait les démarches pour avoir les droits de reproduction. L’infographiste a eu l’idée de mettre la silhouette de Jocelyne au travers.»

Lien unique

Lorsque Jocelyne Aquin a rendu son dernier souffle, le 16 février, le livre n’était pas encore imprimé, mais la majorité des étapes était complétée. Un mois supplémentaire a été nécessaire pour finaliser le projet.

À travers cette expérience, un lien très fort s’est tissé entre les deux complices. «C’est une relation d’amour. C’est tellement plus que de l’amitié. Je ne la connais même pas autrement que par le haïku. Quand elle est partie, ça a fait un trou et il est encore là», exprime Diane Descôteaux, en versant quelques larmes discrètes.

La poète a vécu une expérience inoubliable. «Jusqu’à date, l’écriture me permettait de voyager. C’était un des avantages que j’en tirais. Ce projet-là m’a permis de voyager au niveau émotionnel et humain. À la place de voyager dans le monde, j’ai voyagé avec une personne. C’est encore mieux.»

Au cours des prochains mois, Diane Descôteaux réalisera une panoplie d’autres projets. D’un point de vue personnel, elle participera à la publication d’une anthologie d’haïku qui concerne plusieurs poètes de la francophonie. Dans le cadre de ses services d’accompagnement littéraire, un ouvrage verra également le jour.

Pour les intéressés, Jusqu’au bout de moi est disponible via le lien suivant : https://dianedescoteaux.com/produit/jusquau-bout-de-moi/

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