Les professionnels de l’éducation désirent des avancées concrètes 

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Par Emmanuelle LeBlond
Les professionnels de l’éducation désirent des avancées concrètes 
Environ 80 professionnels de l’éducation ont participé à la mobilisation. (Photo : Ghyslain Bergeron)

MOBILISATION. Colère, découragement et impatience : voici l’état d’esprit des professionnels de l’éducation qui désirent des avancées concrètes aux tables de négociation, dans le but de renouveler leur convention collective. Dans la région de Drummondville, ils étaient environ 135 à participer à une demi-journée de grève, mercredi.

«Au niveau des professionnels, il n’y a pas d’avancée. Il n’y a rien d’encourageant. Les gens sont en colère et ils sont découragés. Les professionnels sont composés entre autres de psychologues, d’orthopédagogues et d’orthophonistes. Ce sont des services essentiels pour les élèves en difficulté. Le gouvernement Legault nous dit que l’éducation est importante. Ça serait intéressant qu’il mette les choses en place pour favoriser la réussite des élèves», prononce Olivier Patoine, délégué de l’unité des Chênes du Syndicat du personnel professionnel du Cœur et du Centre-du-Québec (SPPECCQ-CSQ).

Olivier Patoine est le délégué de l’unité des Chênes du Syndicat du personnel professionnel du Cœur et du Centre-du-Québec. (Photo: Ghyslain Bergeron)

Environ 80 professionnels de l’éducation ont participé à la mobilisation en avant-midi. À compter de 8h, ils se sont réunis devant l’école Saint-Joseph, pour ensuite se diriger vers le centre administratif du Centre de services scolaire des Chênes.

«Il faut envoyer un message à nos employeurs pour qu’ils fassent des pressions pour améliorer les conditions de travail. Ils disent souvent que les professionnels sont importants et qu’ils veulent augmenter les ressources, mais il n’y a pas d’augmentation de ressource. Par contre, il y a une augmentation au niveau des élèves. Le service aux élèves est dilué à cause de ça», exprime Olivier Patoine.

Manque de professionnel

Karine Boudreau est psychologue dans les écoles secondaires. Présente à la mobilisation, cette dernière a voulu mettre en lumière la pénurie de professionnels qui touche le réseau scolaire. «Je reviens d’un congé de maternité et je n’ai même pas été remplacé. L’école secondaire n’a pas eu de psychologue pendant presque deux ans à temps plein. Les besoins sont criants», raconte-t-elle.

Karine Boudreau demande une meilleure reconnaissance envers les professionnels de l’éducation. (Photo: Emmanuelle LeBlond)

La psychologue suggère une bonification au niveau des conditions de travail. «Elles ne sont pas très attractives. Les gens vont préférer aller vers le privé. Ils ont beaucoup plus de liberté dans leurs actions et les conditions sont vraiment meilleures. C’est difficile d’attirer des professionnels dans le réseau scolaire.»

Par le fait même, Karine Boudreau dénonce le manque de reconnaissance. «On a l’impression qu’on est dilué dans la masse et que notre expertise n’est pas reconnue. On est des gens qui sont allés longtemps à l’école. Dans mon cas, j’ai un doctorat. C’est de la déception de voir que le gouvernement ne priorise pas les enfants qui représentent la relève.»

Le poids des listes d’attente

À cause de la pénurie, les listes d’attente s’allongent, amène Sylvie Guilbault, conseillère pédagogique en mathématiques et en sciences au primaire. «C’est difficile sur le plan affectif. Pour la majorité des professionnels, notre impact est important auprès de nos élèves. Quand on sait qu’on a des listes d’attente qui s’allongent sur plusieurs mois, voire quelques années pour avoir accès à une ressource, c’est difficile pour nous. On ne peut pas répondre avec le professionnalisme qu’on voudrait parce qu’on en a trop», mentionne-t-elle.

Les manifestants ont aussi participé à une marche. (Photo: Ghyslain Bergeron)

Dans tous les cas, les professionnels de l’éducation sont prêts à tout pour que les négociations débouchent. «Ça a bougé pour les enseignants et le personnel de soutien. Je pense que c’est à notre tour, mais il faut garder la pression si on veut que ça avance», dit Olivier Patoine.

Rappelons que mardi, le personnel de soutien scolaire a annoncé que les grèves prévues pour le 14, 15 et 16 juin étaient annulées pour laisser place aux négociations qui avancent positivement.

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