Les Sœurs de l’Assomption quitteront bientôt Drummondville

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Par Lise Tremblay
Les Sœurs de l’Assomption quitteront bientôt Drummondville
Bâtiment des Sœurs de l'Assomption sur la rue Goupil. (Photo : Ghyslain Bergeron)

PATRIMOINE. Une page d’histoire se tournera le 30 juin prochain pour les Sœurs de l’Assomption de la Sainte Vierge de Drummondville. Celles qui ont enseigné dans différentes écoles durant des décennies déménageront à Nicolet où elles pourront davantage profiter de leur retraite.

Les Sœurs de L’Assomption étaient présentes à  Drummondville depuis 1937. À une certaine période, elles étaient une trentaine à vivre dans le couvent situé au 1190 de la rue Goupil puis à travailler dans diverses écoles de la région, particulièrement celles qui accueillaient des élèves en difficulté.

«Nous ne sommes plus que six présentement. Quelques-unes ont besoin de services médicaux plus personnalisés», expose Sœur Pierrette Leclerc, qui agit à titre de porte-parole du groupe. Elle vit à la résidence depuis 62 ans.

À l’époque, les Sœurs de l’Assomption de la Sainte-Vierge avaient choisi de vivre dans le quartier Saint-Simon de Drummondville pour être plus près de la clientèle vulnérable.

«Ç’a toujours été notre mission : aider les gens plus vulnérables et d’être des maîtresses d’école», communique-t-elle.

Sœur Pierrette Leclerc a elle-même enseigné dans diverses écoles à Drummondville. Elle a même occupé la fonction de directrice adjointe de l’école Saint-Simon.

«Après mes premiers vœux, je suis arrivée à Drummondville où j’ai enseigné à l’école Saint-Simon. J’ai même été directrice adjointe, mais à cette époque-là, ce travail n’était pas vraiment reconnu. C’était davantage vu comme étant du cheap labor. Ç’a bien changé aujourd’hui!» a lancé la sympathique dame, en précisant qu’au sein de la congrégation, c’était les postulantes ou les novices qui pouvaient obtenir un rôle de gestionnaire.

À travers les années, Sœur Leclerc a aussi travaillé auprès d’élèves à l’école Duvernay avant de se concentrer à l’enseignement au secondaire, notamment aux écoles secondaires La Poudrière et Saint-Frédéric.

«On quitte avec une certaine tristesse, mais dans la paix. Notre mission était d’aider les plus vulnérables. À ce moment-ci, on constate que les organismes communautaires poursuivent notre mission d’aider les gens. Je pense aux maisons de jeunes, à la Rose des vents, à la maison HabitAction et l’Ensoleilvent. Quand le gouvernement prenait en main des organismes en versant des subventions, on allait simplement aider dans un autre milieu. Avec l’enseignement, on n’a pas eu le temps de se tourner les pouces», assure Sœur Leclerc.

Lorsqu’elle fermera la porte du couvent la dernière fois à la fin du mois de juin, Sœur Pierrette Leclerc assure que «son cœur sera rempli de souvenirs».

«Je retiendrai de Drummondville que j’ai réussi à créer des amitiés à tous les niveaux de la ville, du plus vulnérable au plus intégré. J’ai développé une belle complicité avec tous ces gens», dit-elle.

Les religieuses drummondvilloises déménageront au cours des prochaines semaines à la Maison Sainte-Thérèse de Nicolet, qui offre des soins de santé complets.

Malgré ses 80 printemps, Sœur Leclerc compte de son côté demeurer active en s’impliquant au sein des organismes communautaires qui se trouvent au Centre Gabrielle Granger de Nicolet.

Quant au couvent des Sœurs de L’Assomption de Drummondville, il a été vendu à l’homme d’affaires Roger Dubois, propriétaire de l’entreprise Canimex.

«Dès la mi-juillet, il a dit qu’il va accueillir des immigrants qui vont venir travailler dans ses usines, parce qu’il manque de travailleurs québécois. Au moins 20 à 25 personnes pourront y vivre», informe Sœur Leclerc.

M. Dubois aurait par ailleurs fait savoir qu’il avait l’intention de conserver les employés en place, ce qui a réjoui les sœurs de la congrégation.

«Il prend le bâtiment tel quel avec les meubles, la vaisselle et tout. Je suis bien contente, car je n’ai pas besoin de mettre de pancarte ni d’aller sur Kijiji. Ça ne me tentait pas vraiment», exprime-t-elle en mentionnant que le bâtiment est évalué à 2,4 millions de dollars, mais qu’il a été vendu à la moitié de ce prix.

«C’est quand même une maison de 1976. Il y a des travaux à faire, des fenêtres à changer», soutient-elle.

Saviez-vous que?

À leur arrivée à Drummondville, les Sœurs de l’Assomption de la Sainte Vierge étaient installées au 1185, rue Goupil, soit tout juste à côté du bâtiment qu’elles occupent actuellement. Celui-ci appartenait cependant à la Commission scolaire des Chênes et celle-ci en a eu besoin pour un autre projet, forçant ainsi les dames à se trouver un autre domicile. C’est en 1976 qu’elles se sont fait construire le couvent actuel. Elles ont choisi de demeurer sur la même rue, de façon à rester proche de leur clientèle qui avait besoin de leur aide. 

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