Serge Ménard avait sa ville, le commerce et le parti libéral dans le sang

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Par Lise Tremblay
Serge Ménard avait sa ville, le commerce et le parti libéral dans le sang
Serge Ménard (Photo : Archives - Ghyslain Bergeron)

DÉCÈS. L’ex-maire Serge Ménard, qui est décédé le 28 avril dernier à l’âge de 80 ans, avait la Ville de Drummondville tatouée sur le cœur tout comme il avait le commerce et le parti libéral dans le sang.

Diplômé en commerce et originaire de Granby, Serge Ménard a été maire de Drummondville de 1983 à 1987. Il avait été élu sans opposition.

«À cette époque, Drummondville était caricaturée par la revue Croc, on nous ridiculisait passablement. Notre population en étant une fière, elle n’acceptait pas ce jugement sur elle et moi non plus je ne voyais pas Drummondville sous cet angle, car je voyais sincèrement que nous avions tout le dynamisme nécessaire pour donner un souffle nouveau à notre ville pour la rendre plus vivante et plus prospère», avait confié Serge Ménard à notre journaliste Gérard Martin dans le cadre d’une entrevue réalisée en 2015. L’article avait été publié dans L’Express, dans une édition spéciale consacrée au 200e anniversaire de la Ville de Drummondville.

Dès son entrée en poste à la mairie de Drummondville, Serge Ménard s’était donné comme mandat de mettre en place un service de transport en commun pour faciliter les déplacements des citoyens et pour desservir la population étudiante du Cégep de Drummondville.

En 2015, il avait indiqué à L’Express qu’il était fier que, sous son administration, Drummondville avait réalisé une première en Amérique du Nord en expérimentant les bacs à déchets. Il avait partagé «être heureux d’avoir enjolivé la ville en y développant des espaces verts».

C’est sous son règne aussi que le pénitencier fédéral, que l’on connaît aujourd’hui sous le nom d’Établissement Drummond, a été implanté localement, avec le support du député de l’époque, Yvon Pinard.

«Ce fut un gros investissement et la création de plusieurs emplois. Il y a sûrement d’autres investissements qui ne me reviennent pas à la pensée, mais ce fut un mandat dans lequel nous avons été bien actifs», avait-il indiqué.

Défait par Francine Ruest Jutras aux élections de 1987, Serge Ménard a toujours démontré beaucoup de fierté à avoir été à la tête de la ville durant quatre ans.

«J’ai aimé être maire de Drummondville, avait-il confié. Je suis fier de ce que j’ai pu accomplir avec mes collègues du conseil de l’époque et je garde un très beau souvenir de mon passage à l’hôtel de ville.»

Serge Ménard au moment où il a été nommé président du Festival mondial de folklore, en 1983. (Photo Archives)

L’événement déclencheur qui a amené Serge Ménard en politique active aura été sa participation à la mise sur pied du Festival mondial de folklore. C’est véritablement au sein de cette organisation qu’il s’est fait connaître localement. D’ailleurs, dès le début de cette aventure, en 1982, il a assumé le rôle de vice-président de l’événement. L’année suivante, il a été porté à la présidence.

Le commerce et le parti libéral

En plus de la politique municipale, Serge Ménard a tiré son épingle du jeu dans le domaine du commerce.

Entre autres, avec des membres de la famille Ménard, il a été propriétaire et administrateur des immeubles à bureaux de l’ancienne Place des galeries, qui abritait autrefois le Woolco et un supermarché Provigo. Aujourd’hui, on y retrouve le géant Walmart.

Il était aussi le propriétaire de deux lave-autos, dont le «3 Minutes lave-auto» en plus de plusieurs immeubles à logement.

S’il avait la bosse des affaires, il avait aussi le Parti libéral du Canada dans le sang.

«J’ai toujours aimé la politique, car je venais d’une famille où mon père était organisateur libéral dans le comté et j’ai quelque part suivi ses traces», avait-il expliqué, toujours dans notre édition spéciale rédigée dans le cadre du 200e anniversaire de Drummondville.

Entre autres, il a été président de la circonscription de Drummond, président de la Commission d’animation et d’organisation et agent financier de l’Association libérale fédérale de Drummond.

En juillet 2011, il a d’ailleurs été élu au poste de président régional du Parti libéral du Canada, un rôle qui l’a amené à représenter les associations libérales de la région de la Mauricie-Bois-Francs-Drummond.

Ce titre l’a amené à siéger au Conseil de direction du PLC, lequel était présidé à l’époque par Lucienne Robillard.

En entrevue durant cette période, Serge Ménard avait déclaré : «Les quatre prochaines années constituent une opportunité pour nous. Il nous faut saisir l’occasion afin de reconstruire notre parti au Québec, afin qu’il reprenne la place qui lui revient dans le cœur des Québécois lors de la prochaine élection.»

L’année suivante, en 2012, il a pris sous son aile d’organiser la campagne de la candidate du Parti libéral du Québec, Nancy Boyce, dans la circonscription de Johnson. Serge Ménard accorde par le fait même son appui publiquement à Philippe Couillard, lequel est devenu au printemps 2013 le nouveau chef du Parti libéral du Québec. Cette victoire a particulièrement réjoui Serge Ménard, bien que Mme Boyce n’ait pas été élue localement.

Reconnu comme étant un homme fier, généreux et engagé, M. Ménard a vécu ses derniers moments au Centre d’hébergement Frederick-George-Heriot.

Il laisse dans le deuil son épouse des 54 dernières années, Francine Dion, ses trois enfants, ses petits-enfants ainsi que plusieurs autres membres de sa famille et amis. Compte tenu des circonstances liées à la COVID-19, les funérailles de M. Ménard auront lieu ultérieurement.

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