Des pertes colossales pour l’industrie du mariage

Photo de Ghyslain Bergeron
Par Ghyslain Bergeron
Des pertes colossales pour l’industrie du mariage
L’industrie du mariage est en chute libre depuis l’an dernier. Geneviève G. Gaudet (la photographe) a très peu travaillé en 2020. (Photo : Gracieuseté)

AFFAIRES. La COVID-19 a provoqué beaucoup de choses en 2020, dont l’annulation de plusieurs mariages à Drummondville, comme partout au Québec. Ainsi, c’est plus de 257 M$ qui ont été perdus comparativement à 2019. Les différents intervenants du domaine avaient pourtant bon espoir de renflouer les coffres cette année, mais semble-t-il que ce ne sera pas le cas avant 2022.

Une récente étude de la plateforme hellosafe.ca démontre que l’année avait pourtant bien commencé en 2020. Après avoir enregistré 350 mariages de plus que l’année précédente en février, l’arrivée de la crise sanitaire au printemps est venue changer la donne. Ainsi, dès le mois d’avril 2020, l’écart se creuse et au mois d’août, on enregistre 2600 mariages de moins au Québec. Annuellement, c’est tout près de 50% des unions qui ont été reportées ou annulées.

Les photographes

Un mariage nécessite un investissement de plusieurs milliers de dollars. Toujours selon hellosafe.ca, le couple québécois dépense en moyenne 23 614 $. Parmi les dépenses, l’on retrouve les services du photographe. Catherine Loranger de Drummondville avoue avoir eu une importante perte de revenus.

«Je n’ai fait que deux petits contrats en 2020, car la très grande majorité de mes mariages ont été reportés en 2021.

Catherine Loranger au travail. (Photo : Gracieuseté)

J’ai l’habitude d’en faire une quinzaine et là, les clients commencent déjà à retarder de nouveau leur mariage pour 2022. Ils ne veulent pas se limiter dans le nombre d’invités et ne pas avoir trop de restrictions sanitaires. Les gens veulent vraiment se marier et c’est un casse-tête pour eux», a-t-elle affirmé en soulignant que, pour le moment, très peu de demandes ont été faites pour 2022.

Même son de cloche pour Geneviève G. Gaudet qui reçoit des demandes, mais les clients mentionnent souvent que ce sera «tout dépendamment de la situation». «Ils ne veulent pas se marier avec un masque! Et je les comprends», a mentionné Mme Gaudet.

Une statistique beaucoup moins rose a été relevée de la part de deux autres photographes. Elsa Bourgeois-Théroux et Anaël Desmarais ont affirmé à L’Express que, dans un cas, 12 mariages prévus sur 15 ont été annulés en raison d’une séparation et dans l’autre, la perte de trois contrats résulte directement d’une rupture amoureuse.

Les fleurs

Camil St-Onge.

Pour sa part, Camil St-Onge, propriétaire de Fleuriste Bergeron depuis 24 ans, n’en revenait pas de l’importante baisse de la demande.

«Je prépare des fleurs pour un peu plus d’une centaine de mariages par année. L’an dernier, j’en ai fait 8… Et cette année, il y a encore beaucoup de clients qui vont reporter à 2022. Je pense que ce sera une grosse année, mais il faut passer à travers celle-là avant», a expliqué le fleuriste.

Les salles de réception

Quand l’union de deux êtres qui s’aiment est conclue, la fête peut commencer. Mais, pour Keaven Audet, propriétaire de la Cabane à sucre Chez Ti-Père, c’est plutôt un cauchemar. D’une saison complète avec toutes les plages horaires comblées, il a vu sa salle de réception être sans vie en 2020. «Zéro. Zéro mariage (ou événement) l’an dernier. Et 2021? Ça ne regarde pas bien. J’ai beaucoup de demandes, mais c’est tellement incertain. Plusieurs décident de reporter», a lancé le copropriétaire qui ne compte que sur la «période des sucres» du printemps pour faire des affaires.

Hellosafe.ca estime qu’avec tous les mariages annulés ou reportés en 2020 et 2021, plus de 32 000 mariages pourraient être célébrés en 2022. Cette situation pourrait faire exploser les chiffres avec un record estimé à 700 millions de dollars pour l’industrie.

Partager cet article