100 kilomètres pour une bonne cause

Photo de Louis-Philippe Samson
Par Louis-Philippe Samson
100 kilomètres pour une bonne cause
Dany Vachon, Vanessa Martin et Jocelyn Chaput ont parcouru une centaine de kilomètres en raquettes. (Photo : Gracieuseté)

RANDONNÉE. Un Drummondvillois a réussi à franchir une distance de 100 kilomètres en raquettes en six jours et cinq nuits de façon entièrement autonome du 21 au 26 février dernier. Visant aussi à récolter des fonds pour le Centre d’écoute et de prévention suicide (CEPS) Drummond, le parcours du randonneur et de ses amis n’aura pas été de tout repos.

Dany Vachon est un amateur de randonnées en plein air et de raquettes. Il a l’habitude d’effectuer de longues randonnées en hiver, qui s’échelonnent sur une semaine, une fois par année. Cette année, accompagnée de ses complices de randonnées Jocelyn Chaput, de la Rive-Nord de Montréal, et Vanessa Martin, de Québec, ils ont décidé d’ajouter au défi. En effet, ils ont voulu parcourir les 100 kilomètres qui séparent les postes frontaliers de Chartierville et Woburn à travers les Sentiers frontaliers et y dormir dans les abris de type trois faces.

Les conditions des sentiers n’ont pas toujours été en faveur de l’équipe de randonneurs. Un couvert de neige beaucoup plus important qu’anticipé les a ralentis tout au long de leur parcours. «Il n’y a à peu près rien qui s’est passé comme prévu. Il y avait tellement de neige qu’on ne faisait pas assez de kilomètres par jour pour atteindre les abris pour la nuit. La première journée a été vraiment difficile. On était épuisé et on a dû se faire un bris de fortune pour passer la nuit. Heureusement, on était bien équipé pour ça», a raconté Dany Vachon.

Un abris de fortune construit par les randonneurs. (Photo : Gracieuseté)

Après une deuxième journée tout aussi éprouvante, le groupe a eu la chance de trouver une cache pour chasseur dans laquelle ils ont pu passer une nuit plus confortable avant de rependre le chemin pour une troisième journée. «C’était toute une aventure, mais on ne voulait pas lâcher non plus. On a pris un pas de recul et on a décidé de continuer. Durant la troisième journée, j’ai brisé mes raquettes. On ne pouvait plus avancer, je n’étais pas capable. À partir de ce moment, on a choisi de ralentir le rythme pour plus profiter de la randonnée. On s’est fait un feu, on a mangé des guimauves. On a pris soin de nous», a poursuivi l’homme qui a déjà participé à des ultramarathons.

Changement de plans

Alors que Vanessa Martin devait quitter après 42 kilomètres, Dany Vachon et Jocelyn Chaput ont pris la décision de modifier leur itinéraire et emprunter des sentiers moins exigeants pour compléter leur objectif de 100 kilomètres. Ils ont donc affronté les sentiers du mont Gosford de 27 kilomètres et les 33 kilomètres du mont Mégantic. Ils y ont également passé deux nuits, l’une dans un refuge et l’autre à la belle étoile.

(Photo : Gracieuseté)

Les Sentiers frontaliers devenaient alors trop dangereux pour poursuivre en sécurité. Déjà que chacun devait transporter beaucoup de matériel essentiel à la randonnée, le bris des raquettes a confirmé leur décision. «Physiquement, c’était vraiment dur. Mon sac à dos pesait environ 50 livres, j’en pèse déjà 200, dans la neige, on callait jusqu’aux genoux. C’était difficile, mais c’était plaisant comme expérience. On était trois personnes positives, qui s’encourageaient et toujours de bonne humeur. Il n’y a personne qui a voulu abandonner en cours de route», a relativisé M. Vachon.

Pour la cause

Dany Vachon ne prévoyait pas lancer une campagne de sociofinancement pour le CEPS avec cette randonnée. «C’est un peu à la dernière minute que j’ai pensé à la collecte de fonds. J’ai remarqué que ça touchait beaucoup de gens. On a reçu des encouragements sur internet. Sur le groupe Facebook Drummondville ma ville, je donnais des nouvelles presque tous les jours. Les gens ont partagé et commenté pour nous encourager. Ça nous a aidés à continuer et garder le moral», s’est-il réjoui.

Cette cause tient à cœurs à Dany Vachon. Il a vécu la perte d’un ami proche, au courant de l’été, qui s’est enlevé la vie. Alors que la campagne GoFundMe a récolté près de 3 000$, il est en mesure de dire mission accomplie.

(Photo : Gracieuseté)

Les trois randonneurs pensent répéter l’expérience d’une collecte de fonds avec leurs futures randonnées annuelles pour différents organismes autant à Drummondville que dans les régions de résidences de Jocelyn et Vanessa.

Partager cet article