«C’est une chance inouïe qu’il faut saisir» – Marie-Pierre Simoneau

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Par Emmanuelle LeBlond
«C’est une chance inouïe qu’il faut saisir» – Marie-Pierre Simoneau
L’esquisse préliminaire de la vue extérieure de la salle de spectacle multifonctionnelle. (Photo : gracieuseté)

CULTURE. La Maison des arts n’aurait pas pu rêver d’une meilleure opportunité. Alors que le gouvernement entend mettre le pied sur l’accélérateur de l’économie, le lieu de diffusion vient de terminer les études entourant la construction de la salle de spectacle multifonctionnelle au centre-ville de Drummondville.

Au mois de septembre, le ministère de la Culture et des Communications a lancé le programme Aide au développement des infrastructures culturelles pour soutenir des projets de construction, d’agrandissement, de rénovation et de restauration d’infrastructures culturelles.

Depuis cette annonce, la Maison des arts travaille d’arrache-pied afin de compléter le dossier, en lien avec la construction de la nouvelle salle de spectacle.

«C’est une chance inouïe qu’il faut saisir. C’est un appel de projets qui arrive de façon unique, exprime la directrice générale Marie-Pierre Simoneau. Ce programme permet d’aller chercher du financement pour 70%, c’est-à-dire 35% au fédéral, 35% au provincial et 30% de la municipalité.»

Le projet de la salle de spectacle multifonctionnelle est évalué à 17,2 M$. «Avec le programme, on serait capable d’aller chercher jusqu’à 12 M$», certifie Mme Simoneau.

Rappelons que la Maison des arts y travaille depuis 2016. «La Maison des arts avait des limitations au niveau de sa mission de pluridisciplinarité. La Maison des arts a sa configuration et ses espaces. On n’a pas de jauge pour faire des spectacles debout. On voulait avoir un espace de diffusion multifonctionnel pour déployer une programmation très diversifiée», explique-t-elle.

La Ville de Drummondville a donné le feu vert, en 2017. À travers les années, plusieurs études ont été réalisées concernant les sites potentiels, le son et l’acoustique puis la circulation et le stationnement, énumère Mme Simoneau.

Le programme d’aide financière arrive à point pour l’équipe de la Maison des arts. «Si on n’avait pas eu toutes les études de faisabilité et les rapports qui ont été faits en amont, jamais on n’aurait été capable de remplir ce document. Il demande énormément d’annexes. Il demande d’être très achevé dans les réflexions et les travaux.»

Le bâtiment qui abritait autrefois la pharmacie Jean Coutu, au centre-ville. (Photo: Ghyslain Bergeron)

L’appel de projets se termine 26 février.

Un lieu convoité

Plusieurs sites ont été étudiés au centre-ville. Après analyse, la Maison des arts garde dans sa mire le bâtiment du 161 Heriot laissé vacant depuis octobre 2016 par la pharmacie Jean Coutu. «Le site du Jean Coutu est la recommandation de l’étude qu’a faite la firme Raymond Chabot Grant Thornton. On travaille à partir de ça. On se garde quand même des portes de sortie si ça ne fonctionne pas avec ce site», soutient Mme Simoneau.

Selon le plan d’affaires, la Maison des arts prévoit démolir le bâtiment pour le reconstruire. «On veut mettre le bâtiment au goût du jour pour qu’il soit actuel», ajoute la directrice générale.

Une vision précise

La Maison des arts a une vision précise de la future salle de spectacle. Lorsque les gradins seront installés, un total de 350 à 400 personnes pourra s’asseoir. La salle a l’avantage d’être modulable. Les sièges pourront se ranger, donnant une tout autre allure à l’endroit. Le vaste espace permettra d’organiser des spectacles où le public restera debout, ce qui a pour effet de doubler la capacité d’accueil.

«C’est un terrain de jeu différent de ce qu’on vit présentement avec le modèle de la Maison des arts. La salle sera à géométrie variable. Aussi, c’est une salle qui aura une technologie pour faire du multimédia. Les arts technologiques sont super importants», indique Mme Simoneau.

Dans tous les cas, l’équipe de la Maison des arts souhaite sortir des sentiers battus en misant sur une approche axée sur la création, l’expérimentation, la production et la diffusion.

L’esquisse préliminaire du hall d’entrée du futur bâtiment. (Photo: gracieuseté)

Vers un nouveau public

Par cette proposition, un nouveau public est convoité. «On veut créer une vie culturelle dans le centre-ville. On veut aussi que ça stimule la curiosité culturelle des citoyens. Il y a une clientèle plus jeune qui est visée. C’est un bassin de la population qui est important. Les études démographiques démontrent que les jeunes de 15 à 34 ans vont être aussi importants en nombre que les 50 ans et plus. Il faut s’en préoccuper.»

Lors des prochains mois, Mme Simoneau compte poursuivre le travail en approchant différentes personnes du milieu.  «On va commencer par reprendre contact avec les différents acteurs du territoire qui font déjà de la programmation et de la diffusion, pour voir comment on peut collaborer. Il y a beaucoup de choses qu’on peut faire en complémentarité», soutient-elle, en faisant notamment référence à la Sainte-Paix.

La Maison des arts espère pouvoir ouvrir les portes de la salle multifonctionnelle d’ici cinq ans.

Questionné sur la pertinence d’un tel lieu à Drummondville, le délégué aux arts et à la culture, William Morales, a préféré s’abstenir de commentaires. «Étant donné qu’on est encore en discussions au conseil municipal, je ne pourrais pas me positionner. Il y a encore beaucoup de données et de négociations», a-t-il précisé.

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