Mission : laver plus de 10 000 jaquettes de contagion par jour

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Par Cynthia Martel
Mission : laver plus de 10 000 jaquettes de contagion par jour
Afin d’affronter les tâches colossales qui en résultent, huit personnes ont été embauchées pour prêter main-forte aux 14 employés déjà en place. (Photo : Gracieuseté)

SANTÉ. Il fait chaud à en refouler au lavage. Depuis le début de la pandémie, les employés affectés à la buanderie de l’hôpital Sainte-Croix de Drummondville font face à des volumes hors normes atteignant jusqu’à 600 % d’augmentation.

La buanderie n’a jamais été autant sollicitée que depuis le début de la pandémie de la COVID-19. Depuis mars 2020, ce service assiste à des augmentations de volume assez spectaculaires.

Au plus fort de la crise, les employés ont dû laver jusqu’à 10 800 jaquettes de contagion par jour. Avant la pandémie, ils en nettoyaient 1550, ce qui représente une hausse de 600 %.

Au chapitre des uniformes, le personnel lave, sèche et plie quotidiennement 827 uniformes destinés aux travailleurs de la santé. Une augmentation de 226 % alors qu’avant, autour de 253 blousons et autant de pantalons étaient suffisants. Il faut dire que dès les premières semaines de la pandémie, la Santé publique a exigé de tout le personnel de ne plus laver les vêtements de travail à la maison.

Afin d’affronter les tâches colossales qui en résultent, huit personnes ont été embauchées pour prêter main-forte aux 14 employés déjà en place. Le service est opérationnel de jour comme de soir.

Si la quantité de produits nettoyants pour la lessive a augmenté de 140 %, aucune laveuse supplémentaire n’a été ajoutée, faute d’espace.

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«Cependant, en raison de l’augmentation des volumes de lavage et des limites que nous avons en termes de personnel et d’installation, une partie de la lingerie et de la literie de Drummondville est lavée chez un fournisseur de Québec», fait savoir Kellie Forand, agente d’information au CIUSSS MCQ.

Une logistique méticuleuse

Le lavage de la literie et de la lingerie nécessite un «aménagement complexe» et une logistique méticuleuse en contexte hospitalier, afin de s’assurer de la santé et sécurité du personnel pouvant être exposé aux nombreux virus et bactéries susceptibles de se retrouver sur le textile. Rien ne doit être laissé au hasard.

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D’abord, la buanderie est divisée en deux zones distinctes : propre et souillée.

«Nous nous assurons qu’il n’y a aucun croisement entre ces deux zones, tant au niveau de la lingerie-literie que de l’équipement du personnel», indique Mme Forand.

Comme le service de buanderie de l’hôpital Sainte-Croix dessert d’autres installations, une partie du contenu à laver arrive par camion quotidiennement. Au quai de déchargement, un buandier dédié à cette zone et vêtu d’un équipement de protection saisit les chariots dans lesquels se trouvent des sacs de nylon contenant la literie et la lingerie souillées, puis les dirige vers les tunnels de lavage. Une fois cette étape terminée, le camion ainsi que les chariots sont complètement désinfectés.

«Tous les morceaux sont lavés avec une solution de savon conçue pour un nettoyage en profondeur contre les nombreux virus et bactéries que le personnel soignant et de soutien est susceptible de rencontrer dans le cadre de son travail», précise l’agente d’information.

Une fois lavés, la lingerie-literie et l’équipement de protection arrivent dans la zone propre. S’ensuivent alors les étapes de séchage, triage, pliage et ensachage.

Enfin, le matériel propre est acheminé au débarcadère réservé à cet effet pour ensuite être distribué dans les différentes installations concernées.

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