Les friperies demandent aux gens de reporter leurs dons

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Par Louis-Philippe Samson
Les friperies demandent aux gens de reporter leurs dons
Les mesures mises en place par la Friperie Ex et co, sur la rue Jogues, ont porté fruits. (Photo : Ghyslain Bergeron)

RÉUTILISATION. En raison des mesures sanitaires en place, les magasins de vêtements et de meubles de seconde main sont présentement fermés. Plusieurs organismes ont interrompu leur service de collecte de dons et demandent maintenant à la population d’attendre leur réouverture avant de venir les déposer chez eux.

Chaque jour, des gens laissent tout de même des objets à l’extérieur de l’immeuble de la Ressourcerie Transition de Drummondville. Bien que les articles soient fréquemment ramassés à l’extérieur, l’organisme n’a pas les effectifs nécessaires pour faire le tri de ceux-ci en cette période de confinement.

Plusieurs objets se retrouvent alors abîmés par la neige et les intempéries. De plus, certaines personnes fouillent dans les dons et y récupèrent des articles qui pourraient très bien servir à l’organisme.

Cette marchandise abîmée doit alors être jetée et occasionne ainsi des frais supplémentaires à l’organisme. «On reçoit tellement de marchandise. Il y a beaucoup de bonnes choses, mais il y en a, parfois, qu’on ne peut rien faire, parce que ce n’est pas réparable. Il manque des morceaux ou les morceaux sont cassés. Dans certains cas, on est obligé de les envoyer à l’écocentre. C’est donc nous qui servons de transport jusqu’à l’écocentre. On est une entreprise communautaire, alors on essaie d’éviter les frais comme ceux-là», a expliqué le directeur général de la Ressourcerie, François Brouillette.

Des affiches, indiquant que la collecte de dons est suspendue, sont pourtant visibles à la Ressourcerie Transition. (Photo Louis-Philippe Samson)

À l’écocentre, géré par la MRC de Drummond, les dons de vêtements qui y sont déposés sont habituellement redistribués parmi les vestiaires de la région.

Un beau problème

Puisque le magasin est présentement fermé, la marchandise s’accumule dans les locaux de la Ressourcerie Transition. «Notre entrepôt est assez surchargé. On commence à avoir des problèmes d’espace. C’est un beau problème, parce qu’après ça, un jour, on va rouvrir et ça va faire plus de marchandise à vendre et on va pouvoir plus aider les gens à faible revenu», a relativisé François Brouillette.

Afin de libérer rapidement de l’espace, l’organisme planche sur des moyens de liquider l’inventaire dès qu’il sera possible de le faire. «On ne peut rien vendre, le stock s’empile. Aussitôt que la situation va le permettre, on va faire de grosses promotions, probablement, au retour parce qu’il y a beaucoup de marchandise qui nous a été amenée», a évoqué M. Brouillette.

Revirement de situation

À la Friperie Ex et co, géré par le Réseau d’aide aux familles en transition (RAFT), on a pris les grands moyens pour mettre un terme aux vols et aux dons abîmés par les intempéries. Au cours de la dernière année, une barrière de sécurité a été installée autour du comptoir de collecte et un horaire spécifique a été implanté.

«Depuis quelques mois, on a réfléchi à notre entrée de dons parce qu’on était victime, auparavant, d’énormément de vols. C’était un fléau, ici, à la friperie. Ça avait vraiment un impact. Avec la barrière qu’on ferme le soir et avec des affiches, ça a réglé 95% du problème. La barrière a changé ma vie comme directrice de friperie», a fait valoir Nathaly Roy, directrice générale du RAFT. Une campagne de sensibilisation sur la page Facebook de la friperie avait aussi été menée à cet effet.

Avant que la barrière ne soit installée, Mme Roy et son équipe trouvaient souvent des sacs de dons éventrés, des objets souillés par la pluie, la neige et même parfois de l’urine. Mme Roy a même dû contacter la police quatre fois en quatre heures, en soirée, car elle voyait, à l’aide d’une caméra de surveillance, des vols et du grabuge faits au comptoir de dons.

Nathaly Roy dit attendre les consignes du gouvernement pour reprendre la collecte de dons à la friperie. Jusqu’à nouvel ordre, le comptoir de dons demeura fermé. Même son de cloche pour François Brouillette et la Ressourcerie Transition qui demandent aux gens d’attendre la réouverture pour venir y déposer leurs dons.

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