Privée de sa passion

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Par Marilyne Demers
Privée de sa passion
Coralie Grondin fait partie des Vikings du Centre-du-Québec et de l’équipe junior du Québec de basketball en fauteuil roulant. (Photo : Ghyslain Bergeron)

BASKETBALL. Lorsque Coralie Grondin tient un ballon de basketball entre ses mains, son visage s’illumine. Cependant, depuis que la pandémie a frappé le Québec, elle a dû ranger son dossard, attendant impatiemment la reprise des sports d’équipe dans la région.

Coralie Grondin a découvert le basketball en fauteuil roulant en 2015. «Au début, je détestais ce sport, avoue en riant la jeune femme de 19 ans. Ce sont des intervenants qui m’accompagnaient depuis que j’étais jeune qui l’ont suggéré à mes parents.»

La Drummondvilloise est atteinte de paralysie cérébrale depuis sa naissance. Aujourd’hui, le basketball en fauteuil occupe une place importante dans sa vie. «J’aime la dynamique, j’aime l’esprit d’équipe et les personnes. Sans le sport, je ne sais pas ce que je ferais», confie-t-elle.

En mars dernier, les Vikings du Centre-du-Québec, dont fait partie Coralie, devaient prendre la direction du Nouveau-Brunswick pour participer au championnat junior de l’Est du Canada à Fredericton. Le tournoi a été annulé en raison de la pandémie. «Au total, ce sont cinq tournois qui ont été annulés. Tous ont été déçus», indique la coach des Vikings, Véronique Desrochers.

Véronique Desrochers a aménagé une surface de basketball sur son terrain. (Photo gracieuseté)

Face à cette déception, cette dernière a décidé d’aménager une surface de basketball sur le terrain de sa demeure, à Warwick. «Mes quatre enfants font partie des Vikings à différents niveaux. Je leur ai proposé d’enlever la piscine et de mettre un terrain de basketball. Tous ont dit oui. En mai, nous avons installé une plate-forme pour pouvoir pratiquer le meilleur sport qui soit, tout en respectant les directives de la Santé publique», raconte-t-elle.

Petit baume pour Coralie, elle a pu s’y rendre à quelques reprises durant l’été. «Sans ça, on n’aurait pas pu pratiquer, se désole la jeune athlète. Habituellement, je pratique chaque semaine. On participe aussi à un tournoi tous les mois. Je suis vraiment une personne sociable et je me suis rendue compte que de ne pas voir mes coéquipiers, ça me rend triste. Le basketball m’apporte de la motivation et un milieu social.»

La saison a finalement repris en septembre et les joueurs ont pu réintégrer les gymnases, jusqu’à ce que la région passe en zone rouge à la mi-octobre. Les activités ont ensuite été suspendues à nouveau et le sont jusqu’à nouvel ordre.

Persévérance  
Coralie Grondin a fait ses débuts dans la catégorie mini avec les Vikings du Centre-du-Québec. En mars 2019, elle a participé aux Jeux du Québec, où elle a remporté la médaille d’or avec son équipe. Puis, elle a rejoint la classe A.

Coralie Grondin en action. (Photo gracieuseté)

«Elle prend sa place dans l’équipe. Elle sait où se placer sur le jeu et est d’une grande aide défensive. Depuis son arrivée dans l’équipe des Vikings, elle ne fait que s’améliorer. Elle le prouve chaque année. C’est une athlète qui persévère toujours, malgré son handicap. Elle s’entraîne fort et participe à toutes ses pratiques. Coralie est quelqu’un de très inspirant pour moi», souligne sa coach, Véronique Desrochers.

En septembre 2019, elle a rejoint l’équipe junior du Québec. «Je ne pensais pas que j’étais à la hauteur. Après le camp, le coach Nicolas Palmer est venu me voir pour me dire qu’il voulait que je fasse partie de l’équipe. J’étais tellement contente. Je m’en souviens comme si c’était hier. J’étais émue et fière. Ça m’a pris tellement de temps pour acquérir ces compétences-là», se remémore Coralie Grondin.

Si elle est sélectionnée, la jeune athlète pourra participer aux Jeux du Canada en 2023 au sein de cette équipe, un rêve qu’elle chérit. Pour cela, elle espère retourner au jeu le plus rapidement possible.

Basketball en fauteuil roulant
Ce sport est régi par la Fédération internationale de basketball en fauteuil roulant. Le jeu demeure le même que le basketball classique. D’ailleurs, les dimensions du terrain ainsi que la hauteur des paniers sont inchangées. Au Canada, contrairement à d’autres pays, le basketball en fauteuil roulant n’est pas exclusif aux joueurs handicapés. (Source : Parasports Québec)

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