Se soutenir dans la maladie

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Par Louis-Philippe Samson
Se soutenir dans la maladie
Philippe Beaulac apprend désormais à vivre avec sa maladie tout comme il entend passer beaucoup de temps avec son fils. (Photo : Gracieuseté, Mirka Laberge)

CANCER. Diagnostiqué à l’âge de 27 ans d’un cancer du côlon qui s’est généralisé, Philippe Beaulac a dû rapidement apprendre à composer avec sa nouvelle vie. Entre sa conjointe qui a fait un retour aux études, lui qui ne peut plus travailler et la naissance d’un garçon, la petite famille de Saint-Cyrille-de-Wendover a vécu beaucoup d’épreuves depuis quelques  mois.

L’histoire de Philippe Beaulac débute alors qu’il est dans la jeune vingtaine. Il constate la présence de sang dans ses selles, mais considérant son âge et son bon état de santé, son médecin ne pousse pas plus loin les analyses, considérant que les risques d’une maladie grave sont très faibles. Cependant, ces saignements ne se sont jamais résorbés. M. Beaulac, qui travaillait comme ébéniste, a vécu plusieurs années d’anxiété sans connaitre la cause de sa situation. «À quelque part, j’avais un petit doute. J’étais quand même préparé à recevoir un diagnostic de maladie. J’étais prêt à me dire que j’étais malade, mais pas à ce point-là», a confié Philippe Beaulac.

Lorsque des douleurs intenses se sont manifestées, il a su que quelque chose clochait. Après de nouvelles visites chez le médecin, le verdict tombe. On lui diagnostique un cancer du côlon. Une masse obstrue ses intestins, une autre masse est localisée sur un rein et on remarque la présence de nodules sur ses deux poumons.

Philippe Beaulac a commencé récemment des traitements de chimiothérapie palliative afin de réduire la taille des masses dans son côlon et sur son rein. S’il réagit bien à ces traitements, une opération pourra être pratiquée pour retirer la masse dans l’intestin, ce qui améliorera sa qualité de vie. Malheureusement, le cancer est à un stade trop avancé pour permettre à M. Beaulac d’espérer une rémission. Son espérance de vie avec la maladie est de deux à trois ans.

Profiter du temps en famille

Maintenant déclaré invalide pour le travail, Philippe Beaulac entend profiter du temps qu’il a auprès de sa famille au maximum. Sa conjointe, Mirka Laberge, et lui ont accueilli un petit garçon au mois de juillet, qui s’est ajouté à la fille de trois ans de Mme Laberge. «Ma plus grande crainte dans tout ça est de ne pas voir mon fils grandir. Je ne veux pas qu’il perde son père», a dit M. Beaulac, visiblement émotif.

Ses traitements affectant déjà son système immunitaire, Philippe Beaulac doit redoubler de prudence en ces temps de pandémie. «Moi qui veux profiter du temps que j’ai pour faire des sorties, il y a des places où je ne peux pas aller parce que je dois faire attention ou, encore, c’est fermé. Les médecins me recommandent de faire des activités, mais lesquelles?», s’est demandé Philippe Beaulac. Étant du genre plus sportif, le jeune homme a pu pratiquer le golf durant la saison estivale. Cependant, en raison de ses traitements, il doit faire attention aux blessures.

Philippe est aussi très reconnaissant du soutien que lui offre sa conjointe, eux qui sont ensemble depuis un an et demi. «Si je n’avais pas eu ma blonde et mon fils, je ne crois pas que je serais rendu où je suis aujourd’hui. Je lui en dois gros, elle en a fait beaucoup. Elle est à fond là-dedans avec moi», a-t-il avoué.

Ne manquer de rien

Étant donné qu’il ne possédait ni assurances collectives ni assurance vie, Philippe Beaulac s’est retrouvé sans revenu à la suite de son arrêt de travail. De plus, sa conjointe était retournée sur les bancs d’école pour obtenir un diplôme d’études professionnelles (DEP) en secrétariat médical. Sans revenu stable, la famille puise dans ses économies pour payer les factures.

Mme Laberge a donc lancé une campagne de sociofinancement sur la plateforme GoFundMe à la suite d’une discussion avec un membre de la famille. «On cherchait une plateforme pour récolter des dons pour nous aider. La mère de Philippe nous a parlé de GoFundMe, je suis allé voir et ça a marché», a fait savoir Mirka Laberge, qui a pris en charge les moyens de financement que la famille a pu trouver pour les appuyer dans cette épreuve.

Malgré toutes ces épreuves, Philippe Beaulac et Mirka Laberge tentent de rester positifs. Ensemble, ils espèrent profiter au maximum du temps qu’ils ont en famille.

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