Une saison écourtée, mais positive à l’Autodrome Drummond

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Par Pierre-Olivier Poulin
Une saison écourtée, mais positive à l’Autodrome Drummond
L’Autodrome Drummond aura fait face à quelques défis en 2020. (Photo : gracieuseté Daniel Mailhot)

COURSE AUTOMOBILE. Même dans une année raccourcie et particulière en raison de la pandémie, le promoteur de l’Autodrome de Drummondville, Yan Bussière, retient quand même de belles choses de la saison 2020, qui s’est conclue samedi dernier.

Ayant à jongler avec une limite de 250 personnes dans les gradins, Bussière est satisfait de la qualité du spectacle qui a été offert lors des cinq soirées de courses. Appelé à faire quelques réglages pour respecter les consignes sanitaires, l’organisateur s’est dit ravi de l’attitude et de la compréhension de tout le monde.

«On a été talonné durant les deux premiers programmes. La santé publique régionale, la CNESST et les policiers étaient présents. Ils ont constaté des choses et on s’est ajusté. J’ai discuté avec la directrice de la santé publique régionale pour voir comment il fallait procéder», a révélé Yan Bussière.

«J’ai expliqué aux gars que si on voulait rouler jusqu’à la fin de l’année, il fallait avoir, en tout temps, les équipements de protection dans les puits, car on était à proximité. Dans une équipe de course, c’est difficile de respecter les deux mètres de distance, car on travaille sur la voiture. On devait avoir des mesures plus strictes que les spectateurs», a ajouté le gestionnaire.

Au niveau financier, l’absence des deux plus prestigieuses classes (gros blocs et sprint cars) et la baisse des ventes de billets ont eu un impact significatif sur les revenus. Le promoteur de l’Autodrome de Drummondville estime ses pertes dans les six chiffres. Selon lui, près de 1000 personnes se sont vu refuser l’entrée lors du dernier soir de la saison.

Toutefois, l’Autodrome pourra maintenir sa tête hors de l’eau puisque puisqu’une entente d’une valeur de 57 000 $ pour cinq ans a récemment été conclue avec le commanditaire Hyundai Drummond.

«On a conclu le tout, mardi, et je ne peux pas être plus content que ça. Cela va nous aider par rapport aux pertes incroyables qu’on a eues cette année. Ça n’a l’air de rien, mais quand on n’a pas l’appui des deux programmes les plus payants de l’Autodrome, c’est très dur.»

Une nouvelle piste efficace

Dans le rayon des bonnes nouvelles, la nouvelle couche de glaise, installée sur le circuit principal au début de l’été, remplit ses promesses jusqu’à maintenant. Durant la saison, le promoteur a remarqué une hausse dans les dépassements et plusieurs records de parcours ont été battus.

Des changements qui n’ont pas passé inaperçus aux yeux des coureurs, selon Yan Bussière.

«C’est un gros game changer, car on avait de la pression de la part des pilotes. C’était peut-être moins le cas chez les amateurs, car ils avaient tout de même un bon spectacle. Avec l’ancienne glaise, les pneus s’usaient rapidement. Elle était très abrasive, donc ça devenait presque comme du papier sablé, donc ils ne résistaient pas comme sur les autres pistes. C’est maintenant chose du passé», a-t-il illustré.

«Le circuit est de haute qualité et la compétition est meilleure qu’avant parce que les voitures peuvent aller à plusieurs endroits pour trouver des lignes de course. C’est très rapide et on ne peut pas demander mieux. Ça peut se battre, même en qualification. Souvent, dans d’autres pistes, on n’est même pas capable de dépasser une voiture», a indiqué le principal intéressé.

Un 70e relevé

Avec la conclusion de la saison 2020, Yan Bussière est déjà sur la planche à dessin pour préparer l’année 2021. Ce dernier aura toute une commande durant les prochains mois, puisqu’il devra organiser le 70e anniversaire de l’Autodrome.

Même si l’incertitude règne toujours au niveau socio-sanitaire, celui-ci imagine déjà de grands projets pour l’occasion. Il ne cache pas la possibilité de créer des finales de 70 tours dans les plus classes les plus populaires.

En plus d’essayer de ramener les gros blocs et les sprint cars, Yan Bussière veut attirer des super trucks sur la nouvelle piste créée pendant le confinement.

«Ça va attirer beaucoup de gens. Ce sont des camions avec des moteurs de 800 forces. Ça saute dans les airs et ça va être ultra spectaculaire. On veut les faire venir en collaboration avec le Grand Prix de Trois-Rivières, afin de les avoir pendant deux soirs. C’est très dispendieux et il faut une bonne bourse. Les professionnels ne vivent que de cela. Des gars qui évoluaient en Indy Car, comme Robby Gordon, sont rendus dans cette classe», a déclaré Bussière.

En plus de ces voitures américaines, le promoteur veut également organiser quelque chose qui n’a pas été vu depuis longtemps.

«On veut faire un gros spectacle avec des motos sur l’ovale. Ça va amener une toute nouvelle clientèle, comme ceux qui ont des motos de rue. Ce sera bon pour la piste et on veut toujours travailler dans ce sens-là», a-t-il précisé.

Si cette idée va de l’avant, ce sera la première fois en plus de 20 ans que des motos prendront le départ à l’Autodrome de Drummondville.

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