MANIFESTATION. Une centaine de travailleurs du milieu scolaire se sont rassemblés devant les locaux du Centre de services scolaire des Chênes (CSSC), ce midi, pour rappeler au gouvernement et à la population qu’ils sont toujours en négociation pour le renouvellement de leur convention collective.
Rappelons qu’en mai dernier, le gouvernement provincial a présenté une offre, qui a été jugée insuffisante. «On a eu un dépôt très insultant. On a eu le devoir de le présenter à nos membres. Sur 234 membres qui se sont branchés sur Internet, dans un contexte de pandémie, 233 ont refusé l’offre. Au niveau national, 98,5% des gens ont refusé l’offre ridicule du gouvernement», indique Guy Veillette, président du Syndicat de l’enseignement de la région de Drummondville (SERD).
«On veut qu’il y ait de l’action et du mouvement à la table de négociation. C’est anémique. On sait que la direction générale au CSSC est très proche d’Éric Blackburn (sous-ministre à l’Éducation) et du ministre de l’Éducation Jean-François Roberge. On veut qu’ils interpellent le gouvernement», ajoute celui qui revendique de meilleures conditions de travail, un salaire plus avantageux et des services pour les étudiants.
Selon M. Veillette, la situation est alarmante : «Il y a des besoins qui sont criants. Il faut venir en aide aux professeurs. Le gouvernement avait promis des changements. On a un ministre de l’Éducation qui était enseignant. On n’en voit pas la couleur présentement. C’est ça qui est très inquiétant. Si ça ne change pas, ça va être difficile pour les prochaines années à garder notre personnel et offrir un service de qualité.»
Un manque de reconnaissance
Geneviève Pépin, enseignante en adaptation scolaire à l’École Jeanne-Mance, est interpellée par la cause du personnel enseignant. «J’enseigne depuis presque vingt ans. J’adore mon emploi, mais on voit qu’avec les années, la tâche s’est alourdie. Les groupes sont rendus tellement hétérogènes que c’est rendu difficile pour les enseignants de faire des planifications de travaux. Concernant la composition de la classe, les cas sont de plus en plus lourds. Il n’y a pas d’aide professionnelle. Les enseignants sont débordés», témoigne-t-elle.
Pour sa part, Caroline Labonté clame une meilleure reconnaissance des travailleurs du milieu de l’éducation, et ce, autant au niveau «qualitatif» que «monétaire». «Aujourd’hui, il y a trois syndicats présents. Il y a le syndicat des enseignants, celui des professionnels et celui du personnel de soutien. Je fais partie de celui des professionnels en éducation. En tant que conseillère pédagogique, je désire qu’on reconnaisse ma profession», soutient-elle.
«Je suis en soutien aux enseignants et aux directions. Je pense et que je crois qu’on fait un sacré bon boulot. On participe à l’avancement de la profession enseignante. On s’assure que les élèves puissent recevoir la meilleure éducation qui soit parce qu’on est en support aux enseignants. Parfois on a l’impression que le gouvernement ne connait pas assez notre travail pour comprendre la portée de nos actions.», complète-t-elle.
Quoi qu’il en soit, Guy Veillette mentionne que si le statu quo est conservé, le milieu scolaire ne compte pas baisser les bras. «On commence par des petites manifestations. Après, on va déranger pas mal plus. On commence festif pour ce midi. (…) Si ça tarde, on va aller chercher des mandats de grève pour faire revendiquer nos droits», soutient-il.