Lieu d’enfouissement de WM : dépôt du rapport annuel du Comité de vigilance

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Par Jean-Pierre Boisvert
Lieu d’enfouissement de WM : dépôt du rapport annuel du Comité de vigilance
Lieu d'enfouissement technique de Saint-Nicéphore. (Photo : archives)

ENVIRONNEMENT. Déposé aujourd’hui au ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC), le rapport annuel du Comité de vigilance du lieu d’enfouissement de Drummondville fait état des travaux menés en 2019 ainsi que des différents volets du suivi environnemental, incluant la qualité des eaux, la gestion des biogaz et le contrôle des goélands. 

Poursuivant son rôle de vigie des opérations de Waste Management (WM) pour une treizième année, les membres du Comité, qui regroupe des gens issus du voisinage du site, des milieux municipal et agricole, d’organismes socioéconomiques et de groupes environnementaux, ont également pris connaissance des engagements financiers de WM dans différents fonds liés à la restauration du site après sa fermeture et à la protection de l’environnement.

De plus, plusieurs compléments d’information ont été demandés par les membres en cours d’année, notamment pour mieux comprendre l’impact de la présence naturelle de certains paramètres dans les eaux, la méthode de compilation du tonnage entrant au site et la justification de la localisation des points de mesure pour le suivi sonore.

Il est souligné que l’année 2019 a été l’occasion d’amorcer les échanges sur le projet de la phase 3B ainsi que de recruter de nouveaux membres issus du voisinage du site.

Le rapport rappelle que, chaque année, WM réalise trois campagnes d’échantillonnage de la qualité des eaux, tel qu’exigé par le ministère : printemps, été et automne. Les échantillons sont pris à différents endroits sur le site et autour de celui-ci : dans les eaux de surface qui s’écoulent autour du site (à six endroits); dans les eaux souterraines de la nappe libre, qui est dans le sable (23 puits); et dans les eaux souterraines de la nappe captive, qui est sous la couche d’argile (16 puits). Les échantillons sont envoyés à un laboratoire agréé par le ministère. Les résultats sont consignés dans un rapport élaboré par un consultant et transmis au ministère.

Le GARAF

Les auteurs du rapport font aussi mention que le GARAF a poursuivi son suivi des travaux de stabilisation des berges réalisés près du boulevard Allard afin de limiter l’érosion et le transport de sédiments dans les cours d’eau avoisinants.

Les suivis réalisés montrent que «les aménagements ont résisté, en majeure partie, aux intempéries, et qu’ils ont atteint leurs objectifs. Le GARAF prévoit poursuivre le suivi et l’entretien au cours des trois prochaines années».

En 2019, les membres disent avoir reçu de l’information sur la biodiversité présente sur la propriété, grâce à des inventaires réalisés par le GARAF ayant permis d’identifier : dix espèces de poissons, comme la perchaude et le crapet-soleil; plusieurs espèces d’oiseaux, comme le héron vert et le dindon sauvage; et 13 espèces issues de l’herpétofaune (tortues, grenouilles, couleuvres, etc.)

Une biodiversité importante a notamment pu être observée dans le bassin de sédimentation des eaux de surface, incluant des espèces non tolérantes à la pollution (couleuvre brune, grenouille verte, hirondelle bicolore…).

Des données plus détaillées sur la biodiversité seront présentées aux membres en 2020.

Le lixiviat

En 2019, WM a amorcé, en collaboration avec l’entreprise Raméa phytotechnologies, un projet expérimental visant à valoriser le lixiviat par l’irrigation d’une nouvelle plantation de saules aménagée sur les secteurs plus anciens du site.

Plus précisément, le projet consiste à : réaliser une plantation de saules de 10 hectares sur la phase 1 du site, qui ne génère presque plus de biogaz; irriguer ces saules avec le lixiviat de cette même zone, riche en nutriments (azote et phosphore) mais suffisamment dilué pour être absorbé, afin d’augmenter la production des tiges et de les commercialiser (sous forme de murs antibruit, de biomasse ou de paillis); et par le fait même, traiter naturellement le lixiviat, qui sera absorbé par les racines de saules, et réduire les émissions de gaz à effet de serre par la présence de saules.

L‘irrigation au lixiviat, qui nécessite un certificat d’autorisation de la part du ministère, débutera en 2020.

Il est à noter que les rapports annuels, les comptes rendus des réunions et les présentations sont disponibles sur son site Internet, au www.vigilancewmst-nicephore.org. Ce site web présente également différents moyens de transmettre des signalements à WM, qui sont ensuite discutés lors des rencontres du Comité. Les gens peuvent aussi s’inscrire à l’alerte «Odeurs/Bruits» et ainsi être avisés par courriel des travaux susceptibles de générer des nuisances dans le voisinage.

Le Comité de vigilance du lieu d’enfouissement de Drummondville a été créé en 2006.

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