GRÈVE. Faisant face à une stagnation concernant leurs négociations salariales, les employés de GEA Farm Technologies ont décidé d’entamer des moyens de pression et de tenir une ligne de piquetage, mercredi après-midi, sur le trottoir près de l’entreprise située sur le boulevard Saint-Joseph, secteur Saint-Nicéphore.
Toujours sans convention collective depuis le 31 mars 2019, les travailleurs de l’usine spécialisée en systèmes agricoles ont refusé à 88,2% l’offre ferme proposée par leurs supérieurs, le 17 juin dernier. À ce moment, un vote mis en place pour la tenue de moyens de pression a passé à 80,6%. Au moins une centaine d’employés sont attendus sur le trottoir, demain.
Ceux-ci profiteront du moment pour déléguer un représentant de soir puisque GEA a interdit les votes de ce genre sur les quarts de travail après le vote de grève. Par ailleurs, une entente collective sur les clauses normatives (principalement les transferts et abolitions de postes) a été convenue en février dernier au terme de dures négociations.
Cette proposition, mise sur la table le 26 mai 2020, prévoyait une augmentation de 1,25% en 2019, suivi d’un gel salarial pour 2020, d’une autre augmentation de 2% en 2021 et de 2,5% pour 2022 et 2023.
Du côté des travailleurs, ceux-ci veulent maintenir leurs hausses salariales autour de 2,5 à 3% et de continuer à négocier sur un plan de trois ans au lieu de cinq.
«C’était comme ça chez GEA depuis des années. En 2019, l’entreprise a fait des profits records et veut nous verser que 1,25%. C’est inacceptable. Pour le gel salarial, ils ont justifié cela par l’effet de la COVID-19. Mais quand on regarde GEA sur les sites de bourse, on prévoit que le marché va stagner ou diminuer légèrement. On n’est pas fou, car on voit qu’il y a une certaine baisse, mais pas au point de geler nos salaires. Et 2% pour 2021, ce n’est pas la normalité, ici», a déclaré le représentant du regroupement des travailleurs, Richard Poulin.
Pour l’instant, aucun autre moyen de pression n’est prévu au calendrier, mais M. Poulin ne ferme pas la porte à changer son fusil d’épaule.
«On va voir le résultat de tout ça et comment l’employeur va se comporter. Les effets vont se voir un petit peu plus tard et si jamais ça ne fonctionne pas, il va falloir qu’on fasse peut-être d’autres échelons».
Joint par L’Express, la direction de GEA Farm Technologies n’a pas voulu commenter l’affaire sur la place publique.
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