ÉDUCATION. Même si la session d’automne débute au mois d’août, le Cégep de Drummondville travaille déjà d’arrache-pied afin de planifier l’arrivée de ses nouveaux étudiants, tout en adaptant ses différents programmes.
Le Cégep de Drummondville a pris la décision d’annuler les cours de la session d’été, question de mieux s’adapter au contexte actuel. Selon la directrice générale Brigitte Bourdages, la rentrée automnale se déploiera sous un format hybride. Les activités pédagogiques en présentiel seront limitées pour privilégier l’enseignement à distance.
L’accueil des nouveaux élèves constitue tout un défi, indique la directrice générale. «On aura des jeunes qui arrivent du secondaire et qui n’ont jamais été au Cégep. Pour nous, c’est une grande préoccupation. On travaille déjà avec la Commission scolaire des Chênes pour voir où sont les écueils», explique-t-elle.
Dans un contexte de pandémie, le Cégep de Drummondville fait face à une baisse d’inscriptions, comme c’est le cas ailleurs dans la province. Pour pallier à la problématique, l’établissement d’études supérieures a établi un contact avec les nouveaux inscrits pour connaître leur réalité.
«On est déjà en communication avec eux pour voir comment l’étudiant est organisé. Est-ce qu’il a un accès suffisant à Internet? Est-ce qu’il a suffisamment d’équipements? Est-ce qu’il doit prendre en charge un enfant?», soutient la directrice générale, en soulignant que ces informations seront nécessaires afin de développer des outils pour soutenir ces élèves.
Le Cégep est conscient que l’enseignement à distance peut entraîner son lot de difficultés pour les étudiants qui sont dans des situations précaires. C’est pour cette raison que l’établissement scolaire a mis en place un programme d’aide qui vend des ordinateurs à coût abordable.
Plusieurs autres options sont présentement étudiées. «On regarde pour rendre accessibles nos classes informatiques à l’ensemble des étudiants. Les étudiants qui n’ont pas accès à Internet ou à des équipements pourraient suivre leurs cours en ligne, mais dans les locaux du Collège. Il faut évaluer combien d’étudiants on peut accueillir et combien ont besoin de cette ressource», exprime Mme Bourdages.
Des ajustements à différents niveaux
Le Cégep doit réviser chacun de ses programmes, afin de savoir quelles activités pédagogiques se feront en présentiel. «Il y a des programmes d’études qui ont besoin de manipuler du matériel spécialisé. Dans nos réflexions, on va tenir compte de ça. La question des difficultés d’apprentissage sera aussi dans les critères», mentionne la directrice générale.
Certains programmes sont beaucoup plus complexes à adapter que d’autres, comme pour le programme en Danse. «Effectivement, c’est un programme qui est plus difficile. On peut se filmer, mais ce n’est pas comme faire le mouvement en groupe. C’est la même chose pour nos étudiants en musique qui ont besoin de jouer dans un groupe.»
La directrice générale se dit confiante. «Il y aura des solutions, c’est certain. Est-ce que nos solutions vont être à 100% comme avant? On ne peut pas dire ça, pas dans la situation actuelle», concède-t-elle.
Aussi, Mme Bourdages tient à considérer les programmes qui font fi de la manipulation d’équipement : «Pour les gens qui sont en sciences humaines, ils ont besoin de réfléchir en se nourrissant de la force du groupe. Ce n’est pas facile à distance. Ce n’est pas parce qu’ils n’ont pas d’équipement qu’il n’y aura pas de défi. Le lien entre les gens est extrêmement important». Des rencontres en groupe pourraient être organisées dans de tels programmes.
Remaniement du site
Le site du Cégep de Drummondville ne sera pas épargné puisque son aménagement sera modifié afin de répondre aux normes de la Santé publique. Il y aura notamment un système de signalisation qui sera mis en œuvre afin de déterminer les portes d’entrées et de sorties.
Les élèves et le personnel qui circuleront au Cégep devront fournir des informations sur leur état de santé pour détecter les symptômes, précise Mme Bourdages.
La santé de la communauté collégiale est une priorité pour le Cégep. Des sommes financières seront déboursées en ce sens. «C’est clair qu’il y a des dépenses qui sont importantes. Ne serait-ce pour tout ce qui est de la question sanitaire. Des lingettes, du nettoyant pour les mains, des masques, des visières, des plexiglas, des équipes de nettoyage plus fréquentes, plus d’agents de sécurité, ce sont des coûts supplémentaires», conclut la directrice générale.
