D’ex-Voltigeurs se portent à la défense de la LHJMQ

D’ex-Voltigeurs se portent à la défense de la LHJMQ
Olivier Rodrigue. (Photo : archives, Ghyslain Bergeron)

HOCKEY. D’anciens porte-couleurs des Voltigeurs de Drummondville ont manifesté publiquement leur désaccord à la suite de l’entente survenue récemment entre les équipes de la Ligue canadienne de hockey (LCH) et un groupe de joueurs ayant entamé des recours collectifs en 2014 afin que les joueurs soient payés selon les normes du travail.

Selon les termes du règlement entre les deux parties, les 60 équipes de la LCH, dont les 18 clubs de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ), paieront un montant de 30 millions de dollars aux joueurs plaignants, dont une partie sera remise aux avocats. Outre les demandeurs Thomas Gobeil, Sam Berg, Lukas Walter, Travis McEvoy et Kyle O’Connor, des centaines de joueurs ayant évolué dans le circuit canadien entre 2011 et 2018 pourraient ainsi toucher un dédommagement.

Matthew Boucher. (Photo d’archives, Ghyslain Bergeron)

Sur Twitter, le gardien Olivier Rodrigue a été le premier joueur à se dire totalement en désaccord avec l’issue de ces recours collectifs au cours des derniers jours.

«Durant les quatre années de mon stage junior, les Voltigeurs et les Wildcats ont été irréprochables dans la manière dont ils ont traité leurs joueurs. Nous n’avons jamais eu à débourser un seul sou, tant au niveau académique, sportif ou bien même pour nos pensions. Je ne me vois pas prendre l’argent à ces organisations qui ont donné autant pour moi. C’est pourquoi je vais remettre l’argent à la fondation de la LHJMQ», a déclaré l’espoir des Oilers d’Edmonton.

Un discours repris par l’attaquant Matthew Boucher, qui évolue aujourd’hui dans les rangs universitaires canadiens.

«Tout ce que la ligue et les équipes ont fait et font encore pour moi aujourd’hui vaut beaucoup plus qu’un montant d’argent que je peux recevoir. L’Armada, les Voltigeurs et les Remparts ont été incroyables pour moi et mes coéquipiers lors de mon temps dans la LHJMQ. Pour cette raison, toute somme que je reçois sera remise aux équipes pour lesquelles j’ai eu l’honneur de porter le logo durant ma carrière junior», a écrit le fils du directeur général des Voltigeurs, Philippe Boucher.

Pour sa part, Jérémy Manseau s’est engagé à remettre cette somme aux Cataractes et aux Voltigeurs.

Jérémy Manseau. (Photo d’archives, Ghyslain Bergeron)

«En plus d’être la meilleure ligue junior au monde, la LHJMQ est une école de vie pour tous les joueurs qui ont la chance d’y participer. C’est un privilège de pouvoir aller vivre ta passion chaque jour sans débourser un seul sou de tes poches. Nous sommes traités comme des professionnels. Je crois que nous avons le devoir d’être très reconnaissants envers la ligue et les organisations qui agissent de façon incroyable envers leurs joueurs afin de les aider à devenir de meilleurs joueurs, mais surtout de meilleurs individus. Au courant de mon parcours dans la LHJMQ, j’ai eu la chance d’avoir des pensions et des études payées et l’équipement fourni. Il sera hors de question pour moi de profiter de ces actions collectives», a dit l’ex-attaquant, qui est désormais entraîneur au sein de la structure des Cascades élites de la région de Drummond-Bois-Francs.

«L’argent, loin dans mes pensées»

Gagnant de la coupe du Président avec les Voltigeurs en 2009, Antoine Tardif a aussi réagi vivement sur les médias sociaux.

«À titre d’ancien gardien dans la LHJMQ, je me désole de voir que des joueurs ont tourné le dos à leur équipe en les poursuivant sous prétexte qu’ils auraient mérité un salaire puisqu’ils étaient le moteur d’une industrie lucrative. On sait tous dans quoi on s’embarque quand on est repêché dans la LHJMQ et on est fier d’avoir la chance de jouer dans l’un des meilleurs circuits juniors au monde tout en rêvant d’évoluer un jour dans la LNH. Ce n’est clairement pas une question d’argent. Les équipes de la LCH ne sont pas toutes riches, mais font beaucoup pour les joueurs : entraîneurs professionnels, entraînements quotidiens, équipement, études, logement et nourriture payés, billets pour famille et amis, et plus encore», a écrit l’ex-gardien qui évolue aujourd’hui dans le milieu de la politique fédérale.

Antoine Tardif. (Photo d’archives, Ghyslain Bergeron)

«Le hockey junior nous prépare pour notre carrière professionnelle autant sur la glace qu’en dehors. Mes quatre années dans la LHJMQ ont été extraordinaires et l’argent était bien loin dans mes pensées. J’espère que ça demeurera ainsi pour les prochains joueurs de ce circuit», a ajouté Antoine Tardif.

Durant le processus judiciaire, la LCH s’est quant à elle défendue en affirmant que ses joueurs sont des étudiants-athlètes amateurs plutôt que des employés.

«Ce règlement ne signifie aucunement que nous sommes en accord avec les demandeurs. Nous voulions mettre fin aux actions collectives afin de pouvoir nous concentrer sur notre objectif : être la meilleure ligue de développement du hockey», a réagi la LCH dans une lettre ouverte.

Cette entente représenterait un montant de 250 000 dollars pour chaque formation junior au pays, au moment où la pandémie de coronavirus affecte déjà leur équilibre financier. Le reste du montant de 30 millions de dollars sera assumé par les assurances de la LCH.

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