Deux employés œuvrant en déficience intellectuelle infectés par le virus

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Par Lise Tremblay
Deux employés œuvrant en déficience intellectuelle infectés par le virus
L’Institut universitaire en déficience intellectuelle et en trouble du spectre de l’autisme est situé sur la rue Saint-Georges à Drummondville. (Photo : Ghyslain Bergeron)

COVID-19. Au moins deux employés œuvrant au sein de l’Institut universitaire en déficience intellectuelle et en trouble du spectre de l’autisme basé à Drummondville ont contracté le coronavirus.

Cet institut, qui regroupe une soixantaine d’employés dans un bâtiment de deux étages situé sur la rue Saint-Georges, offre des soins de réadaptation spécifiques à la clientèle atteinte d’une déficience intellectuelle de 0 à 99 ans. Il relève du Centre intégré de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS-MCQ).

Selon nos sources, au moins deux employés ont contracté la COVID-19 et la nouvelle a été communiquée au personnel par courriel mardi matin.

«Un collègue a obtenu le résultat de son test au cours de la fin de semaine et je déplore le fait que nous ayons très peu d’informations, a raconté un employé inquiet, sous le couvert de l’anonymat. À la télévision, on nous dit que c’est une question de vie ou de mort, mais on ne nous donne pas d’information sur le terrain. L’employeur (CIUSSS-MCQ) a juste ajouté des lingettes désinfectantes près du photocopieur et a demandé aux employés de travailler seuls dans les bureaux au lieu d’occuper les espaces de travail à deux. Très peu de gens font du télétravail jusqu’à présent».

L’un des employés qui a reçu un test positif a perdu les sens de l’odorat et du goût et ressent une immense fatigue.

«J’ai été vraiment en contact avec cette personne et d’autres aussi. Que devons-nous faire? Est-ce que je dois être en quarantaine? Par conscience sociale, je vais rester chez moi, mais j’aurais aimé avoir des informations à ce sujet, d’autant plus qu’un deuxième employé a contracté le virus aussi. Il me semble qu’on est en droit de savoir ce qu’il se passe. On fait partie du réseau de la santé, pourquoi n’a-t-on pas été informés sur-le-champ?», insiste notre source.

Selon cette dernière, la personne infectée par le virus ne sait pas où ni comment elle a été infectée. Elle ne sait pas non plus si elle a pu transmettre le coronavirus à un patient atteint d’une déficience intellectuelle.

«Elle était contagieuse autour du 13 mars, mais nous travaillons par téléphone depuis deux semaines déjà», a-t-elle affirmé, en espérant qu’aucune contagion ne s’est produite avec la clientèle.

Invité à réagir à la situation, le CIUSSS-MCQ, ne semblant pas être très au fait de la situation, a indiqué que le courriel reçu par les employés a été envoyé parce que des travailleurs auraient été en contact avec des personnes atteintes et non pas parce qu’ils ont contracté le virus.

«On a trois catégories de contacts : ceux à risque élevé et à risque modéré, c’est-à-dire qu’ils ont eu une exposition assez significative. Ceux-là sont appelés plus régulièrement. Et il y a les contacts à risque faible qui, souvent, correspondent à des gens qui ont eu un contact de moins de 15 minutes, mais à l’intérieur de deux mètres. Quand c’est un contact à risque faible et étant donné que le nombre de personnes atteintes augmente dans la région présentement, on va leur envoyer un courriel pour leur expliquer quelles sont les mesures à prendre», explique d’abord Linda Milette, médecin-conseil à la direction de santé publique et responsabilité populationnelle au CIUSSS MCQ.

«C’est sûr que quand on a une éclosion dans un milieu, il y a un suivi de très près qui se fait. On identifie alors les contacts du cas (…) Je vous assure que si ce milieu est identifié comme un endroit où il y a un usager ou un travailleur positif pour la COVID, il sera bien enquêté. Tous les cas et contacts à risques élevé et modéré sont appelés par la santé publique et toutes les mesures d’isolement et de protection ainsi que le retrait des travailleurs seront réalisés comme prévu. On ne perdra pas la situation de vue», laisse-t-elle entendre.

(Avec la collaboration de Cynthia Giguère-Martel)

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