FINANCES. Candidat dans la course à la mairie, dont l’élection a été reportée, Alain Carrier demande au conseil municipal de Drummondville de cesser les dépenses non obligatoires et de «garder notre argent» pour absorber éventuellement le coût indéterminé que fait peser sur les finances publiques la crise actuelle du coronavirus.
L’homme d’affaires, qui s’est penché sur les dépenses prévues en 2020, s’est dit d’avis, lors d’une communication avec L’Express, que les dirigeants municipaux doivent se montrer prévenants dans le contexte actuel qui met à mal l’économie de notre région, comme partout ailleurs au pays et dans le monde.
Rappelant que le plan d’immobilisation 2020 est à hauteur de 56 millions $, dont un coût estimé de 33 millions $ pour la Ville, si bien sûr Québec veut toujours injecter sa part de 23 millions $ prévus avant la crise, Alain Carrier fait valoir que des travaux pour des projets non obligatoires doivent être remis à plus tard. Il y a en a pour 11 millions $, d’après lui.
«Compte tenu de la présente crise et du fait que la Ville sera en déficit de revenus de la taxe de bienvenue, des investissements au ralenti, et des nouvelles constructions et rénovations qui ne seront pas au rendez-vous, je demande au conseil et surtout au maire par intérim de cesser les dépenses non obligatoires et garder notre argent pour aider nos citoyens, nos commerçants et nos industriels. Ce que nous pourrons faire lors de la préparation des budgets de 2021», considère-t-il tout en évaluant que chaque million dépensé coûte un sous du 100 $ d’évaluation».
Selon lui, certaines dépenses sont nécessaires, tels que les travaux pour les aqueducs, les égouts et les rues (15 M$), les travaux d’asphaltage et le coût lié au plan de la nouvelle usine de filtration d’eau. Il ajoute que la construction Centre sportif Girardin, de 11,7 millions $, est probablement trop avancé pour la retarder.
Mais…
Mais M. Carrier détaille une série de dépenses qui, à son avis, ne sont pas obligatoires.
– 800 000 $ pour la nouvelle piste cyclable
– 1,2 M $ pour la phase 1 du parc de la Seigneurie (patinoire et sentier réfrigérés)
– 3,3 M $ pour remplacer les lumières de lampadaires de rues au DEL
– 322Â 500 $ pour les plans et devis du nouveau complexe de terrain de balle
– 1 M $ pour le parc Kounak
-2,5 M $ pour les plans et devis de la modernisation du Centre Marcel-Dionne
– 100 000 $ pour payer des frais liés à la nouvelle salle de spectacle
– 460Â 000 $ pour paiement direct dans les autobus de la ville.
«Tout ça totalise 11 millions de dollars, pour des dépenses qui en gros sont non obligatoires en ce printemps 2020 et même pour cette année, dit-il. Si la Ville n’avait pas cette année augmenté encore une fois ses dépenses, pour près de 9 M $, nous aurions baissé les taxes de neuf sous du 100 $ dollars d’évaluation au lieu d’augmenter de près de quatre sous», argue-t-il.
«Combien va nous coûter cette crise? Je l’ignore mais soyons prévenants», de conclure Alain Carrier.