Espaces identitaires : la dernière exposition d’eXcentrer à la Galerie d’art Desjardins

Espaces identitaires : la dernière exposition d’eXcentrer à la Galerie d’art Desjardins
Espaces identitaires. (Photo : Gracieuseté)

ARTS VISUELS. La Galerie d’art Desjardins (GAD) présentera Espaces identitaires, du 20 mars au 10 mai prochain. L’exposition qui porte sur la dualité entre l’ouverture sur le monde et les lignes de fractures qui s’y insèrent regroupe les œuvres de Randa Maddah, Emilie Serri, Guillermo Trejo et Kim Waldron.

Il s’agit de la dernière exposition d’eXcentrer, une série de quatre expositions de groupe qui ont composé la programmation de la GAD de septembre 2019 à mai 2020.

L’exposition Espaces identitaires se pose de nombreuses questions : Citoyens du monde, qui sommes-nous, exactement? Les mirages de la mondialisation sont-ils en train de niveler, voire d’effacer nos appartenances culturelles, sociales et politiques au profit d’une économie planétaire qui n’a que faire des frontières et des États? À quoi tiennent nos territoires? Quelles en sont les sources souterraines?

Les artistes ont puisé dans ces registres. Ils proposent des œuvres qui abordent, sur un mode intimiste, ces filiations.

La vidéo de Randa Maddah entraîne sur les hauts plateaux du Golan, sa terre d’origine qui jouxte les frontières d’Israël, de la Syrie, de la Jordanie et du Liban. Dans un lent rituel de gestes issus du quotidien — elle balaie et nettoie les lieux, meuble l’espace, l’ornemente — l’artiste se réapproprie une maison en ruine, détruite lors des bombardements israéliens ayant eu lieu en 1967. En occupant cette maison abandonnée, l’artiste met en scène des mécanismes de résistance et de réappropriation.

Née à Montréal d’une mère belge et d’un père syrien, Émilie Serri examine sa filiation avec la Syrie, un pays qu’elle a très peu connu. L’installation vidéo se compose d’un écran lumineux, un green screen suspendu. D’un côté de l’écran, on entend la voix de son père racontant des fragments de sa Syrie natale, entrecoupée d’une voix de synthèse référant à des guides touristiques. De l’autre côté, on peut lire des phrases glanées sur le web, extraites du quotidien de Syriens y vivant.

Guillermo Trejo, artiste mexicain vivant à Ottawa, propose une œuvre où il trace la ligne officielle de sa double identité : il réunit, en une seule image, les photographies extraites de ses deux passeports dont il reproduit également les rectos, accompagnés de leurs numéros de matricule. Pour la série Protesta, l’artiste extrait des phrases des médias publics et sociaux qu’il réinjecte dans l’espace de la galerie. Il reprend ainsi les techniques de recouvrement des graffitis utilisés par le gouvernement mexicain pour masquer l’affichage intempestif d’une dissidence flagrante.

La série Made in Québec de Kim Waldron, réalisée en Chine, présente l’artiste se mettant en scène dans des situations de travail variées. Elle offre son temps en reconnaissance de l’importante contribution chinoise à l’accessibilité des biens de consommation, dont profite largement l’Occident. Vêtue d’un sarrau gris, on peut voir l’artiste cuisiner dans un restaurant, livrer des bouteilles d’eau, confectionner des vêtements et nettoyer les sols.

Le vernissage de l’exposition est prévu pour le 20 mars, dès 19 h, à la GAD. Ce sera l’occasion de rencontrer les artistes et les commissaires d’eXcentrer. (EA)

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