Traque et abattage de quatre sangliers à Durham-Sud

Photo de Jean-Pierre Boisvert
Par Jean-Pierre Boisvert
Traque et abattage de quatre sangliers à Durham-Sud
Yannick Bilodeau (Photo : Gracieuseté MFFP)

TRAQUE. À Durham-Sud, une équipe de biologistes et techniciens du Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) ont commencé en septembre à traquer quatre sangliers qu’ils ont réussi à abattre le 18 février dernier.

Le sanglier est une bête intelligente qui cause beaucoup de dommages aux cultures et aux écosystèmes. C’est pourquoi ils sont aussitôt pourchassés lorsqu’un signalement parvient aux autorités.

Yannick Bilodeau, biologiste au MFFP, a raconté au journal comment cette traque unique en son genre a été menée en collaboration avec son collègue Charles-Étienne Gagnon, technicien de la faune. Avec succès.

«Ce sont des sangliers qui, pour une raison ou une autre, se sont échappés de fermes d’élevage. Dans ce cas-ci, le premier signalement est entré le 28 septembre. Après trois semaines de pistage, nous avons dû suspendre nos activités en raison de la période de la chasse et de l’arrivée de l’hiver. Les quatre bêtes recherchées étaient quatre femelles gestantes (enceintes) et chacune peut donner naissance jusqu’à six petits. Nous avons repris notre travail le 11 février et, une semaine plus tard, elles étaient tombées dans notre piège et nous les avons abattues. Il n’est pas question de les récupérer vivantes car elles peuvent avoir, durant leur période de liberté, contracté des maladies. Elles sont alors éviscérées et la viande est remise à des organismes communautaires».

Le piège dont il est question ici est en fait une grosse cage. M. Bilodeau poursuit : «Une fois que l’on a suivi les pistes en forêt, ce qui n’est pas facile car le sanglier peut parcourir de 7 à 8 km en ligne droite, on doit s’assurer d’installer la cage au bon endroit et il faut le faire tranquillement, de façon à ne pas effaroucher les bêtes qui ne sont pas loin. Il y a de la nourriture pour les attirer en dedans. Au moyen d’une caméra, nous pouvons voir ce qui se passe et, à l’aide d’un cellulaire, on peut déclencher à distance la fermeture de la porte de la cage. Il fallait s’assurer que les quatre bêtes se trouvent à l’intérieur de la cage en même temps. Il a fallu être patient car l’une d’entre elles était récalcitrante à y entrer. Mais nous avons finalement réussi».

Selon le ministère, une vingtaine de signalements lui sont acheminées chaque année. C’est dans les années 80 et 90 que des sangliers ont été introduits dans différentes provinces du Canada pour diversifier les élevages. Comme il a été souligné dans l’excellent reportage de «La semaine verte», à Radio-Canada, le sanglier a tout pour s’adapter à notre hiver, de la fourrure et de la graisse. Il peut se nourrir de tout, même de carcasses. Il est intelligent, s’il se rend compte que le piège est un subterfuge, il sera plus difficile à attraper. Il cause d’importants dommages à l’agriculture. Chaque année, aux États-Unis, les dommages sont évalués à un milliard et demi de dollars. La bête a aussi cette particularité se pouvoir se reproduire à vitesse grand V. La femelle peut avoir de deux à trois portées par année.

Bref, le sanglier est un véritable envahisseur.

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