La Caravane #moiaussi: des conseils pour les victimes de violences sexuelles

La Caravane #moiaussi: des conseils pour les victimes de violences sexuelles
Sophie Bergeron, directrice du CAVAC Centre-du-Québec. (Photo : Photo d'archives, Ghyslain Bergeron)

JUSTICE. La Caravane #moiaussi part en tournée dans les régions du Québec et elle s’arrêtera à Drummondville les 5 et 6 février prochain. Les victimes de violences sexuelles pourront accéder gratuitement à des conseils d’avocats concernant le système de justice.

Transmettre de l’information aux personnes victimes de violences sexuelles. C’est la mission que s’est donnée Juripop, un organisme à but non lucratif qui travaille à améliorer l’accès à la justice au Québec.

«On invite ces personnes à venir rencontrer des avocats et des intervenants pour parler de leur situation et comprendre quelles solutions le droit peut leur offrir afin d’obtenir justice», explique Sophie Gagnon, directrice générale de Juripop.

«Sur place, il y aura des avocats en droit criminel, civil, du travail et de la famille, énumère-t-elle. Une situation de violences sexuelles ne se résume pas qu’au droit criminel.»

La Caravane #moiaussi prendra place dans les locaux drummondvillois du Centre d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC), qui est partenaire de cette initiative.

«Souvent, quand on rencontre les victimes de violences sexuelles, elles ont de nombreuses questions à propos du processus judiciaire. Ce sont des choses qui les préoccupent beaucoup», laisse tomber Sophie Bergeron, directrice du CAVAC Centre-du-Québec.

Lorsqu’elles se présenteront en soirée les 5 et 6 février, les victimes rencontreront d’abord une intervenante. «L’intervenante identifiera les besoins de la victime et la référera au juriste approprié», rapporte Mme Bergeron.

Le système judiciaire méconnu

Le système judiciaire est encore très méconnu et des mythes persistent. «On s’aperçoit, dans notre quotidien, qu’il y a encore beaucoup de mythes et de désinformation qui circulent concernant le système judiciaire. Certains pensent que pour déposer une plainte à la police, il faut s’engager un avocat pour se défendre. Le système n’est pas construit de cette façon. Quand quelqu’un porte plainte pour agression sexuelle, c’est un procureur qui porte le dossier devant la justice», fait savoir la directrice générale du CAVAC de Drummondville.

Et même lorsqu’elles brisent le silence, les victimes restent avec de nombreux questionnements. «Le système judiciaire s’est adapté d’une façon positive dans les dernières années, mais ce n’est pas parfait, car les victimes ne savent toujours pas où aller chercher de l’information. La Caravane #moiaussi permettra aux victimes de bien s’informer et d’avoir accès, de façon gratuite et confidentielle, à des conseils», souligne-t-elle.

D’ailleurs, la Caravane #moiaussi a vu le jour pour cette raison. Au lendemain de la parution des articles sur Gilbert Rozon, une de ses victimes s’est tournée vers Juripop.

«Après avoir brisé le silence, elle s’est rendu compte qu’elle n’avait pas beaucoup d’informations sur les étapes judiciaires. J’ai constaté qu’elle avait énormément de questions sur le processus dans lequel elle venait de s’embarquer», raconte Sophie Gagnon.

Dans les jours qui ont suivi, Juripop a travaillé avec le CAVAC de Montréal pour offrir des consultations gratuites aux femmes qui ont brisé le silence dans le cadre du mouvement #moiaussi. «Évidemment, les besoins ne sont pas restreints à Montréal et nous sommes très enthousiastes à l’idée de prendre la route vers différentes villes, dont Drummondville», conclut Sophie Gagnon.

Plus d’informations concernant le passage de la Caravane #moiaussi se trouvent sur le site www.juripop.org/la-caravane-moiaussi/.

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