«J’étais rendu là» – Gilles Pinard

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Par Ghyslain Bergeron
«J’étais rendu là» – Gilles Pinard
Gilles Pinard accrochera son casque de directeur du Service incendie de Saint-Germain-de-Grantham le 31 octobre. (Photo : Ghyslain Bergeron)

SERVICE. Le directeur du Service incendie de Saint-Germain-de-Grantham, Gilles Pinard, quittera ses fonctions le 31 octobre prochain. Après 46 ans de loyaux services, le temps est venu de passer le flambeau et de profiter d’une retraite bien méritée, à l’âge de 68 ans.

La longue histoire de Gilles Pinard a débuté en 1973. L’homme a toujours eu une passion pour le métier de pompier, mais c’est un peu par hasard qu’il a mis le pied dans le domaine.

«J’habitais dans un logement au deuxième étage d’un immeuble et le propriétaire, qui était pompier, occupait le rez-de-chaussée. Il a été obligé de se rendre à l’hôpital avec sa femme en urgence. Il m’a alors demandé de surveiller le téléphone au cas où un appel entre. Ce qui devait arriver arriva, un appel pour un incendie est entré. Comme il ne pouvait pas se libérer, il m’a demandé d’y aller à sa place. À l’époque, c’était M. Blanchette qui était le directeur et comme il avait besoin de main d’œuvre, il m’a lancé dans le feu de l’action! C’est comme ça que j’ai commencé, il y a 46 ans», a expliqué M. Pinard, tout juste après une période de prévention avec des tout-petits à la caserne du village.

Après avoir pris de l’expérience au sein du service, Gilles Pinard a été nommé assistant-chef en 1983. Il a par la suite pris la relève comme directeur en 2002.

C’est à la suite d’une longue réflexion que la décision a été prise. «Ça fait environ un an que j’y pense. Je ne voulais pas arriver du jour au lendemain et annoncer ça. Je me suis déjà conditionné. Quand ça sonne (pour un appel incendie), je me dis que dans trois semaines je n’entendrai plus ça. C’est un processus qui va me permettre de quitter en paix. On ne peut aller à contresens de la vie. Quand j’ai appris au printemps que mon collègue Yvon était atteint d’un autre cancer, ça m’a fait avancer plus vite. La caserne est en ordre et le service va bien. J’ai une belle équipe en place. Mon seul regret, c’est de ne pas pouvoir quitter une caserne neuve. Ce sera fait, mais dans seulement quelques années», a-t-il tenu à ajouter.

Malgré la lourdeur et les drames qui peuvent survenir, le futur retraité garde de bons souvenirs reliés à son métier. «C’est certain que ce n’est jamais drôle quand on doit intervenir, mais je me souviens d’un homme que nous avions extirpé d’un camion il y a plusieurs années. Le médecin était prêt à lui couper la jambe sur place, mais nous avons réussi à le sauver. Quelques années plus tard, lors d’une collecte de sang, l’homme a fait une allocution et comme il m’avait reconnu, il m’a remercié. C’est touchant de voir que les gens se relèvent de ces épreuves», a ajouté M. Pinard qui a été le premier pompier de la municipalité formé par la Protection civile, en 1975.

Encore en poste pour trois semaines, il compte bien rester à Saint-Germain quand il aura accroché son casque. «Ma femme est brigadière depuis 26 ans et elle va continuer. Je vais m’impliquer dans la communauté, mais je vais laisser aller les choses. S’ils ont besoin, je ne serai jamais bien loin pour les conseiller», a lancé le père de trois enfants.

L’homme qui adore les chevaux désire profiter de la vie et prendre du temps pour ses proches.

«Le 31 octobre, je vais distribuer des bonbons aux enfants qui vont se présenter à la caserne dans le cadre de la fête de l’Halloween et ensuite, je vais fermer les livres», a-t-il mentionné, en conclusion.

Gilles Pinard, directeur du service incendie de Saint-Germain.
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