Négociation des cols blancs municipaux : un médiateur est demandé (MISE À JOUR)

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Par Jean-Pierre Boisvert
Négociation des cols blancs municipaux : un médiateur est demandé (MISE À JOUR)
Jean-Pierre Bourgault, Marc-André Loiselle et Paul Lavergne en conférence de presse au local de la CSN à Drummondville. (Photo : Jean-Pierre Boisvert)

NÉGOCIATIONS. Exaspéré par la lenteur des négociations et disant ne pas comprendre l’attitude de la partie patronale, le Syndicat des employés cols blancs de Drummondville a demandé au ministère du Travail d’intervenir et de nommer un médiateur au dossier.

En conférence de presse ce matin, trois représentants syndicaux, Marc-André Loiselle, président du syndicat, Paul Lavergne, président du Conseil central du Cœur du Québec – CSN, et Jean-Pierre Bourgault, vice-président et trésorier de la Fédération des employés de services publics – CSN, ont affirmé que le «flou» entourant l’attitude des négociateurs de la Ville est tel qu’ils croient que «l’entêtement du maire» est une raison qui explique la situation incompréhensible dans lequel se trouve ce dossier.

La convention collective des quelque 120 cols blancs municipaux est échue depuis décembre dernier. La négociation s’est amorcée en novembre 2018 et après une vingtaine de rencontres, il n’y a toujours pas d’entente.

«Nous souhaitons que qu’une tierce personne constate tous les efforts déployés par le comité syndical de négociation afin de trouver des solutions, mais sans jamais obtenir l’accord de l’employeur. Ce n’est même pas une question salariale. Nous discutons des horaires et nous avons fait des contre-propositions qui tenaient compte des aspects incontournables identifiés par l’employeur. Elles ont été rejetées du revers de la main, c’est illogique», a déclaré Marc-André Loiselle.

«Une trentaine de nos membres ne reçoivent leur horaire que cinq jours d’avance, ce n’est pas ce qu’on peut appeler un beau modèle de conciliation travail-famille. On pourrait, sans que ça coûte un sou, arranger ça mieux que ça. Pour donner une idée du problème avec les horaires, disons que les heures d’ouverture sont de 7 à 21 heures, l’employé ne peut savoir dans quel quart de travail il aura à se présenter, sauf cinq jours avant d’entrer. Nos membres sont aussi des citoyens de Drummondville. Nos propositions permettent pourtant à l’employeur d’avoir le personnel nécessaire et toute la latitude opérationnelle requise pour couvrir l’amplitude d’ouverture des divers services tels que le futur guichet unique, la bibliothèque et le développement durable. L’employeur veut une flexibilité à outrance», a de son côté souligné Paul Lavergne.

«Lorsque les représentants patronaux ont quitté la table de négociation le 24 septembre à 14 heures en nous disant qu’ils n’avaient pas le mandat d’aller plus loin. Ils peuvent nous dire verbalement qu’il y a un horaire mais qu’ils ne peuvent pas l’inscrire dans la convention collective. On dirait qu’ils sont d’accord mais qu’ils ne veulent pas l’écrire. C’est bizarre, c’est illogique, c’est flou. C’est pour ça qu’on demande un médiateur», a ajouté M. Lavergne.

Jean-Pierre Bourgault, pour sa part, a tenu à préciser que la communication n’est pas rompue entre les deux parties.

Réaction de la Ville

La Ville a réagi en déplorant également la lenteur des négociations et en accueillant favorablement la demande d’intervention d’un médiateur.

«La Ville de Drummondville s’étonne de l’attitude de la partie syndicale qui ne semble pas réaliser que si la Ville avait un entêtement, ce serait celui d’offrir des services de qualité à la population. Qui plus est, à la lumière de la sortie médiatique de mercredi, la partie syndicale ne semble visiblement pas bien au fait des horaires de travail de certains de ses membres», nous a-t-on indiqué par courriel.

«Toutefois, la Ville se félicite de la bonne collaboration qui a permis jusqu’ici de régler la majorité des enjeux litigieux. Elle s’étonne cependant qu’encore une fois, la partie syndicale ait décidé de négocier sur la place publique plutôt que d’agir de bonne foi, comme le fait la Ville depuis le début de cette négociation. D’ailleurs, la Ville entendait proposer à la partie syndicale de faire appel à un médiateur lors de la prochaine rencontre de négociation, qu’elle espère fructueuse».

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