L’histoire du Québec dans l’objectif d’Antoine Desilets

L’histoire du Québec dans l’objectif d’Antoine Desilets
Les photographies d’Antoine Desilets transportent à une toute autre époque. (Photo : Erika Aubin)

PHOTOGRAPHIE. Près de 300 photographies de la précieuse collection d’Antoine Desilets ont été choisies pour faire partie d’une exposition qui est présentement au Musée national de la photographie (MNP) de Drummondville et ce, jusqu’au 29 septembre prochain.  

Témoin, sur trois décennies, de l’évolution du Québec au plan social, culturel et politique, Antoine Desilets est incontestablement le père de la photographie de presse dans la Belle province.

Son exposition, mise sur pied grâce à son fils Luc Desilets, regroupe près de 300 photos, dont une centaine d’inédites. Lorsqu’il s’est rendu au MNP pour le vernissage, Antoine Desilets a avoué «qu’il s’agissait de la plus belle et la plus grande exposition de ses photographies».

C’est la première fois que certains de ses clichés sont présentés en couleur. D’ailleurs, une des salles de l’exposition est teintée par 50 nuances de bleu, car Antoine Desilets et sa femme étaient de fervents défenseurs de la souveraineté au Québec.

«Son exposition nous amène dans une tout autre période politique du Québec. Ses photos rappellent des anecdotes de notre histoire. Prenons par exemple la séquence de trois photos de René Lévesque qui s’allume une cigarette, tousse puis continue à parler», souligne Jonathan-Hugues Potvin, directeur général du MNP.

Ses photos racontent une époque où de nombreux changements politiques sont survenus, marquant le cours de l’histoire du Québec à tout jamais.

L’influence Antoine Desilets

Antoine Desilets est reconnu dans le milieu journalistique comme une figure de proue, autant sur le plan national qu’international. Il a travaillé essentiellement pour La Presse et il est l’un des premiers photographes canadiens à s’être démarqué outre-mer.

Sa photo Je vais l’attraper avant toi a longtemps illustrée les petites boîtes Unicef, qui servent à récolter des dons. «C’est une photo qui l’a rendu populaire mondialement», souligne le directeur général du musée.

Il est un des rares photographes en Amérique à avoir transformé ses images en fresque humoristique, à avoir fait de ses photos de véritables tableaux poétiques et à avoir expérimenté et développé différentes techniques photographiques en laboratoire et ceci, 30 ans avant l’arrivée du logiciel Photoshop.

Il est également l’auteur d’une douzaine de livres sur la photographie qui ont permis d’initier jeunes et moins jeunes à cet art. Puis, un prix a été créé en son honneur : le prix Antoine-Desilet. Il est remis annuellement par la Fédération professionnelle des journalistes du Québec aux meilleures photographies de presse de l’année.

Pour le MNP, l’exposition d’Antoine Desilets est l’aboutissement d’un projet de longue haleine.

«On travaillait sur cela depuis 2016 donc pour nous, c’est un bel accomplissement. Le MNP prend un virage important : on veut amener de plus en plus l’aspect historique et présenter le cheminement des photographes du Québec. Il allait de soi d’exposer les œuvres de M. Desilets», conclut Jonathan-Hugues Potvin.

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