Alcool : davantage de barrages routiers réclamés dans la région

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Par Frederic Marcoux
Alcool : davantage de barrages routiers réclamés dans la région
Barrage routier. (Photo : Archives Ghyslain Bergeron)

Le directeur général d’Éduc’alcool, Hubert Sacy, réclame davantage de barrages routiers pour contrer la conduite avec les facultés affaiblies au Centre-du-Québec.

En entrevue téléphonique, M. Sacy s’est montré particulièrement irrité par une donnée d’un récent sondage CROP pour Éduc’alcool qui indique que 74 % des Centricois n’ont pas vu de barrages policiers en matière d’alcool dans la dernière année, ce qui est identique à la moyenne québécoise.

«La chose qui va déterminer si un conducteur en état d’ébriété conduit son véhicule ou non, c’est uniquement la peur de se faire prendre, soutient Hubert Sacy. Si les gens pensent qu’ils ont peu de chances de se faire arrêter, ils vont continuer. La perception des gens est déterminante. Il y a un proverbe français qui dit que :la crainte est le commencement de la sagesse.»

Il cite en exemple l’Italie qui a «triplé les barrages routiers», ce qui a entraîné une «baisse de 40 % de cas de conduite avec les facultés affaiblies». Hubert Sacy insiste également sur le fait que la région centricoise est l’une des pires en matière de conduite affaiblie par l’alcool. Au total, 10 % des gens interrogés dans la région ont admis avoir conduit avec les facultés affaiblies, lors de la dernière année, ce qui est plus élevé que la moyenne provinciale qui s’élève à 8 %.

Hubert Sacy.

Le directeur général convient que le transport en commun, un élément moins présent en région, pourrait être un facteur qui expliquerait en partie les mauvais résultats du Centre-du-Québec. Cependant, il rappelle que 11  % des Montréalais ont admis avoir conduit avec les facultés affaiblies lors des 12 derniers mois, malgré plusieurs moyens de transport disponibles.

«La sensibilisation est utile, mais elle ne suffit pas à elle seule. Il y a des gens qui ne veulent pas changer», déplore Hubert Sacy. Dans un communiqué de presse publié au préalable, il n’a pas hésité à dire que «les Centricois font partie des conducteurs les plus téméraires au Québec».

Changements souhaités

En plus de viser une baisse du nombre de cas de conduite avec les facultés affaiblies à long terme, il veut voir les mentalités évoluer au Québec dans les prochaines années.

«À long terme, je ne dis pas au monde de boire moins, précise Hubert Sacy. Je leur dis de boire différemment. La moitié des Québécois pense qu’une personne qui prend un ou deux verres cinq fois par semaine est un alcoolique. Cela n’a aucun bon sens. Au Québec, on a 2,7 % d’alcooliques. On est tolérant avec la consommation excessive occasionnelle, mais on a de la misère avec une consommation régulière qui est modérée. C’est quelque chose qu’on veut changer à long terme.»

Le sondage collige les données de 6 732 Québécois questionnés. Un minimum de 350 individus a été sondé dans chacune des régions de la Belle province. Éduc’alcool mentionne qu’un changement de méthodologie explique la hausse des résultats de consommation dans la province. En effet, alors que les enquêtes de 2015 et de 2017 étaient réalisées au téléphone, en 2019, les deux tiers (4 592) l’ont été sur le web et un tiers (2 140) par téléphone.

Les statistiques de la région lors des 12 derniers mois

  • 3,8% de tous les Centricois mélangent alcool et cannabis
  • 16% des Centricois consomment du cannabis (c. 18% au Québec).
  • 69% considèrent la limite d’alcool juste assez sévère (c. 62% au Québec).
  • 15 % croient qu’il est criminel de conduire après avoir consommé un seul verre d’alcool (c. 17% au Québec).
  • 49% des résidents du Centre-du-Québec pensent qu’il est probable de se faire intercepter dans un barrage policier pour alcool au volant (c. 48% au Québec).
  • 58% disent avoir pris le volant après avoir consommé de l’alcool à l’intérieur des limites permises au cours de la dernière année (c. 51% au Québec).
  • 10% ont conduit tout en ayant consommé de l’alcool au-delà de la limite permise par la loi durant les 12 derniers mois (c. 8% au Québec).
  • 74% n’ont pas vu de barrages policiers en matière d’alcool dans la dernière année, ce qui est identique à la moyenne québécoise.
  • 22% d’entre eux ont passé par un barrage policier en rapport avec l’alcool au volant au cours de la dernière année (c. 21% au Québec).
  • 86% des gens sondés ont affirmé avoir bu de l’alcool au cours des 12 derniers mois (c. 85% au Québec).
  • 57% des Centricois affirment consommer des boissons alcooliques 1 fois par semaine ou plus (c. 56% au Québec).
  • 37% des Centricois en consomment une fois par semaine ou plus (c.34% au Québec).
  • 34% disent avoir dépassé une fois par mois ou plus souvent les limites de consommation recommandées au cours de la dernière année, ce qui est identique à la moyenne québécoise.
  • 57% avouent avoir consommé de l’alcool de façon excessive au moins une fois au cours de la dernière année (c. 55% au Québec).

Source : communiqué de presse d’Éduc’alcool

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