JUDO. La zone destinée au jeu de chamaille du Collège Saint-Bernard a fait couler beaucoup d’encre dernièrement. Se réjouissant de cette initiative qui pourrait faire des petits ailleurs en province, Judo Québec a délégué l’olympien Antoine Valois-Fortier pour prononcer une conférence devant les élèves de l’établissement scolaire drummondvillois.
Depuis l’hiver dernier, des sections de la cour d’école du Collège Saint-Bernard permettent aux élèves du primaire de se chamailler pour le plaisir dans un cadre supervisé. Une innovation qui a été saluée par Antoine Valois-Fortier lors de son passage à Drummondville mercredi.
«Je pense que c’est une bonne chose, quand c’est fait dans le respect. Le judo est un sport de combat, mais quand c’est terminé, on se salue et on se sert la main. Ce jeu peut aussi aider les jeunes à dépenser de l’énergie qui aurait été investie d’une moins bonne manière autrement. On m’a dit que c’est bien supervisé et que c’est fait de la bonne façon», a raconté le judoka de 29 ans.
Devant les jeunes élèves réunis à l’ancienne chapelle de l’école, Antoine Valois-Fortier a généreusement parlé de son sport, de son parcours ainsi que des expériences et des leçons apprises durant sa carrière. Ralenti par quelques blessures, l’athlète natif de Québec a dû faire preuve de résilience et de persévérance au fil des ans.
«Un jour, mon entraîneur Nicolas Gill m’a donné un conseil pour me garder focussé et motivé. Il m’a dit qu’il faut voir nos objectifs comme un marathon et non pas comme un sprint. Ce qu’il voulait dire par là, c’est qu’il faut faire des petits pas chaque jour pour continuer d’avancer vers notre objectif. Ces petits pas vont s’accumuler et nous permettre d’atteindre notre but. Quand on essaye de tout faire rapidement en espérant un résultat immédiat, souvent, ça ne fonctionne pas.»
S’appuyant sur des images de ses performances aux Olympiques, le judoka a également abordé le sujet de l’éthique de travail. «Mon père disait toujours que seul le travail mène aux résultats. Il avait raison. Si vous travaillez fort, vous avez de bien meilleures chances d’atteindre vos objectifs. Peu importe ce qu’on fait, il faut toujours y mettre tout notre cœur.»
Le sympathique conférencier a également invité les jeunes à prendre davantage conscience de leur potentiel et à aller jusqu’au bout de leurs rêves. «Je vous souhaite de vous trouver une passion. Ça va vous apporter beaucoup plus que de seulement être bon dans cette activité-là : vous allez grandir à travers ça. Pour ma part, je ne serais pas la même personne sans le judo. Ce sport m’a beaucoup appris. C’est une école de vie qui m’a permis de rencontrer des gens, de développer des qualités, de voyager à travers le monde et de découvrir des cultures. Ça a formé la personne que je suis.»
«Vous avez sûrement des idoles que vous regardez à la télévision, des gens qui ont beaucoup de succès. Mais n’oubliez pas que ces gens-là étaient à votre place il n’y a pas si longtemps. Ils ont tout simplement travaillé fort et ils y ont cru un peu plus que les autres. Vous avez tous le potentiel de vous rendre aux plus hauts sommets. Je vous trouve formidables, charmants, intelligents et athlétiques. Il suffit de croire en vous et de travailler fort.»
Médaillé de bronze aux Olympiques de Londres en 2012, Antoine Valois-Fortier a terminé en septième position lors des Jeux de Rio, en 2016. Rétabli de ses blessures au dos, il aspire maintenant au titre de champion olympique lors des Jeux de Tokyo, en 2020. Celui qui se positionne 15e au classement international sera en action sur les tatamis de l’aréna Maurice-Richard, du 5 au 7 juillet, à l’occasion du Grand prix de judo de Montréal.
