Faire de la santé et du bien-être de ses employés sa priorité

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Par Marilyne Demers
Faire de la santé et du bien-être de ses employés sa priorité
Des entrepreneurs de Drummondville ont présenté des initiatives qu’ils ont mises de l’avant pour favoriser la santé et le bien-être de leurs employés. (Photo : Marilyne Demers)

AFFAIRES. Au Centre-du-Québec, les postes vacants sont nombreux. La pénurie de main-d’œuvre à laquelle est confrontée la région force les entreprises à se démarquer. Pour y arriver, des employeurs de Drummondville ont décidé d’innover en prenant en main la santé et le bien-être de leurs employés.

Conférenciers invités mercredi dans le cadre de la tournée «Devenez un leader engagé» organisée par le Groupe entreprises en santé (GES), les dirigeants de Canimex, Métalus et Groupe Soucy ne s’en cachent pas, ils s’arrachent les travailleurs. L’une des solutions qu’ils ont trouvées pour attirer de potentiels candidats, mais surtout les retenir, est de mettre en place des initiatives qui favorisent la santé et le bien-être de leurs employés.

Canimex est l’un des pionniers en la matière dans la région, mais aussi au Québec. Depuis 1989, les employés ont accès à une salle d’entraînement, qui depuis, a subi une cure de rajeunissement. L’entreprise a aussi mis à la disposition de ses 750 salariés un centre de plein air, comprenant un sentier balisé de 8 kilomètres.

Métalus possède aussi une salle d’entraînement depuis 2016. Activités sportives, participation à des événements et horaires flexibles font partie des avantages offerts aux 160 salariés.

Groupe Soucy, qui compte 1 800 employés dans ses différentes installations, abonde dans le même sens. Activités sportives, visite de spécialistes et camions de bouffe de rue offrant des repas santé sont proposés. D’ici quelques semaines, sans en dévoiler les détails, l’entreprise effectuera un changement majeur pour favoriser la conciliation travail-famille.

Répercussions
Pour les trois hommes d’affaires, il ne fait pas de doute. Investir dans la santé et le bien-être des employés est essentiel à la rentabilité de l’entreprise. «La santé de l’entreprise et la santé des employés, ça va ensemble», a lancé le président et chef de l’exploitation du groupe Soucy, Éric Côté, devant les quelque 70 personnes présentes.

Mario Messier, Daniel Dubois, Sylvain Audet et Éric Côté

Sont-ils capables de mesurer l’impact de ces initiatives? «C’est extrêmement difficile de monitorer ça. S’il y a des entreprises qui attendent de voir s’ils vont embarquer seulement s’ils savent ce qu’est leur payback, ils n’embarqueront pas. Ça prend le vouloir, ça prend des leaders engagés», estime le président de Métalus, Sylvain Audet.

Les trois hommes sont toutefois à même de constater les bénéfices, tant pour les employés que les employeurs, notamment en ce qui a trait à la productivité. «La vie devient plus compliquée si on ne traite pas la conciliation travail-famille, si on perd nos employés et qu’on n’est plus capable de produire. Quand on ne peut plus produire, ça, ça coûte cher! Finalement, on est obligé de faire les bonnes choses», indique pour sa part le vice-président principal de Canimex, Daniel Dubois.

Par où commencer?
Le Groupe entreprises en santé estime que le principal défi de la mise en place de mesures favorisant la santé et le bien-être des employés est la volonté des dirigeants en soi. «Il faut que la direction s’engage, que ce soit une priorité», indique Dr Mario Messier, directeur scientifique de GES.

Comment? «On s’engage, on met en place des actions structurées, on se base sur les besoins des employés qu’on a pris la peine de consulter et on évalue ce qu’on fait. Pas besoin de faire des grosses affaires. Un moment donné, ça va faire des petits, soutient-il. Tout le monde sera gagnant: l’employé, l’entreprise, la famille et la société. D’autant plus qu’on sait que 50% du budget opérationnel de l’état est consacré non pas à la santé, mais à la maladie.»

Un changement de mentalité qui s’imposera, notamment avec l’entrée sur le marché du travail des générations futures, croit-il. «Les employeurs n’auront pas le choix de s’adapter. Quand ils vont faire ça, ils vont avoir des employés qui vont se présenter, qui vont avoir le goût de travailler pour eux et qui vont se dépasser parce qu’ils vont croire en la mission», conclut Dr Messier.

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