Le chef Jean-Élie Mariotti reçoit le prix Raymond-Ferry 

Le chef Jean-Élie Mariotti reçoit le prix Raymond-Ferry 
Le Drummondvillois Jean-Élie Mariotti s’est récemment vu remettre le prestigieux prix Raymond-Ferry, dans le cadre du congrès annuel de la Société des chefs, cuisiniers et pâtissiers du Québec.  (Photo : gracieuseté)

Par Jean-Claude Bonneau

GASTRONOMIE. La Société des chefs, cuisiniers et pâtissiers du Québec (SCCPQ) a remis, le 19 mars dernier au Casino de Montréal, ses titres et ses prix annuels dans le cadre de son 66e congrès et, parmi les lauréats, on retrouve le Drummondvillois Jean-Élie Mariotti.

Lors de ce grand rassemblement, M. Mariotti s’est vu remettre le prestigieux prix Raymond-Ferry qui est attribué chaque année à un chef, en reconnaissance de la persistance et la durée de son implication bénévole professionnelle. Soulignons également que Jean-Élie Mariotti fait partie du Cercle des toques d’or de la SCCPA depuis 2005, cercle qui réunit une quarantaine de grands chefs québécois, comme Sœur Angèle, Thomas B. Green, Marcel Kretz et autres.

Une carrière bien remplie

Originaire de la Corse, Jean-Élie Mariotti a eu une carrière fort bien remplie et demeure toujours très actif, même s’il a atteint l’âge respectable de 73 ans.

Depuis 2005, Jean-Élie Mariotti fait partie du Cercle des toques d’or de la SCCPA, cercle qui réunit une quarantaine de grands chefs québécois, comme Sœur Angèle, Thomas B. Green, Marcel Kretz et autres. (Photo courtoisie)

Québécois et Drummondvillois d’adoption depuis 1969, chef Mariotti a un parcours très différent de ceux et celles qu’il côtoie à l’intérieur du Cercle des toques d’or ou de la SCCPA. Plutôt que de s’établir à Montréal ou à Québec pour pratiquer sa profession, celui qui a fait ses études au Collège de Cusset en banlieue de Vichy, en France, a préféré se retrouver en région.

«Les grands centres ne m’ont jamais attiré. Certains chefs ont rapidement été reconnus en empruntant les grands circuits. Moi, j’ai choisi les petits chemins. C’était voulu ainsi. Mon cheminement est très différent de certains collègues hautement reconnus par le public et mon parcours est plus discret. Toutefois, d’être reconnu par mes pairs, c’est doublement agréable», laisse entendre celui qui aime bien se tenir loin des réflecteurs.

Son parcours professionnel québécois, M. Mariotti l’a amorcé en novembre 1969. «À mon arrivée au Québec, j’ai travaillé quelques mois à Montréal, au Brunch Buffet. Mais ce fut de courte durée; comme je l’ai mentionné, les grandes villes ce n’est pas pour moi. Début 1970, j’aménage à Drummondville et je deviens chef et maître d’hôtel à l’Hôtel/Motel Albatros, alors la propriété de Léopold Lambert et Maurice Lesage. En 1971, je me retrouve au populaire restaurant Steak House 500 du regretté Rosaire Montour. Je suis demeuré là quelques années. Puis la Côte-Nord m’a séduit et j’y suis demeuré un peu plus de dix ans. J’ai d’abord agi comme chez exécutif du restaurant de l’aéroport de Sept-Îles avant de me retrouver à Havre-Saint-Pierre, au réputé resto Chez Julie, toujours à titre de chef exécutif. Je suis revenu à Drummondville en 1988, répondant à une offre de François Montour qui était, à l’époque, propriétaire du restaurant Garde-Manger. Un nouveau défi m’a fait repartir pour la Côte-Nord en 1996, plus précisément cette fois à Forestville. Pendant 11 ans, j’ai été chef exécutif au Danube bleu, avant de prendre ma retraite, ou du moins ce que je croyais une retraite, en 2006», laisse entendre en souriant ce sympathique personnage, beaucoup plus Québécois que Corse.

Tout au long de cette carrière très active, Jean-Élie Mariotti a décroché plusieurs prix, que ce soit des prix ou des médailles à l’intérieur de différents salons d’art culinaire ou des prix reconnaissance dans le cadre de son travail régulier.

Une après-carrière tout aussi bien remplie

Même s’il a pris sa retraite en 2006, Jean-Élie Mariotti ne se cache pas pour dire que la retraite pour lui équivaut présentement à une journée semaine, le mardi. «Les autres jours, je m’occupe… toujours en cuisine», dit celui qui vient d’une famille de cuisiniers et qui sourit à l’idée qu’une quatrième génération perpétue la tradition, son fils Jacky œuvrant également dans le domaine.

Lors de son congrès annuel, la SCCPQ a rendu hommage à plusieurs de ses membres, dont Jean-Élie Mariotti qui est ici accompagné de Jonathan Garnier, propriétaire de La Guide Culinaire, qui a été nommé Chef cuisinier 2019. (Photo courtoisie)

«En fait, c’est mon fils qui m’a rapidement fait comprendre que je devais partager ma passion. Donc, de 2007 à 2013 tout comme Jacky qui enseignait la cuisine, j’ai donné des cours de cuisine à l’Université de Sherbrooke. Après mon passage à l’université, j’ai agi comme chef-conseil pour le Loblaws de Drummondville et aujourd’hui, je fais le même travail pour le Metro D’Amour du boul. Lemire quatre jours par semaine et pour le restaurant AKI Sushi des Promenades Drummondville, qui est la propriété de mon garçon, deux jours semaine.

J’ai toujours gardé cette passion pour la cuisine en direct et c’est pour cette raison que, du jeudi au dimanche inclusivement, on me retrouve chez Metro où je fais chaque semaine deux recettes pour permettre aux gens de déguster des produits fort intéressants.

Donc, si on fait bien le calcul, il me reste une journée semaine pour me changer les idées», ajoute, sourire aux lèvres, celui qui vise l’âge de 90 ans pour annoncer, si tout va bien, sa deuxième retraite, pardon une semi-retraite, à ceux et celles qui voudront bien le croire.

D’ici ce temps, Jean-Élie Mariotti continuera à mettre en valeur, à sa façon, les professions de cuisinier, de pâtissier, de boulanger et de faire rayonner notre culture culinaire québécoise.

Que ce soit à l’intérieur de la Société des chefs, cuisiniers et pâtissiers du Québec, du Cercle des toques d’or ou du guide gourmand Le Debeur, le nom de Jean-Élie Mariotti s’écrit en «belles lettres» et fait référence à un Drummondvillois d’adoption dont la carrière professionnelle a été couronnée de succès.

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