FRAUDE. Comme bien des professeurs du Québec, David Dubois a été victime d’un vol d’identité en novembre 2017. À la suite de discussions avec des collègues, il s’est rapidement rendu compte qu’il n’était pas le seul à vivre cette fâcheuse situation.
Selon ce que rapporte le journal La Tribune, deux Montréalais ont été arrêtés dans les dernières semaines pour une vaste fraude centrée sur le vol d’identité visant des enseignants. Les pirates informatiques auraient ouvert une brèche dans le système du ministère de l’Éducation.
«Je retiens surtout que nos informations personnelles ne sont pas si bien protégées par la Commission scolaire et par le ministère», a lancé David Dubois, enseignant en français à l’école secondaire Jeanne-Mance.
Ce dernier fait partie des nombreuses victimes de vol d’identité. «J’ai reçu un relevé de la part de la Banque Scotia. De l’Ontario, quelqu’un a ouvert un compte avec mes informations pour demander des cartes de crédit et se procurer un cellulaire», a-t-il expliqué.
Plusieurs professeurs dans le même club
«Quand ça m’est arrivé, j’en ai parlé à des collègues et on s’est aperçu qu’on était plusieurs dans le même club», a ajouté M. Dubois. Le processus pour régler cet épisode de fraude a été «long et pénible». Heureusement pour lui, il a réagi activement et il détenait de bonnes assurances. «Je faisais partie des premières victimes, j’ai donc aidé les autres à qui c’est arrivé par la suite», a mentionné l’enseignant.
Questionné à savoir si la Commission scolaire des Chênes (CSDC) ou le ministère de l’Éducation lui avait offert quelconque assistance, l’enseignant a répondu sans hésiter : «Pas du tout». «Nous avons reçu à un moment un message de la CSDC qui disait être au courant de la situation et c’est tout», a-t-il conclu.
Un groupe Facebook, toujours actif, a été créé en date du 8 avril 2018 afin de rassembler les victimes de cette vague de vols d’identité. Il dénombre à ce jour 674 membres provenant de partout dans la province.
Selon Guy Veillette, président du Syndicat de l’enseignement de la région de Drummondville (SERD), ces événements frauduleux surviennent auprès des enseignants depuis quelques années déjà.
«Nous avons eu des plaintes de nos membres, mais les avons référés au service de police. Il y a eu plusieurs cas isolés depuis 2-3 ans. Nous avons mis sur notre site web de l’information à la disposition des professeurs pour qu’ils puissent vérifier gratuitement leur crédit», a-t-il rapporté.
