Cannabis : «C’est une première au Canada» – Le professeur Hugo Germain

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Par Marilyne Demers
Cannabis : «C’est une première au Canada» – Le professeur Hugo Germain
Yanick Audet a plaidé coupable, vendredi, au Palais de justice de Drummondville. (Photo : Archives)

Les offres d’emploi se multiplient dans l’industrie du cannabis. Pour répondre à la forte demande de main-d’œuvre qualifiée, l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) va former des biochimistes spécialistes du cannabis et autres drogues dès cet automne.

«Le profil de formation ne vise pas à faire la promotion du cannabis ou à encourager la consommation de cannabis, précise le professeur Hugo Germain du Département de chimie, biochimie et physique à l’UQTR. Ce qu’on souhaite, c’est fournir une main-d’œuvre qualifiée à une industrie qui est en pleine croissance. C’est une première au Canada.»

Avec la légalisation et la commercialisation du cannabis, ce nouveau marché est en émergence. Les futurs biochimistes vont acquérir des compétences approfondies sur le cannabis, mais aussi sur d’autres drogues produites par les plantes, tels que la morphine, l’opium, et la cocaïne.

Les futurs diplômés pourront notamment œuvrer dans la production de produits dérivés du cannabis, en laboratoire ou pour l’industrie pharmaceutique.

Perspectives d’emploi
L’UQTR planche depuis deux ans à la mise en place de ce profil de formation du baccalauréat en biochimie et biotechnologie, à la suite de discussions avec des entreprises dans le cadre de projets de recherche.

«Un des premiers besoins qu’ils nous ont exprimé, c’est l’impossibilité de recruter une main-d’œuvre qualifiée. La main-d’œuvre qui avait quelques connaissances, c’est celle qui avait travaillé dans l’illégalité et qui n’avait pas nécessairement une vraie formation», explique le professeur.

La formation de main-d’œuvre qualifiée pourrait permettre de remédier à la pénurie de cannabis observée dans les magasins de la Société québécoise du cannabis (SQDC), dont celui de Drummondville.

«Si la SQDC voulait ouvrir 5 ou 7 jours semaine, ça va voudrait dire possiblement avoir deux fois plus de matériels, peut-être des entreprises avec des capacités plus grandes, donc, il y a de place sur le marché du travail», estime M. Germain.

Dans la MRC de Drummond, on retrouve entre autres Vert Cannabis, un producteur de cannabis à des fins médicales artisanales situé à Saint-Lucien ainsi que La Feuille Verte, qui commercialise le chanvre, à Saint-Cyrille-de-Wendover.

Contingenté
Le nouveau profil de formation sur le cannabis et les autres drogues produites par les plantes va accueillir une première cohorte de 32 élèves.

«On a une capacité d’accueil limité au sein de nos laboratoires. Par contre, si on voit que tout le monde se place bien dans le domaine, à ce moment-là, il y aura peut-être des investissements qui pourraient être faits au niveau de l’institution pour agrandir les capacités d’accueil», fait savoir le professeur Hugo Germain.

Les personnes intéressées à en connaître davantage sur le cannabis pourront toutefois s’inscrire à des cours en ligne. «Je suis certain qu’il y a des parents qui ont des ados à la maison et qui voudraient en connaître plus sur le cannabis. Il y a peut-être des policiers qui souhaiteraient avoir une formation un peu plus avancée que les quelques heures qu’ils reçoivent», soutient-il.

Pour le moment, le nouveau profil n’est pas offert au campus de l’UQTR à Drummondville.

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