Michel Lessard au mythique Ultra-Trail du Mont-Blanc

Michel Lessard au mythique Ultra-Trail du Mont-Blanc
Michel Lessard (Photo : gracieuseté)

COURSE. Le Drummondvillois Michel Lessard fait partie des quelques Québécois sélectionnés au sort afin de participer au mythique Ultra-Trail du Mont-Blanc (UTMB). Traversant la France, l’Italie ainsi que la Suisse, cette course longue distance en pleine nature se tiendra à la fin du mois d’août et au début du mois de septembre.

Au total, ce sont près de 10 000 coureurs qui participeront à l’une ou l’autre des sept épreuves de l’événement. Michel Lessard est l’un des 2300 coureurs qui prendront le départ de la course principale.

D’une distance de 171 kilomètres, cette épreuve de montagne comporte un dénivelé de 10 300 mètres autour du Mont-Blanc, le point culminant de la chaîne des Alpes. Le départ aura lieu le 30 août, à Chamonix. Le temps maximum pour compléter cette compétition qui sera disputée devant des milliers de spectateurs est de 46 heures et 30 minutes.

«Cette course, c’est le sommet dans le monde du trail. C’est un projet que j’avais en commun avec mon partenaire d’entraînement Jonathan Pellerin. Il a fallu qu’on se qualifie en obtenant des points lors de différentes courses à Charlevoix, New York et Bromont. Ensuite, j’ai été un peu chanceux puisque mon nom a été tiré dès mon premier essai», explique Michel Lessard.

Michel Lessard (Photo gracieuseté)

Se déroulant dans des conditions climatiques parfois très difficiles (vent, froid, pluie ou neige), cette aventure hors du commun nécessite bien sûr un très bon entraînement, un matériel adapté et une capacité d’autonomie personnelle, notamment pendant la nuit.

«C’est très difficile techniquement, mais aussi psychologiquement. Ce sport-là, c’est plus mental que physique, affirme Michel Lessard. Même de nuit, quand il n’y a plus d’encouragements autour de nous, il faut continuer à avancer. Pour ma part, j’aime ça repousser mes limites. Certains préfèrent faire une sieste pendant la nuit, mais moi, j’ai envie de faire le meilleur temps.»

«Pour faire du trail, ça prend d’abord un engagement envers soi-même, poursuit Michel Lessard. Toute l’année, il faut garder le focus sur l’entraînement. Et il faut accepter le fait que dans une course de 36 ou 40 heures, ça va mal aller à un moment ou à un autre. Si notre training a été fait correctement, ça va finir par revenir. Tu peux marcher, prendre une pause ou même faire une sieste, mais il ne faut jamais te laisser abandonner.»

Un sentiment de liberté

Âgé de 36 ans, Michel Lessard court depuis maintenant huit ans. C’est lorsque sa mère a été frappée par le cancer qu’il a commencé à courir. Avec un ami, il a alors mis sur pied l’organisme «Courir pour l’espoir», une série d’événements visant à amasser des fonds pour la lutte contre le cancer. «J’ai toujours été sportif. Au début, courir était un exutoire pour ma rage. Ça m’a permis de me défouler.»

Au fil des ans, Michel Lessard s’est tourné vers le triathlon, notamment sur distance Ironman. Depuis trois ans, il pratique la course en sentiers. «Ce que j’aime du trail, c’est la liberté que ça me procure. Dans les marathons sur route, c’est plus difficile de se vider l’esprit. Le paysage est souvent monotone. En forêt ou en montagne, on a le sentiment d’être libre. Et rendu en haut, il n’y a pas de plus belle récompense que de pouvoir observer le panorama. Pour un amoureux de la nature comme moi, ça n’a pas de prix», confie-t-il.

Déjà, Michel Lessard a commencé son entraînement en vue de sa participation à l’UTMB. «Je dois me lever encore plus tôt! Pendant la saison froide, je fais mon jogging au gymnase. Je fais aussi de la musculation. En février, je vais participer à une épreuve de 12 heures en montagne dans les Laurentides», explique-t-il.

«C’est encore tôt, mais plus on va s’approcher de la date, plus je vais augmenter le volume d’entraînement. Je dois préparer mon corps pour qu’il soit prêt à affronter cette course.»

Père de deux enfants de trois et cinq ans, Michel Lessard convient que sa passion prend une grande place dans sa vie. Il salue d’ailleurs la compréhension de sa conjointe Justine Lapratte.

«Elle est très patiente, car je ne suis pas souvent à la maison la fin de semaine. Elle-même participe à des demi-marathons et fait du triathlon. En famille, on fait beaucoup de marche en montagne, par exemple au Vermont ou au New-Hampshire.»

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